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Justice League #22 : Trinity War - Part One, la review

Justice League #22 : Trinity War - Part One, la review

ReviewDC Comics
On a aimé
• Objectivement ce n'est pas un mauvais numéro ...
• Shazam toujours aussi bien caractérisé
On a moins aimé
• ... mais trop en demi-teinte pour un event estival
• Ivan Reis, bon mais pas à son meilleur
• Un peu bavard et embrouillé
Notre note

Avant même d’entamer la lecture de ce premier numéro de Trinity War, plus communément et aisément appelé Justice League #22; le pied droit écrase la pédale de frein. Loin de sa carrière de vendeur de rêve, pourtant entamée depuis des décennies, DC Comics a le vent de face et traîne son poids dans la course aux bonnes histoires, celles qui se détachent par leur bonne presse chez le principal juge, le lecteur. «Méga-event» arrivant trop tard diraient certains ou au mauvais moment diront d’autres, Trinity War se veut moteur et non sauveur d’une période éditoriale creuse pour la distinguée concurrence. Manœuvrant entre trois titres titres justiciers, la guerre de la blonde de Neo (traduction québecquoise), chapeautée par l’architecte des choux de Créteil (les vrais connaissent), Geoff Johns, débute cette semaine et espérons qu’il dépasse le 50. Pas si sûr.



Dans la tradition foraine il y a une femme que tout le monde redoute, jongleurs comme visiteurs : la diseuse de bonne aventure. Redoutable non pas par ses artifices mais justement par le mystère autour de ceux-ci : et si au final sous ce châle se cachait une vraie prêtresse aux pouvoirs inconnus ? Dans le monde où le sur-homme fait ses courses le jeudi pour bénéficier des réductions PASS, Madame Xanadu fait office de Madame Soleil, en beaucoup plus échancrée. C’est par ses peurs et ses cartes que le début de la guerre de justice sera contée. Deux camps s’opposent, de par leurs natures même et les super poings volent dans les super chicots. Point d’ancrage de ce conflit, la nouveauté Shazam, tout incontrôlable et jeune qu’il est, s’aventure dans une contrée où il ne devrait pas faire planer sa cape. La Justice League part à sa rencontre pour gentiment lui demander de passer son chemin. Au même moment la Justice League Of America part à la rencontre de la Justice League pour gentiment lui demander de passer son chemin.  Et comme devant la porte close d’une boîte de nuit où l’on vous refuse l’entrée alors que vos amis viennent de passer, tout ce petit monde s’énerve, parle fort et finit par déraper. Quiproquo et imbroglio sont présents mais le hasard n’a rien à voir dans tout ça, des ficelles sont tirées dans le dos de chacun et comme l’histoire l’a toujours prouvée, une guerre n’est pas déclarée sur un coup de chance, encore moins entre personnes du même camp.



Comment confronter des équipes qui se tournent vers le bien? En confrontant leurs idéaux et  en contant une histoire de marionnettes dirigées par une force tapit, comme Bernard, dans l’ombre. Expliquez que leurs destins sont liés et que le résultat ne peut être que l’apocalypse. Mettez deux ou trois bad-ass bas du front, beaucoup, mais alors beaucoup de naïfs, puis recouvrez le tout de quelques paumés sacrifiables parce que trop amusant et pas assez bien utilisés. Mélangez les cartes, faites croire que tout va mal finir et hop : une belle tarte à l’esbroufe. Geoff Johns n’a pas oublié son talent de conteur d’action mais laisse de côté ses idées originales. Seul l’absence, pour l’instant, de vilains classiques pourrait faire office d’étonnement. Assez fun, bien rythmé, Justice League #22 est une bonne histoire de la Justice League, mais c’est en tant que Trintity War que le titre pêche, très certainement par son manque peu avoué d’ambition mais surtout par son insuffisance en tant que crossover, event estival. Ce genre de missive se doit d’envoyer du gras de saucisson très vite, de confronter immédiatement les héros à une situation que l’on ne retrouvera pas le reste de l’année. C’est son goût de trop peu et de déception qui ressort de cette lecture, les deux camps du départ avaient vus juste, Trinity War arrive trop tard ET au mauvais moment. dans une période passée où Dc avait les mirettes aveuglées pour lui, une histoire comme celle-ci aurait été mieux accueillie. Maintenant que l’amour s’est refroidi, le jugement est plus rude, même lorsque deux bons artistes livrent un travail somme toute correct mais pas transcendant.


Ivan Reis est un grand dessinateur, certes, mais même les plus grands sont en droit de se surpasser quand l’enjeu est si fort. Les habitués du brésilien ne seront pas déçus, les traits tirés de ses personnages ont toujours autant de hargne et de peps, mais jamais le lecteur même vierge de tous crayons, ne sera surpris. Ce n’est pas laid, loin de vous cette remarque, mais l’on aime, dans un évènement comme celui-ci, ramasser nos yeux avec trois doigts puisqu’ils glissent avec deux. Prenez pour exemple House Of M avec Coipel, le futur Infinity avec Opena ou même Flashpoint avec Andy Kubert, le coup dans les ratiches est puissant. Ici moins, le découpage est ultra classique et mise à part une ou deux pages, le lecteur est ramené à ce que Trinity War est en réalité, un simple arc narratif comme il y en a tous les six ou huit mois, beau, carré mais peu orgueilleux. Un Wahou effect si cher aux marquèteux et aux crêpes fourrées, qui fait cruellement défaut dans un titre qui de bout en bout ne brille pas par son génie mais par son classicisme et pire que tout, son manque d’intérêt.


Justice League #22, Trinity War #1, appelez-le comme bon vous semble, n’est pas foncièrement mauvais. Parfois trop bavard mais peu avare en mandales super-héroïques, ne faites surtout pas l’erreur de vouloir y trouver un vrai gros event crossover big boots de l’été, ce n’est qu’un assez bon début d’arc de Justice League & Cie. Dommage alors que DC Comics ait communiqué dans le sens inverse depuis des mois. C’est chouette, classique mais chouette, seulement après des mois de disette nous aurions aimé, mérité même, un peu plus, un peu mieux.

Illustration de l'auteur
Cynok
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