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Comic Talk #8

Comic Talk #8

DossierDc Comics

Nouveau mois et nouveau numéro de votre rubrique. Pour célébrer l'été l'équipe s'est livrée à quelques audaces, vous proposant deux nouvelles sections remplaçant l'espace d'un numéro By The Way et Steeve's Corner.

On commence donc avec On The Run, qui vous proposera une analyse en profondeur d'un run marquant. Pour cette première fois, comment ne pas commencer par celui de Geoff Johns sur Green Lantern ? Garantie sans redite avec le podcast de la semaine dernière.

Small Talk prend le relai de Steeve's Corner, et se présente comme un échange entre Steeve, Apteis (à l'origine de l'idée, credit given where credit is due) et moi-même à propos d'une série ou d'un titre. Cette fois c'est Justice League Of America qui sera passé au crible.

Et comme toujours Focus (avec un avis sur le très attendu X-Men #1), Who Dat ?, Reviews Express et Eye Candy.

Bonne lecture, et faites nous part de vos avis sur nos tentatives d'innovation !

1. On The Run
Chapitre 1

On The Run

On The Run : Green Lantern par Geoff Johns

Green Lantern Rebirth #1-6 ; Green Lantern vol. 3 #1-67 ; Green Lantern vol. 4 #1-20 ; Blackest Night #1-9

Le run de Geoff Johns sur Green Lantern commence en 2004 avec la mini-série Rebirth. Le scénariste est alors déjà très côté, notamment grâce à ses passages remarqués sur Avengers chez Marvel, et Flash chez DC. Son plan consiste à rendre l’anneau émeraude et le le nom de Green Lantern à Hal Jordan, personnage tombé en disgrâce, tué, puis ressuscité  dans le rôle du Spectre. Ce fut le début d’un run de 9 ans qui a redéfini le personnage et son univers.

Ce sont d’ailleurs ces deux points qui sont les plus essentiels, et qui montrent le mieux l’ampleur du travail effectué par Geoff Johns.

Hal Jordan

I’m Hal Jordan. Man. Pilot. Green Lantern.

La première chose que Johns a faite a donc été d’écrire une déclaration d’amour en six numéros au personnage qu’il adorait : Hal Jordan. Mais surtout, il a voulu ramener le personnage à ses qualités essentielles : il est un authentique héros, sans peur, confiant, même un brin arrogant, peu importe qu’il porte un anneau ou non. Bref, le héros américain à la mâchoire carrée typique.

Cette hyper-simplification du héros a été une des constantes de tout le run du scénariste, qui était clairement plus « event-driven » que « character-driven ». Tout juste Johns a-t-il ajouté chez son héros une certaine peur de l’engagement et un traumatisme récurrent lié à la mort de son père, histoire qu’il ait quand même une ou deux faiblesses, mais c’est tout. Hal est resté tout au long du run un personnage primaire, diablement efficace, mais qui tenait plus de l’icône que de l’humain. Il était la lumière face aux ténèbres (une idée sur laquelle Johns a beaucoup insisté, notamment en opposant Hal à Batman).

D’ailleurs toutes les mésaventures « personnelles » d’Hal Jordan ont tourné court. Son flirt avec sa collègue pilote Cowgirl n’a jamais débouché sur rien. La relation entre Hal et son frère Jim n’a été qu’un gimmick scénaristique, d’abord pour mettre en lumière les avantages du côté tête brûlée d’Hal, puis pour introduire de la tension dramatique en lui donnant quelque chose à protéger. On n’entend d’ailleurs plus parler de Jim et sa petite famille passé l’arc Sinestro Corps War.

Même la relation entre Hal et Carol Ferris, sa dulcinée, ne dépasse pas le stade du « je t’aime mais je n’ose pas m’engager ». Les New 52 n’y ont rien changé. Dépossédé de son anneau, Hal a bien essayé de se construire une vie normale sur Terre auprès de sa belle au début du rebaunch. Mais aussitôt que Sinestro lui a rendu un anneau et l’a embarqué dans l’espace, tout ce subplot est allègrement passé à la trappe.

Ainsi, des trois qualificatifs qu’il utilise pour se décrire, « man » est sans doute celui qui sied le moins à Hal Jordan. Mais Geoff Johns a parfaitement su utiliser cela, et en faire une force du personnage, en en faisant l’archétype du chevalier des temps moderne. Il suscitait l’intérêt des lecteurs non pas en jouant sur l’empathie face aux malheurs et tourments du héros, mais plutôt sur le côté épique de ses exploits.

Sinestro

I am Sinestro. Green Lantern of sector 1417. And I am the greatest Green Lantern.

Cependant, si Geoff Johns est allé au plus simple pour traiter Hal Jordan, il a pris le chemin inverse en ce qui concerne sa Némésis, Sinestro. Dès Rebirth le vilain était établi comme l’antagoniste principal du personnage. Un choix qui n’avait rien de révolutionnaire en soi, reconnaissons-le. Mais le scénariste a immédiatement insisté sur la relation très personnelle qui semblait exister entre les deux personnages. On se souviendra notamment qu’au moment de sa défaite dans Rebirth, Sinestro gratifiait Hal d’un « Welcome back ».

Mais c’est surtout par la suite qu’il a développé le personnage, en insistant sur son ambiguïté morale. Pas tant à travers le but qu’il poursuivait apparemment, à savoir imposer l’ordre par la tyrannie et la terreur, qui restait une motivation qu’on peut qualifier de négative (même si l’intention de départ paraît honorable, elle ne saurait justifier autant de crimes. Et puis bon, l’ordre absolu ce n’est pas non plus le paradis hein…). Non, Johns a préféré nous dévoiler Sinestro tel qu’il était lorsqu’il portait encore l’anneau des Green Lantern, essentiellement dans l’arc Secret Origins. On découvrait ainsi le korugarien sous un nouveau jour, et d’un personnage qui se repaissait de sa propre vilenie (il faut voir ses tirades dans Rebirth) il devenait une sorte de pendant déchu d’Hal Jordan. On peut ainsi remarquer que les deux personnages ont pour point commun la peur de perdre ce qui leur est cher. Ainsi Sinestro se fait tyran dans le but de protéger sa planète, Korugar. Et c’était la perte de la ville de Coast City qui avait poussé Hal Du « côté obscur ». Il est aussi obsédé par la perte de son père (voir plus haut).

