Avant même d’entamer la lecture de ce premier numéro de Trinity War, plus communément et aisément appelé Justice League #22; le pied droit écrase la pédale de frein. Loin de sa carrière de vendeur de rêve, pourtant entamée depuis des décennies, DC Comics a le vent de face et traîne son poids dans la course aux bonnes histoires, celles qui se détachent par leur bonne presse chez le principal juge, le lecteur. «Méga-event» arrivant trop tard diraient certains ou au mauvais moment diront d’autres, Trinity War se veut moteur et non sauveur d’une période éditoriale creuse pour la distinguée concurrence. Manœuvrant entre trois titres titres justiciers, la guerre de la blonde de Neo (traduction québecquoise), chapeautée par l’architecte des choux de Créteil (les vrais connaissent), Geoff Johns, débute cette semaine et espérons qu’il dépasse le 50. Pas si sûr.
Dans la tradition foraine il y a une femme que tout le monde redoute, jongleurs comme visiteurs : la diseuse de bonne aventure. Redoutable non pas par ses artifices mais justement par le mystère autour de ceux-ci : et si au final sous ce châle se cachait une vraie prêtresse aux pouvoirs inconnus ? Dans le monde où le sur-homme fait ses courses le jeudi pour bénéficier des réductions PASS, Madame Xanadu fait office de Madame Soleil, en beaucoup plus échancrée. C’est par ses peurs et ses cartes que le début de la guerre de justice sera contée. Deux camps s’opposent, de par leurs natures même et les super poings volent dans les super chicots. Point d’ancrage de ce conflit, la nouveauté Shazam, tout incontrôlable et jeune qu’il est, s’aventure dans une contrée où il ne devrait pas faire planer sa cape. La Justice League part à sa rencontre pour gentiment lui demander de passer son chemin. Au même moment la Justice League Of America part à la rencontre de la Justice League pour gentiment lui demander de passer son chemin. Et comme devant la porte close d’une boîte de nuit où l’on vous refuse l’entrée alors que vos amis viennent de passer, tout ce petit monde s’énerve, parle fort et finit par déraper. Quiproquo et imbroglio sont présents mais le hasard n’a rien à voir dans tout ça, des ficelles sont tirées dans le dos de chacun et comme l’histoire l’a toujours prouvée, une guerre n’est pas déclarée sur un coup de chance, encore moins entre personnes du même camp.
Comment confronter des équipes qui se tournent vers le bien? En confrontant leurs idéaux et en contant une histoire de marionnettes dirigées par une force tapit, comme Bernard, dans l’ombre. Expliquez que leurs destins sont liés et que le résultat ne peut être que l’apocalypse. Mettez deux ou trois bad-ass bas du front, beaucoup, mais alors beaucoup de naïfs, puis recouvrez le tout de quelques paumés sacrifiables parce que trop amusant et pas assez bien utilisés. Mélangez les cartes, faites croire que tout va mal finir et hop : une belle tarte à l’esbroufe. Geoff Johns n’a pas oublié son talent de conteur d’action mais laisse de côté ses idées originales. Seul l’absence, pour l’instant, de vilains classiques pourrait faire office d’étonnement. Assez fun, bien rythmé, Justice League #22 est une bonne histoire de la Justice League, mais c’est en tant que Trintity War que le titre pêche, très certainement par son manque peu avoué d’ambition mais surtout par son insuffisance en tant que crossover, event estival. Ce genre de missive se doit d’envoyer du gras de saucisson très vite, de confronter immédiatement les héros à une situation que l’on ne retrouvera pas le reste de l’année. C’est son goût de trop peu et de déception qui ressort de cette lecture, les deux camps du départ avaient vus juste, Trinity War arrive trop tard ET au mauvais moment. dans une période passée où Dc avait les mirettes aveuglées pour lui, une histoire comme celle-ci aurait été mieux accueillie. Maintenant que l’amour s’est refroidi, le jugement est plus rude, même lorsque deux bons artistes livrent un travail somme toute correct mais pas transcendant.
