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The Amazing Spider-Man #1, la review

The Amazing Spider-Man #1, la review

ReviewMarvel
On a aimé• Peter David et "son" Spider-Man
On a moins aimé• Les sceptiques de Dan Slott ne seront pas convaincus
• Humberto Ramos en petite forme
• 6 dollars, pour ça ?! Que fait Inhuman #1 ici ?
Notre note

Connu pour être l'architecte de Spider-Man depuis sa prise de (pleins) pouvoirs il y a quelques années, Dan Slott est un véritable ascenseur émotionnel pour (certains de) ses fans. Capable du meilleur (Big Time) comme du pire (Superior Spider-Man), l'auteur est de retour avec Amazing Spider-Man #1, énième reboot imposé par All New Marvel Now. Évidemment motivé par le retour de Peter Parker dans la peau du Tisseur, ce relaunch se révèle finalement être la continuité la plus pure du travail de l'auteur, qui dans un élan de conquête de la totalité de l'histoire du personnage, se permet des Retcons à ne plus savoir qu'en faire, le tout dans un écrin qui sent bon le vice de marketing de Marvel

À noter, pour les gens qui voudraient râler parce que je suis trop dur avec l'auteur, que j'aime certains de ses travaux, notamment des plus récents, et que je suis globalement très enthousiaste (presque malgré moi) du dernier relaunch de l'éditeur. Maintenant que les choses sont claires, passons à la dissection de l'araignée.

Lucky To Be Alive
Dan Slott (scénario) - Humberto Ramos (dessin)

Vous noterez la présentation inédite de cette critique, où les crédits font une apparition remarquée au sein de ce qui devrait être un texte consacré uniquement à l'exégèse du travail de deux auteurs phares de l'histoire de tisseur. Cette présentation vient simplement du fait que derrière le rutilant nom d'Amazing Spider-Man #1 se cache en fait l'équivalent d'un Point One, tout juste bon à lancer les séries à venir chez Marvel cet été, plutôt qu'à lancer une histoire en bonne (et due, surtout à 6 dollars) forme. En effet, si le titre est vendu sur sa tête d'affiche Slott - Ramos, celui-ci ne compte finalement qu'une vingtaine de pages du duo, laissant le (très large) reste à un fourre-tout.

Et autant le dire d'entrée, le scénariste a choisi de taper fort pour lancer "le titre le plus vendu de la décennie" (sic). Deux pages et une Retcon colossale plus tard, l'auteur s'approprie le passé le plus précieux d'un héros universel pour les besoins d'une histoire future, sans se soucier de modifier de manière très officielle un pan entier de l'histoire de l'Homme-Araignée. Passons cette digression un tantinet choquante pour les uns, malsaines pour les autres, acceptable pour une poignée, et passons à la suite. Verbeux comme rarement, le numéro souffre d'un manque d'inspiration évident dans les dialogues, qui constituent pourtant généralement l'un des points forts de l'auteur, au point d'en devenir ennuyeux. De plus, très peu d'efforts sont faits pour ramener les anciens lecteurs dans l'univers de Peter Parker, lui qui ne fait que subir les conséquences de Superior Spider-Man tout au long du numéro, jusqu'à un cliffhanger vu et revu. 

Certes, les ambitions d'offrir une vie nouvelle à un héros qui s'est trop longtemps englué dans ses propres clichés est louable, mais l'exécution est terrible. Pire, l'humour ne fait pas mouche à l'exception d'une vague blague sur Miley Cyrus, c'est dire.

Ajoutez à ça un Humberto Ramos en toute petite forme (et à des années lumière des pages diffusées dans les previews, où le Mexicain semble à son meilleur), et vous obtenez un mélange indigeste, qui ne réjouira ni ceux qui veulent donner une seconde chance à l'auteur, ni les nouveaux lecteurs. Certes, le lectorat fidèle de Dan Slott saura se retrouver dans cette bouillie de premier numéro où tout va trop vite, mais l'on doute que ce soit là le but premier de l'éditeur. 

Il est évident que certains y trouveront leur compte, et je les en félicite, mais il est dommage de ne pas ouvrir un peu plus son histoire au moment de lancer un phénomène tel qu'un numéro 1 comme celui-ci, attendu depuis de longs mois par les fans les plus impatients. Il est évident aussi que nous laisserons une autre chance à l'auteur, qui se sert des chapitres à venir pour préparer le #2, mais le patchwork ne pourra pas être une solution durable pour un homme que l'on a aimé lire mois après mois, lorsqu'il fourmillait d'idées brillantes et novatrices pour son héros phare.