A noter que l’adjectif « déchu » a son importance, et jusqu’à la fin Sinestro reste le vilain, n’en étant jamais à un coup fourré près. Johns n’écrit pas l’histoire de sa rédemption, même quand il lui rend un anneau émeraude. Mais il cherche bien à créer un véritable sentiment d’empathie de la part du lecteur pour ce personnage dont l’apparence physique a aussi évolué (ce dernier point est aussi en partie dû à la maladresse d’Ethan Van Sciver, dessinateur de Rebirth qui a lui-même reconnu qu’il avait raté Sinestro sur plusieurs cases, en lui faisant une tête trop grosse et un corps trop décharné).

Mais cette empathie naissait aussi grâce aux adversaires auxquels Sinestro était confronté, qui étaient souvent pires que lui. Black Hand et ses Black Lanterns, Atrocitus et ses Red Lanterns furibonds, et même les Gardiens, tous nous ont bien aidés à éprouver de la sympathie pour Sinestro.

Blackest Night

About the fate of the universe. About cosmic revelations. And About the Blackest Night.

La petite énumération à la fin du paragraphe précédent nous amène naturellement au second aspect majeur du run de Geoff Johns : la richesse de l’univers qu’il a mis en place. Le scénariste a en effet créé le concept des multiples Corps de lanternes, liés chacun à une couleur du spectre visible (selon la division ROYGBIV ou Red, Orange, Yellow, Green, Blue, Indigo, Violet). Il a aussi inventé les Blacks Lanterns, la White Lantern, réécrit l’histoire des gardiens et du Green Lantern Corps (Wrath Of The First Lantern) et réalisé la prophétie de la Blackest Night. Entre autres… Et on ne parle même pas des personnages qu’il a créés (Atrocitus, Saint Walker,Simon Baz…).

Le point le plus marquant de cette immense œuvre créatrice est sans doute sa cohérence. Ou plus précisément son omniprésence dès Rebirth. On y retrouve en effet bien des éléments, à commencer par Black Hand, annonçant de façon subliminale la Blackest Night. On peut aussi apprécier de multiples détails, comme la scène de la première rencontre entre Hal et Sinestro, racontée deux fois (dans Rebirth et Secret Origins) exactement de la même façon. Johns montre ainsi l’attention qu’il porte aux moindres détails de la continuité qu’il a créée.

Le respect de la continuité est d’ailleurs un point auquel le scénariste semble tenir, tel qu’en témoignent ses efforts dans Rebirth pour faire un retcon subtil (mais sans contredire l’original) du passage où Hal était devenu Parallax. Il va jusqu’à demander à l’artiste de reprendre une couverture célèbre de cette époque et de la présenter sous un autre angle afin qu’on y voit le véritable Parallax (le parasite, entité incarnant la peur).

C’est d’ailleurs un bon exemple de la façon dont l’auteur a mêlé son respect du passé, ses réinterprétations, et son œuvre créatrice (Parallax n’était pas conçu à l’origine comme une entité autonome, un être distinct d’Hal l’ayant possédé). On pourrait aussi évoquer la façon dont il a expliqué l’impuissance des anneaux des Green Lantern contre le jaune, dont il a créé le Sinestro Corps en partant de la couleur de l’anneau de Sinestro, ou celle  dont les Star Sapphires (déjà un groupe) ont été intégrées à l’arc-en-ciel des Corps.

Simon Baz

Random Observations

Mais si le travail sur les personnages et la création/expansion de l’univers de Green Lantern sont les deux points majeurs du run de Geoff Johns, quelques autres méritent tout de même d’être évoqués.

On peut ainsi souligner que ledit run semble se diviser en deux grandes périodes : avant et après le gros event/crossover The Sinestro Corps War. Ainsi pré-SCW (les sigles c’est cool) les histoires étaient surtout centrées sur Hal Jordan. On voyait plus souvent Hal sur terre, parfois avec sa famille. Il jonglait même entre ses relations avec Cowgirl et Carol Ferris. Mais surtout le scénariste semblait très occupé à établir son personnage comme un héros de premier plan.

Post-SCW les sagas cosmiques se sont enchaînées à un rythme effréné (Blackest Night, Brightest Day, War Of The Green Lanterns, Rise Of The Third Army, Wrath Of The First Lantern). C’était moins les aventures d’Hal qu’on suivait que celles du Green Lantern Corps dans lesquelles Hal était impliqué. Même Secret Origins était autant les origines de Green Lantern qu’un prélude à la Blackest Night (voir par exemple la présence d’Atrocitus et sa prophétie, le lien avec Abin Sur, dont l’anneau revint à Hal…). Comme si Johns considérait qu’après avoir mis en scène une guerre entre deux Corps, rien de moins que des conflits galactiques n’étaient dignes de son cher Hal Jordan. Il fallait faire toujours plus fort. Seuls les New 52 permirent une brève respiration (et encore).

En parlant des New 52, ils furent l’occasion pour Johns de montrer sa ruse. Le scénariste se paya ainsi le luxe d’ignorer superbement l’aspect reboot de la chose, et d’écrire une fin sur mesure à sa série, qui pouvait déboucher naturellement sur une renumérotation, bref un simple relaunch. Il nous offrit même un superbe clin d’œil à travers le quatrième mur via un Hal hagard et privé de son anneau qui s’exclamait « It can’t end like this », juste avant le nouveau numéro 1 avec Sinestro de retour en vert en couverture.