Ivan Reis est un grand dessinateur, certes, mais même les plus grands sont en droit de se surpasser quand l’enjeu est si fort. Les habitués du brésilien ne seront pas déçus, les traits tirés de ses personnages ont toujours autant de hargne et de peps, mais jamais le lecteur même vierge de tous crayons, ne sera surpris. Ce n’est pas laid, loin de vous cette remarque, mais l’on aime, dans un évènement comme celui-ci, ramasser nos yeux avec trois doigts puisqu’ils glissent avec deux. Prenez pour exemple House Of M avec Coipel, le futur Infinity avec Opena ou même Flashpoint avec Andy Kubert, le coup dans les ratiches est puissant. Ici moins, le découpage est ultra classique et mise à part une ou deux pages, le lecteur est ramené à ce que Trinity War est en réalité, un simple arc narratif comme il y en a tous les six ou huit mois, beau, carré mais peu orgueilleux. Un Wahou effect si cher aux marquèteux et aux crêpes fourrées, qui fait cruellement défaut dans un titre qui de bout en bout ne brille pas par son génie mais par son classicisme et pire que tout, son manque d’intérêt.
Justice League #22, Trinity War #1, appelez-le comme bon vous semble, n’est pas foncièrement mauvais. Parfois trop bavard mais peu avare en mandales super-héroïques, ne faites surtout pas l’erreur de vouloir y trouver un vrai gros event crossover big boots de l’été, ce n’est qu’un assez bon début d’arc de Justice League & Cie. Dommage alors que DC Comics ait communiqué dans le sens inverse depuis des mois. C’est chouette, classique mais chouette, seulement après des mois de disette nous aurions aimé, mérité même, un peu plus, un peu mieux.
15 Juillet 2013
ArnaudJ'ai lu. Et mon dieu que c'est nul. On le sent venir quand les membres de la JL évoquent les adversaires qu'on leur a assignés (sérieux, ça rappelle les "Rounds" de AvX), mais le pire c'est la scène finale et les causes de celle-ci : Shazam va là, mais la JLA veut pas qu'il y aille et y va pour lui dire de se casser, mais la JL veut pas qu'ils y aillent et y va pour leur dire de se casser. Ah et Superman tue (bah oui, il y a du "maaaaaaaaaaaaaal" en lui maintenant), première nouvelle, et Batman le soutient même après ça. Même un débutant n'aurait pas commis des erreurs de caractérisation aussi grossières. C'est du pop-corn qui ne s'assume pas, et à trop vouloir se prendre la tête pour rendre son bousin un tant soit peu réfléchi, Johns nous a pondu ce truc indigeste. A déconseiller, c'est du mauvais pop-corn et du mauvais Justice League.
15 Juillet 2013
HoosDésolé mais trop de vanne dans cette review ça parasite le message global et ça donne pas envie de terminer la lecture. Franchement j'ai lu les commentaires avant la fin de la review pour que ce soit digeste.
14 Juillet 2013
darkphen@Arnaud post top de la semaine ( si on m avait dit que j écrirai ça un jour ... ton changement de ton depuis quelques temps te va vraiment mieux).
Moi aussi j ai trouvé que trop de vanne tue la vanne franchement laissons tapis là ou il est ... sur le sol donc.
14 Juillet 2013
DarkChapJustement, ce que je reproche à cette histoire, c'est son coté jeu-vidéo. Un truc énorme arrive donc on "lance le combat" entre deux équipes (plus précisément pleins de petits combats un contre un à la Injustice) et rien ne peut l'arrêter après coup sans le KO d'un des combattants.
Il ne devrait pas y avoir de "combat" après la mort de Light. La JL devrait crier d'épouvante tout autant que la JLA et tous devraient demander à Superman de se rendre.
14 Juillet 2013
JymvDarkChap tu ne penses vraiment pas que Batman ne connait pas un tout petit peu mieux Superman pour se méfier d'un sale coup ? Encore plus quand Martian Hunter est là et qu'ils ont eu un conflit ?
Te laisse pas trop influencer par l'histoire d'Injustice, et puis dans cette histoire c'est très progressif. ;)
14 Juillet 2013
samurai jungle@Arnaud : Ah ! Ah ! Elle m'a trop fais rire ta phrase, bien trouver !
14 Juillet 2013
DarkChapTu peux écrire que des personnages sont bêtes ou agissent bêtement mais je pense pas que c'est ce que Johns cherche à faire ici, il cherche à les forcer dans une situation de conflit et ignore leur caractérisation pour le faire.