Recapturing the Old Spark
Dan Slott & Christos Gage (scénario) - Javier Rodriguez (dessin)

Sortie de The Amazing Spider-Man 2 au cinéma oblige, Marvel ne pouvait se passer d'une histoire sur Electro, à mi-chemin physiquement entre l'interprétation de Jamie Foxx et le classique Max Dillon, bien connu des aficionados des vilains de New York City. Ajoutons à ça le fait que le vilain ait rendu visite au Punisher il y a de ça quelques semaines à peine, et sa présence devient presque problématique éditorialement parlant. Il faut quand même noter la belle performance de Javier Rodriguez au dessin, qui fait le nécessaire pour que ces quelques pages à peine soient agréables aux yeux. 

Crossed Paths
Dan Slott & Christos Gage (scénario) - Giuseppe Camuncoli (dessin)

Ce qui est tout le problème de Giuseppe Camuncoli sur le chapitre suivant, lui que l'on aime tant pourtant. Pressé, le dessinateur Italien livre une copie bien pâle en nous racontant les aventures de Felicia Hardy en prison, presque aux frontières du "trait Avatar Press", plutôt incompatible avec l'univers de Spider-Man.
Mieux écrit que le premier chapitre du numéro, ce segment offre surtout un autre regard sur un personnage-clé pour le futur de Peter Parker, et l'on nous promet des débouchés dès le deuxième numéro d'Amazing Spider-Man.

How my Stuff Works
Joe Caramagna (scénario) & Chris Eliopoulos (dessin)

C'est marrant, mais ça n'a rien à faire au milieu d'un tel numéro. C'est dommage de se priver de telles histoires courtes au moment du FCBD, simplement pour augmenter la pagination de son comic-book star. Aussi réussi qu'inutile.

Homecoming, sort of.
Peter David (scénario) & Will Sliney (dessin)

La voilà, la vraie bonne nouvelle de ce numéro. Le vétéran Peter David, que l'on sait bientôt de retour aux manettes de Spider-Man 2099, livre une preview en béton armé pour Miguel O'Hara, accompagné par un Will Sliney transfiguré et efficace comme rarement. Le rayon de soleil des amoureux de "l'autre" Spider-Man. 

Kaine
Chris Yost (scénario) & David Baldeon

Mis en avant ces dernières années par Marvel, Kaine est l'un de ses personnages de l'entourage de Spidey qu'il faut alimenter d'histoires en continu, afin de contenter les (nombreux) fans du "frère" de Peter Parker. Chris Yost fait le boulot comme à son habitude, à l'instar de son comparse David Baldeon. Dispensable, mais parfait pour gonfler la pagination d'un numéro qui coûte définitivement trop cher. 

Learning to crawl : Amazing Reality
Dan Slott (scénario) & Ramon Perez (dessin)

Toujours dans la logique de grosse preview, Dan Slott offre un premier regard à sa future mini-série qui revient (elle aussi) sur les premiers jours de Peter Parker en tant que catcheur, Amazing Spider-Man 1.1. Peut-être le meilleur de ses travaux dans le numéro, mais loin de décrocher les étoiles pour autant. À noter le trait de Ramon Perez, frais et efficace, à défaut d'être révolutionnaire.

Bonus-Track : si l'on comprend la logique de diffuser Inhuman au plus grand nombre pour Marvel, qui veut en faire son cheval de trait pour les mois à venir, l'imposer en back-up d'un numéro de Spider-Man semble aussi inapproprié qu'absurde, en plus d'être désagréable pour les très nombreux lecteurs qui sont déjà passés à la caisse au début du mois. 

Amazing Spider-Man #1 n'est pas un (très) mauvais comic-book en soi, mais restera comme l'un des plus beaux abus éditoriaux de Marvel en 2014, qui n'en est pourtant pas à son coup d'essai. 6$ pour un numéro classique et 4-5 previews, augmenté artificiellement par un numéro que beaucoup possèdent déjà, le titre ne mérite clairement pas sa place de comic-book le plus vendu de l'année, à cause du comportement de ses éditeurs. Cerise sur le triste gâteau, Dan Slott semble ne pas assumer le relaunch et poursuit sur ses idées folles, dans la droite lignée de Superior Spider-Man. Les aficionados suivront, les autres iront chercher le bonheur chez Peter David dans quelques semaines, avec Spider-Man 2099, qui fait un retour fracassant l'espace de 5 pages ici. 

Sullivan
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