First Lantern

On peut aussi se demander si Johns n’est pas vaguement anarchiste quand on voit le portrait qu’il dresse des Gardiens. Les petits hommes bleus dirigeant le Green Lantern Corps enchainent les crasses et multiplient les sales secrets et autres coups tordus tout au long du run. Ils virent même limite fascistes sur la fin. Le seul qui est un tant soit peu sympathique (Ganthet) est d’ailleurs considéré comme un renégat par ses pairs.

Plus sérieusement, comment ne pas voir dans ce thème récurrent une expression de la méfiance atavique des américains envers les structures de pouvoir, et plus précisément le gouvernement. Je ne vais pas vous infliger un cours d’histoire, mais sachez quand même que ce fantasme est par exemple à l’origine de la forme fédérale du gouvernement américain et des pouvoirs somme toute restreints de l’Etat fédéral par rapport aux Etats Fédérés. L’idée étant que l’indépendance avait été déclarée pour échapper à la tyrannie de la Couronne Britannique, et qu’il ne fallait surtout pas remplacer un oppresseur en en créant un autre. L’Etat est donc plus ou moins un mal nécessaire, mais pas mieux. Comme les Gardiens en quelque sorte. Hal est vraiment le héros américain typique.

Et pour finir sur une note plus légère, on peut supposer que le petit Geoff devait adorer jouer avec des crayons de couleurs étant enfant. Déjà parce qu’il a été assez inspiré pour filer une belle métaphore à partir du spectre ROYGBIV (le vert, soit la volonté, assure l’équilibre entre les émotions et est donc au centre. Le bleu de l’espoir est inutile sans le vert de la volonté, ce qui se traduit par la faculté de booster les anneaux…). Mais surtout le scénariste a semblé adorer affubler le plus de personnages possibles d’anneaux bigarrés. Blackest Night tourna même parfois (à mon avis, et je me sais assez seul pour le coup) en déluge de fan service : allez Flash en bleu ! Wonder Woman en rose ! Luthor en orange ! Bon War Of The Green Lanterns, où les GL terriens devaient tous se choisir un anneau autre que le vert en fonction de leur personnalité n’était pas mal non plus dans le genre…

Mais le grand gagnant à ce petit jeu fut sans doute Hal Jordan, qui finit au fil du run par porter presque toutes les couleurs d’anneaux, même le blanc et le noir (pour lequel il faut être mort, ça aurait pu paraître rédhibitoire mais non…). Il a juste échappé au rose des Star Sapphires, sans doute à cause du costume…

Green Lantern

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2. Focus
Chapitre 2

Focus

Quatre titres ont retenu notre attention ces derniers temps, pour des raisons diverses. On a ainsi un gros lancement avec le très attendu X-Men #1, le retour d'un Conan très calssique dans King Conan, le début de ce qui semble être le deuxième acte de Superior Spider-Man et un le final de Winter Soldier, pour mon plus grand regret.

Jeffzewanderer

#review X-Men 1 Trop tôt pour se faire un vrai avis. Les personnages sont bien écrits et c’est bien dessiné, comme on s’y attendait 3,5/5

Dire que Brian Wood est un adepte du story-telling décompressé, c’est un peu comme dire que Michael Jordan était un bon joueur de basket. Ça commence à peine à décrire la réalité. Du coup il est en effet très difficile de juger ce premier numéro sans rapidement en venir à devoir faire une confiance un peu aveugle à Wood. Il n’y a pas de scène explosive, pas de moment « in your face ». Même la scène d’action (un accident ferroviaire) semble être là histoire de ne pas avoir que des dialogues. John Sublime fait son retour, mais vu que le vilain est assez obscur ça ne nous avance pas beaucoup. L’autre vilain est juste introduit, du coup on n’a aucune idée de ce que donnera l’intrigue concrètement. Reste des personnages qui sonnent juste, une équipe 100% féminine qui se forme naturellement et ne fait donc pas gimmick. Et Coipel est efficace au dessin, donc le contrat est rempli de ce côté-là. Reste à voir la suite…

X-Men

#review KingConanHourOfTheDragon 1 Du très bon Conan classique, et quel plaisir de revoir Giorello au dessin 4/5

En parlant de Wood justement, son Conan écorché vif et avec moins de Sword et surtout plus du tout de Sorcery a fait tiquer pas mal de fans. Cette mini-série King Conan est là pour les réconforter. On a droit à un sorcier ressuscité, une bataille épique… Bref du Conan classique qui démarre très fort. Tomas Giorello n’a pas perdu la main au dessin. C’est très fin, détaillé, sombre… Pas grand-chose d’autre à ajouter. C’est simple mais bon.

King Conan

#review SuperiorSpider-Man 10 Peter n’est plus mais la tension est toujours là, et le retour du Green Goblin s’annonce bien 4/5

Je croyais que Superior Spidey durerait 6 mois, puis que Peter reviendrait. La présence de son « fantôme », les doutes de tous ses proches à propos de ce « nouveau » Peter/Spidey, semblaient me donner raison. Sauf que ça y est, depuis le mois dernier Peter n’est plus. Vraiment. Et pourtant la tension autour de la supercherie d’Octavius, elle, est toujours là, grâce à des subplots disséminés ici et là. Ma supposition : le « fantôme » de Peter était là pour permettre un retour plus rapide du vrai Spidey en cas de ventes désastreuses. Mais comme ça marche bien, Slott et Marvel (bon plus Marvel à priori) ont décidé de faire durer. Au final c’est toujours très agréable à lire (voyez aussi la review express du #11) donc on ne s’en plaint pas. Et je reste persuadé qu’Ock finira par perdre…