Superman tue un autre superhero, en principe, des personnages aussi moraux que la JL, et Flash et Batman en particulier, ne vont pas se ranger du coté du tueur contre les amis de sa victime.
14 Juillet 2013
Jymv@DarkChap : ne sous-estime pas trop l'émergence de la connerie une fois que des individus sont en groupe. Et puis avec Martian Hunter on ne sait pas trop comment tout le monde est influencé;
14 Juillet 2013
Kit_Fisto, serial reviewer@Arnaud
;-)
Excellent !!
13 Juillet 2013
ArnaudÇa va les mecs, c'est une review de Cynok, pas une thèse en chinois sur la fusion du métal par températures polaires.
13 Juillet 2013
DarkChapC'est très joli mais au final, c'est un comic profondément bête.
Le conflit entre superhéros requiert finesse et subtilité vu que c?est très difficile à contextualiser tout en restant fidèle aux caractérisations des personnages. Ce premier numéro est de ce coté un échec retentissant.
Spoiler: Sur le fond, la guerre est expliquée par le fait que la JLA voulait pas que la League aille au Kahndaq qui voulait pas que Shazam y aille. Waaaaa, c?est trop profond.
Mais les étincelles qui lancent les trois combats du comic book sont encore pire.
Premier conflit inutile avec Pandora parce que?euh?possession.
Deuxième conflit inutile avec Shazam parce que?euh?parler être mal, frapper être bien.
Troisième conflit inutile entre les deux Leagues parce que?euh?débilité de tous les héros présents car clairement, il était impossible que quelqu?un puisse contrôler télépathiquement Dr. Light et Superman. C?est évidemment le plus idiot vu que s?ils y croient, s?ils croient vraiment que Superman a tué, pourquoi alors ne sautent ils pas tous contre Superman? Dans quelle hypothèse des personnages comme the Flash ou merde BATMAN viendrait se battre aux cotés d?un Superman ayant tué quelqu?un?
13 Juillet 2013
Benji_du91Haha.. Ha oui! J'aime beaucoup le style de Cynok, mais là c'est vrai que ça va un peu loin.
Enfin, j'ai vraiment apprécié cette lecture (la review, pas le comics, qui ne sera probablement plus à Arkham quand je rentrerai de vacances, et pour lequel je n'ai de toutes façons pas un sou de mon budget à allouer) mais ce n'est pas exagérer que de dire qu'il y a vraiment trop de vannes, de métaphores, de tournures de phrases alambiquées et d'effets de style. Alors, tout ce que j'ai cité est plutôt bon, mais il y en a trop pour une review; à la limite, pour un article comic-talk, je dis pas...
Donc oui, je ne dirais pas que c'est brouillon, au contraire, mais on se serait bien passé (dans une review) d'une traduction canadienne ou d'un "tapis comme bernard", car après tout, ce que l'on veut savoir c'est où dépenser (ou pas) notre argent!
13 Juillet 2013
BepoEntièrement d'accord avec Devil Poulet !
Marrant d'ailleurs que dans les point négatifs de la review on retrouve "un peu bavard et embrouillé", c'est ce que j'aurais dit de la review.
13 Juillet 2013
DevilPouletSur les 5 paragraphes de la review, y'a 15 lignes réelles de critique, le reste c'est des fioritures de langage. Parfois, il vaut mieux privilégier le fond plutôt que la forme...
13 Juillet 2013
R-bertO___O
J'adore les reviews de Cynok, mais là, l'abondance de métaphore m'a perdue. Cela est-il due à un trop haut taux d'alcool dans le sang?
Au moins on aura compris que ce numéro est bon mais pas exceptionnel.
13 Juillet 2013
Kit_Fisto, serial reviewerVache sur ta review Cynok !!
Possibilité de rajouter ce titre dans la bibliothèque du site ?
Enfin, depuis le temps que cet event est attendu !!!!
Il est là !!!
La Trinity War débute !!!
Baston et bourrinage au rendez-vous !!! Certes c'est pas très original dans l'action et les quipoquos menant à l'action mais bon...Ca détend !!!
Le Trio Johns, Reis & Prado se fait un grand plaisir dans ce début d'event tant attendu.
Moi j'mettrais un 4,5/5