Superior

#review WinterSoldier 19 Fin de l’arc et de la série. Un peu convenu mais diablement bien exécuté et illustré. On regrettera ce titre 4/5

Pas grand-chose à dire sur ce numéro en particulier, qui vient finir l’arc entamé par Jason Latour et Nick Klein au numéro 15. Pas de final en fanfare pour la série, dont on se doutait qu’elle ne survivrait pas longtemps au départ de son créateur, Ed Brubaker, qui l’avait marquée de son empreinte. Mais il faut quand même saluer le duo Latour/Klein, qui a créé une vilaine assez intéressante au look magnifique (en tous cas selon moi). Leur intrigue était franchement bien ficelée, malgré une prémisse pas très originale (encore un crime passé du Winter Soldier qui revient le hanter). Mais surtout les cinq numéros composant l’arc avaient un vrai cachet visuel, avec pas mal de trouvailles, notamment pour les crédits, qui aidaient à la création d’une vraie ambiance. Le titre était donc très solide, et aurait sans doute mérité qu’on lui laisse sa chance plus longtemps.

Winter Soldier

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3. Small Talk
Chapitre 3

Small Talk

ATTENTION : CET ARTICLE CONTIENT DES SPOILERS NOTAMMENT SUR LA FIN DE JLA #4

Small Talk : Justice League Of America #1 à 4

Jeffzewanderer : Pour ce premier numéro de Small Talk, Steeve, Apteis et moi-même allons passer au crible les quatre premiers numéros de Justice League of America. Cette série de Geoff Johns et David Finch (puis Brett Booth) raconte l'histoire d'une équipe de super-héros formée par le gouvernement américain en réponse à l'existence de la Justice League. Elle est dirigée par Steve Trevor et compte parmi ses membres Martian Manhunter, Catwoman ou encore Green Arrow.

Ce qui me semble le plus intéressant c'est le côté "réaliste" de l'approche choisie par Geoff Johns, avec cette idée du gouvernement qui réagit à l'existence des super-héros en combattant le feu par le feu. Et j'aime la double identité de cette équipe, qui essaie de donner une bonne image au public tout en menant des opérations noires par derrière. Je trouve que pour ces premiers numéros l'équilibre entre magouilles en coulisses et action est plutôt bien géré.

Si je devais résumer en une formule je dirais que c'est un peu du sous-Ultimates mais en assez bien fait pour que ça reste agréable.

Steeve : Je pense que tu as bien résumé la chose. C'est du sous-Ultimates. Ça ne sent pas le frais quoi. Mais au-delà de ça, je ne suis pas forcément toujours à la recherche d'innovation constante dans ce que je lis (ma liste en serait considérablement raccourcie), mais ce titre est l'incarnation de tout ce qui cloche chez DC en ce moment je trouve.

Autant le concept casse pas des briques, l'équipe a de la gueule, mais la série existe seulement pour initier un event qu'on nous annonce depuis un an qui lui-même ne servira qu'à initier un autre gros event qui est sorti de nulle part. L'histoire n'existe pas pour elle-même. Elle n'est qu'un outil. C'est un peu ce qui me soule chez DC en ce moment et c'est pourquoi je ne lis plus que des séries solo chez eux maintenant.

Apteis : Depuis quelques temps, je lis de moins en moins de DC. Les New 52 m'ont vraiment permis de me plonger dans leur univers alors que j'étais plutôt proche de Marvel avant. Puis mois après mois, l'accroche partait petit à petit. Ce JLA ne m'intéressait pas du tout justement en grande partie par ce que décrit Steeve.

Et après lecture, on a vraiment cette impression de préparation de Trinity avant tout.

La Secret Society semble plus une excuse qu'autre chose. Le cadre est posé dès le départ : on met un héros pour contrer chaque héros de la Justice League

Alors oui, c'est le but, mais je trouve ça trop gros, trop mal amené, et cette impression qu'on pourrait avoir le même principe que les AvX Versus, des duels et rien de plus.

Il y a des éléments intéressants (l'utilisation de Stargirl, certains points de la création d'équipe).

Mais quand des passages sont bâclés et trop rapide dans la présentation des membres, d'autres sont par contre trèèèèèès longuets. Je me réjouis de voir Martian Manhunter de nouveau mis en avant dans une vraie série (parce que bon, Stormwatch, voila quoi...) mais la non, je n'y arrive pas, pas dans ce contexte de "seule personne contre Superman".

Steeve : Je n’avais même pas fait le lien, mais Trinity War c'est grave le Civil War de DC suivi par son Dark Reign !

Scarecrow

Jeffzewanderer : C'est marrant parce que contrairement à vous deux je n'ai pas eu cette impression de série "préparatoire d'event". Je trouve que pour l'instant l'intrigue se suffit à elle-même. C'est vrai que l'opposition permanente à la JL est bien présente, mais je voyais plus ça comme un élément du pitch que comme une composante de l'intrigue à proprement parler. Après, rétrospectivement, c'est vrai que le fait que les héros affrontent des versions robot de la bande à Superman n'était sûrement pas l'idée de l'année et viendrait plutôt apporter de l'eau à vos moulins.

Steeve : Plus qu'une intro au conflit JL/JLA, c'est surtout une intro à la Secret Society qui sera clairement importante par la suite et au cœur du vilain month et de la suite des événements.

S'il ne s'agissait que des aventures de cette équipe qui a de la gueule, pourquoi pas. Mais non, c'est une équipe qui va servir de bons match-ups durant le Civil War de DC et qui avant ça sert de faire-valoir à la Secret Society. La "mort" de Catwoman sert seulement à mettre en branle les deux events qui arrivent, tout comme le reste de la série en fait. Sans leurs grands plans de découpage artificiel de l'année en mois-événements (wtf month, zero month, vilain month...), la série n'aurait jamais existé.

Jeffzewanderer : En fait je réalise que mon impression vient sans doute du fait que je me soucie très peu de la politique éditoriale DC et de la marche de cet univers dans son ensemble.

Je veux dire : je sais que Trinity War approche, puis le Villain Month et tout ça, mais en fait je m'en fiche. Je vais les suivre, au moins Trinity War, mais ça ne me préoccupe absolument pas, contrairement à des events Marvel par exemple (Infinity, qui est je pense clairement en préparation dans Avengers). Du coup, ne les ayant absolument pas à l'esprit quand je lis JLA ou un autre titre, je le prends pour ce qu'il est en lui-même. D'où mon ressenti différent.

Du coup ma réaction à la "mort" de Catwoman a été assez symptomatique : j'ai pensé à un bête cliffhanger facile, pas du tout à un déclencheur d'event futur.

Apteis : Le problème de ce cliffhanger est double : ils nous ont sorti plus ou moins le même dans le premier single. Et deuxièmement, on nous sort Catwoman en tête des futurs events DC. De la même manière qu'un gros cliffhanger peut sauver un titre et lui donner un certain impact, un cliff’ raté et trop gros, ça peut le plomber.

Martian Manhunter

Steeve : Je comprends Jeff, et je pense que j'apprécierais peut-être la série aussi si je ne me renseignais pas sur la direction et les choix éditoriaux du Big Two, mais le fait est que comme je sais que tout ça n'est qu'une introduction et qu'au final tu vas pas la suivre longtemps cette équipe, j'arrive pas à me bercer de faux espoir et je passe à autre chose. C'est pour ça que j'ai d'ailleurs aussi laissé tomber Justice League et Justice League Dark.

J'aurais préféré une approche plus à la Uncanny Avengers qu'à la Avengers justement.

Et encore. Même dans Avengers, même si tu vois le gros event arriver, Hickman a pris le temps de poser des histoires sympas entre temps, histoire de faire souffler le titre. Peut-être que c'est grâce au planning accéléré de publication, mais je pense que c'est surtout du au fait que ça a été pensé bien en amont.

JLA aurait pu être fun si le calendrier n'était pas si serré, mais là c'est vraiment une intro à la suite pour une intro à la suite.

Enfin, pour en revenir à Uncanny Avengers, quoi qu'on pense de la direction que Remender prend sur la série, LA force du titre, à l’image d’Uncanny X-Force avant ça, c'est que le type écrit dans son coin des histoires qui non seulement ne sont pas dérangées par les event, mais qui au final impactent l'univers Marvel.

Il a dit récemment qu'il voulait que chaque épisode soit un event en lui-même. Même si c'est un peu raté de ce côté (je sens pas l'aspect épique de la chose à chaque page même si j'apprécie la lecture), l'approche est respectable. Tout ça pour dire qu'une équipe avec des membres aussi bien trouvés que ceux de JLA aurait mérité un traitement similaire mais que chez DC actuellement c'est impensable.

Catwoman

Jeffzewanderer : Finalement, en résumé, votre principal reproche c'est la place trop évidente du titre dans la politique éditoriale DC, qui empêche d'apprécier ses éventuelles qualités propres.

Je pense que si on arrive à faire abstraction de cette politique éditoriale, on peut quand même bien s'amuser à lire un comic certes très grand public, mais bien fichu, et qui ne donne pas l'impression de prendre le lecteur pour un idiot comme ça pouvait être le cas sur le tout début de Justice League.

Apteis : Euh moi j'avais clairement moins l'impression d'être pris pour un idiot sur Justice League que sur ce titre avec ses cliff’ et certains traits d'humour comme la blague sur le masque de Green Arrow et sa capuche, (j'ai du relire pour être sûr qu'ils avaient osé).

Steeve : C'est surtout que l'histoire n'et pas écrite pour elle-même, qu'il n'y a pas de développement organique et que je sais donc que je n'obtiendrais pas de la série ce que j'en attends. Je sais où elle va et je n'ai pas envie de l'y accompagner. L'approche d'un auteur à son œuvre affecte profondément l'âme et la qualité de ladite œuvre, et ce titre n'a pas d'âme, il n'est à mes yeux qu'un produit commercial avec très peu de valeur artistique dans son écriture.

Jeffzewanderer : Sinon niveau dessin vous en pensez quoi ?

Steeve : Côté dessins, bah c'est du Finch. Pas son pire rendu, pas son meilleur. Je trouve ça froid par moment. Après je ne sais pas si ça renforce mon impression de série sans âme ou si c'est l'inverse et que c'est mon avis sur la série qui affecte aussi la façon dont je juge le trait...

Apteis : Rien de spécial a dire sur le dessin. Pas de coup de coeur, pas de truc dégueux. Le taf est fait.

Jeffzewanderer : Moi j'aurais voulu saluer le fill-in de Brett Booth. Pas que ça ait été exceptionnel dans l'absolu, mais c'était mieux que ses dernières prestations j'ai trouvé, avec des personnages qui donnaient moins l'impression d'être étirés.

Plus globalement on peut dire que ce n'est pas la série qu'on achète pour ses dessins, mais qu'ils ne sont pas un repoussoir non plus.

LE VERDICT :

Jeffzewanderer : 3,5/5

Une série très grand public mais efficace malgré quelques facilités d'écritures (les cliffhangers), qui assume son pitch, et peu importe la destinée du DC Universe, le titre se suffit à lui-même

Apteis : 2,5/5

Je n'aurais jamais lu cette série si ce n'était pour en discuter avec vous. Je n'en garderais pas un grand souvenir. Je reprendrais pour Trinity War, mais ça en restera là. Ca se laisse quand même lire malgré les défauts.

Steeve : 2/5

Un titre qui n'a pas d'identité propre. Outil de choix éditoriaux malencontreux, j'ai bien l'impression qu'on n'aura jamais réellement l'occasion de suivre les aventures de cette équipe au-delà des events que son existence va mettre en branle. LE plus gros symptôme de la mauvaise politique éditoriale de DC actuellement. D'autant plus déçu que le cast m'intéressait. Je ne lis plus cette série, tout comme JL, JLD et tout comme je ne lirai pas Trinity War.

Justice Leaue of America 

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4. Who Dat ?
Chapitre 4

Who Dat ?

Crispus Allen est un bon flic. Le genre qui suit la procédure, respecte les règles, et fait son travail consciencieusement. Bref le genre que Metropolis apprécie et que Gotham dévore pour le petit déjeuner.

Et pourtant, quand il rejoint la Major Crime Unit de Jim Gordon après No Man’s Land, il arrive vite à faire son trou, malgré les quolibets de ses collègues locaux. Il se fait même à l’idée que Batman mette son nez dans les affaires de la police, jugeant que le justicier est peut-être un mal nécessaire.

Mais surtout il se lie d’une véritable amitié avec sa partenaire, la volcanique Renee Montoya, formant un duo redoutable dont les enquêtes firent les beaux jours de la série Gotham Central. Et c’est ce qui causera sa perte. En effet Crispus trouvera la mort au cours d’une enquête sur un policier corrompu nommé Jim Corrigan. Gotham gagne toujours.

Sa mort plongera une Renee déjà mal en point dans une profonde dépression, dont elle ne se sortira qu’en reprenant le rôle de The Question. Mais le chemin ne s’est pas non plus arrêté pour Crispus, qui héritera du rôle du Spectre, incarnation de la vengeance divine incarné précédemment par Hal Jordan (un comble pour un agnostique). Son chemin croisera celui de son ancienne partenaire et amie, qu’il jugera pour ses pêchés, mais ça c’est une autre histoire…

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5. Reviews Express
Chapitre 5

Reviews Express

 La semaine de retard est toujours là pour les Reviews Express, mais la quantité aussi. Mention spéciale à un Ultimate Spider-Man toujours remarquablement écrit qui aurait tout aussi bien pu être mon Pick que Dardevil. Et à un numéro de son dénouement, Age Of Ultron convainc toujours. Pas mal pour un event dont on n'attendait pas grand-chose.

Ont contribué à ce numéro : Jeffzewander (@Jeffzewanderer), Manu (@EmmanuelPeudon) et Apteis (@thecapedgamer).

N'oubliez pas de nous suivre pour lire nos reviews en avant première.

Semaine du 08/05

Manu

#review GLCorps 20 Sympa la conclusion sur les relations familiales de Guy et lui-même qu'on avait pu voir jusqu'ici. Never the end! 3,5/5

Green Lantern Corps

Semaine du 15/05

Jeffzewanderer

#review X-Factor 256 Fin d’Hell On Earth. La pirouette est osée. Quitte ou double. Je trouve que ça fait gratuitement choquant 2/5

#review Fatale 14 L’aspect polar disparait totalement au profit du côté pulp & d’action se mêlant à l’ambiance Lovecraftienne. Excellent 4/5

#review AvengersEnemyWithin 1 On ne sait pas encore l’objet de ce X-over, mais la relation Carol/Spider-Woman est parfaitement réussie 4/5

#review Wolverine&TheX-Men 29 Un aperçu très sympa du futur de l’école, et un numéro rondement mené malgré un thème rabâché 4/5

#review UltimateSpider-Man 23 Comment traiter une idée éculée (Spidey no more) de façon fraîche, intelligente et juste 4,5/5

Ultimate Spider-Man

Semaine du 22/05

Jeffzewanderer

#review UltimateWolverine 4 Tout ça pour ça. La surprise tombe à plat. Et en plus la fin est franchement abrupte. Jimmy méritait mieux 2/5

#review A+X 8 Kitty/Spider-Woman bien trop bavard. Hawkeye/Deadpool plus sympa mais pas non plus exceptionnel 2,5/5

#review UncannyAvengers 8AU Tie-in AoU franchement gratuit mais il y a du potentiel pour la psychologie des Apocalypse twins 3/5

#review UncannyX-Men 6 Ça tchatche beaucoup, et le dessin peut vite fatiguer. Mais il y a assez d’éléments très cools pour se régaler 3,5/5

#review YoungAvengers 5 Personnages toujours supers. La fin est un poil capillo-tractée mais lance l’équipe de manière originale 4/5

#review Daredevil 26 Paranoïa, traque impitoyable, tension omniprésente, révélation qui scotche et final explosif : un régal absolu 4,5/5 Jeffzewanderer's Pick

Manu

#review Ghostbusters 4 Sympa sans plus, surtout pour voir ce qu'ils feront dans les prochains numéros. Moi je veux le film ! 3/5

#review RedLanterns 20 Atrocitus a une épiphanie tous les 3 numéros, tout comme les autres. 20 numéros pour ce qui aurait pu être 10. 3/5

#review GreenLantern 20 Une belle fin au long run de Geoff Johns mais une conclusion qui ne rattrape pas ce dernier arc bien pourri. 3,5/5

#review Superman 20 Un Superman qui réussit à me faire rire de sa jalousie, c'est pas tout les jour. Ca reste moyen. 3,5/5

#review GLNewGuardians 20 Un très bon numéro centré sur Kyle, avec de beaux moments. Une série à continuer pour lui. 4/5

#review ScarletSpider 17 Un numéro très drôle et dynamique avec une mission dont on attend impatiemment la conclusion. 4/5

#review TMNTVillains 2 On s'attend à un truc mais pas à ça. Un vrai personnage de l'ombre des TMNT qui devrait se remanifester. 4/5

Daredevil

Semaine du 29/05

Jeffzewanderer

#review SavageWolverine 5 Là c’est vraiment trop n’importe quoi, et ça finit en queue de poisson. Très décevant. Heureusement beau 2/5

#review WarlordOfMars 25 Finalement une fin d’arc assez sympa, malgré un sacrifice franchement gratuit. Why not ? 2,5/5

#review Gambit 13 Remy vole un Iron man pour sauver un ami. Stand-alone sympa mais un peu gratuit, et les doutes du héros sont inutiles 3/5

#review UncannyX-Force 5 La transformation de Bishop expliquée, plutôt pas mal. Mais l’atmosphère générale détonne. Dessin assez moyen 3/5

#review Wolverine&TheX-Men 30 Quelques idées sympa pour lancer la Hellfire Saga (le traître) mais j’ai vraiment du mal avec les vilains 3/5

#review JusticeLeagueOfAmerica 4 Numéro de milieu d'arc classique Booth s'en sort très bien au dessin. Le cliffhanger laisse dubitatif 3,5/5

#review RedSonja 76 Sonja en vampire suite à Prophecy, pour une histoire qui commence étonnamment bien 3,5/5

#review NewAvengers 6Toujours ambitieux et intéressant mais ça commence à trainer un peu et les dialogues perchés agacent parfois 3,5/5

#review Amala'sBlade 2 Le twist ne vient pas d'où on l'attend. Le reste est toujours fun et stylé. Funny monkey ! 4/5

#review DangerGirlTrinity 2 Le Die Hard (à l'époque où c'était bon) des comics, en plus sexy. 3 histoires hyper efficaces et belles 4/5

#review MindTheGap 10On nous avait promis des révélations, elles sont bien là et relancent très bien l’intrigue. Excellent 4/5

#review TMNT 22 City Fall commence en trombes. C’est prenant et efficace. Nouvelle patte graphique particulière mais plutôt plaisante 4/5

#review CaptainAmerica 7 Action percutante et un Cap vraiment touchant. Même le dessin est particulièrement réussi 4/5

Manu

#review Gambit 13 Houla Clay Mann manque vraiment au dessin de ce numéro très anecdotique à couverture faite pour vendre du vent. 2/5

#review RedHoodATOAnnual 1 C'est vraiment plus beau, avec des vilains et un arc nuls, ça vaut juste un peu pour le passé de Roy. 2/5

#review JusticeLeagueOfAmerica 4 Ça avance même si de nouveaux (anciens) personnages arrivent. Cliffhanger gâchés depuis longtemps 3,5/5

#review TheWake 1 C'est beau et bien écrit mais trop simple, avec un début vu 1000 fois qui a déjà donné du bon comme du très mauvais. 3,5/5

#review DangerGirlTrinity 2 Légère baisse dans le dessin mais c'est toujours fun, plein d'action et sexy. LE comic récréatif. 4/5

#review NewAvengers 6Un numéro qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour certains, et apparemment ce n'est pas fini. 4/5

#review X-Men 1 Un bon numéro, Coipel n'est pas au top de sa forme mais ça reste excellent, et Brian Wood lance une bonne intrigue. 4/5

#review TMNT 22 Numéro pivot dans l'histoire des TMNT qui pourrait mal tourner pour certains. Jusqu'où iront-ils ? 4,5/5

#review Angel&Faith 22 Un numéro parfait, je n'attendais pas ça et je retrouve l'humour de la série. J'en veux plus. 5/5

Apteis

#review WolverineAndTheXmen30Tout autant un prologue à Hellfire Saga que l'ont été une bonne vingtaine de numéros avant. 2/5

Gambit

Semaine du 05/06

Jeffzewanderer

#review Ultimates 25 Ça se bagarre contre des vilains de retour (Reed, Hulk…) et Kang. Et c’est tout. Bourrin, même pas fun et laid 1/5

#review IronMan 10-11Pas mal fait, mais j’accroche moyennement au concept de Tony fils prodigue génétiquement modifié par des aliens 3/5

#review X-Factor 257 The End Of X-Factor commence bizarrement avec un aftermath de l’arc précédent. Bien exécuté mais déconcertant 3/5

#review Darkness 113 Suite et fin de la version horrifique d’Alice Au Pays Des Merveilles avec Hope. Quelques twists bien sympas 3,5/5

#review SuperiorSpider-Man 11 Les ennemis malmenés par Spidey entendent bien se venger. Variation sympa sur le thème de l’évasion 4/5

#review Avengers 12-13 Les Vengeurs jouent les mentors en Terre Sauvage, une respiration bienvenue. Hyperion est mis en valeur 4/5

#review AllNewX-Men 12 Encore une rencontre très réussie (Havok/Jeune Scott) et Mystique en subplot. Lent, mais qu’est-ce que c’est bon 4/5

#review AgeOfUltron 9-10 Voyage dans le temps et réalités alternatives très bien gérés. Wolvie est juste magnifique 4,5/5

Manu

#review SuperiorSpider-Man 11 Ça pourrait être sympa avec Peter mais je perds l'intérêt de cette série, vraiment. 3/5

#review XFactor 257 Un numéro intermédiaire très étrange. Tellement que je ne sais pas quoi en penser. 3/5

#review AvengersArena 10 Toujours aussi brutal le niveau remonte, et la série est parfois surprenante comme ici. Goodbye /*spoiler*/ 3,5/5

#review FearlessDefenders 5 Le niveau remonte un peu après deux numéros en dessous, avec une double-page fan service d'exception. 3,5/5

#review SwampThing 21Alors qu'on craignait le pire à l'annonce du changement, le niveau remonte après Rotworld. Il était juste temps. 3,5/5

#review ThanosRising 3 C'est bon mais vraiment toujours pas ce que j'en attendais. On comprend cependant mieux Thanos dans ce #3. 3,5/5

#review AgeOfUltron 9Très bon numéro qui remonte le précédent et promet un beau final. C'est un peu Age of Wolverine dernièrement. 4/5

#review All-New X-Men 12 Encore un épisode qui présente juste une scène (bon, deux) mais ça reste excellent. Mais faudra que ça décolle. 4/5

#review Avengers 13 Un bon numéro dans la continuité du précédent, avec Hyperion bien mis en avant et qui sait s'énerver quand il faut. 4/5

#review DetectiveComics 21 Au tour de John Layman de développer Harper Row et c'est excellent, avec le retour d'un vilain emblématique. 4/5

#review GreenLantern 21 Plutôt bon et épique dans l'espace, par contre le passage (rapide) sur Terre est chiant. Je suis confiant. 4/5

#review GreenArrow 21Des dessins absolument magnifiques et une retcon d'importance sur les origines de Green Arrow. Excellent. 4,5/5

#review DaredevilDarkNights 1 La perfection à l'état pure pour les fans de Daredevil et de ses plus grands arcs. Jetez-vous dessus. 5/5 Manu’s Pick

Apteis

#review Shadowman7 Difficile de passer après un 0 génial le mois d'avant. L'impression d'être encore dans l'introduction.Dessin moyen. 2,5/5

#review ArcherAndArmstrong10 On rajoute de l'Alien et de l'Area51 dans ce Buddy Comic, dont l'histoire avance avec toujours autant d'humour.4/5 Apteis' Pick

Dark Nights

"Huh. With everything you're hiding, your closet must be a walk-in, Junior" Jo Wilson à Eddie Petersen Jr - Mind The Gap #10

 

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6. Eye Candy
Chapitre 6

Eye Candy

Que regarde Black Widow ?

 

Réponse A) Batgirl

 

Réponse B) Storm

 

Réponse C) Wonder Woman

Réponse D) Wolverine

 

Et c'est tout pour cette édition. N'oubliez pas de nous dire ce que vous avez pensé de nos nouvelles rubriques On The Run et Small Talk. Rendez-vous à la fin du mois !

 

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Chapitre 1

On The Run

On The Run : Green Lantern par Geoff Johns

Green Lantern Rebirth #1-6 ; Green Lantern vol. 3 #1-67 ; Green Lantern vol. 4 #1-20 ; Blackest Night #1-9

Le run de Geoff Johns sur Green Lantern commence en 2004 avec la mini-série Rebirth. Le scénariste est alors déjà très côté, notamment grâce à ses passages remarqués sur Avengers chez Marvel, et Flash chez DC. Son plan consiste à rendre l’anneau émeraude et le le nom de Green Lantern à Hal Jordan, personnage tombé en disgrâce, tué, puis ressuscité  dans le rôle du Spectre. Ce fut le début d’un run de 9 ans qui a redéfini le personnage et son univers.

Ce sont d’ailleurs ces deux points qui sont les plus essentiels, et qui montrent le mieux l’ampleur du travail effectué par Geoff Johns.

Hal Jordan

I’m Hal Jordan. Man. Pilot. Green Lantern.

La première chose que Johns a faite a donc été d’écrire une déclaration d’amour en six numéros au personnage qu’il adorait : Hal Jordan. Mais surtout, il a voulu ramener le personnage à ses qualités essentielles : il est un authentique héros, sans peur, confiant, même un brin arrogant, peu importe qu’il porte un anneau ou non. Bref, le héros américain à la mâchoire carrée typique.

Cette hyper-simplification du héros a été une des constantes de tout le run du scénariste, qui était clairement plus « event-driven » que « character-driven ». Tout juste Johns a-t-il ajouté chez son héros une certaine peur de l’engagement et un traumatisme récurrent lié à la mort de son père, histoire qu’il ait quand même une ou deux faiblesses, mais c’est tout. Hal est resté tout au long du run un personnage primaire, diablement efficace, mais qui tenait plus de l’icône que de l’humain. Il était la lumière face aux ténèbres (une idée sur laquelle Johns a beaucoup insisté, notamment en opposant Hal à Batman).

D’ailleurs toutes les mésaventures « personnelles » d’Hal Jordan ont tourné court. Son flirt avec sa collègue pilote Cowgirl n’a jamais débouché sur rien. La relation entre Hal et son frère Jim n’a été qu’un gimmick scénaristique, d’abord pour mettre en lumière les avantages du côté tête brûlée d’Hal, puis pour introduire de la tension dramatique en lui donnant quelque chose à protéger. On n’entend d’ailleurs plus parler de Jim et sa petite famille passé l’arc Sinestro Corps War.

Même la relation entre Hal et Carol Ferris, sa dulcinée, ne dépasse pas le stade du « je t’aime mais je n’ose pas m’engager ». Les New 52 n’y ont rien changé. Dépossédé de son anneau, Hal a bien essayé de se construire une vie normale sur Terre auprès de sa belle au début du rebaunch. Mais aussitôt que Sinestro lui a rendu un anneau et l’a embarqué dans l’espace, tout ce subplot est allègrement passé à la trappe.

Ainsi, des trois qualificatifs qu’il utilise pour se décrire, « man » est sans doute celui qui sied le moins à Hal Jordan. Mais Geoff Johns a parfaitement su utiliser cela, et en faire une force du personnage, en en faisant l’archétype du chevalier des temps moderne. Il suscitait l’intérêt des lecteurs non pas en jouant sur l’empathie face aux malheurs et tourments du héros, mais plutôt sur le côté épique de ses exploits.

Sinestro

I am Sinestro. Green Lantern of sector 1417. And I am the greatest Green Lantern.

Cependant, si Geoff Johns est allé au plus simple pour traiter Hal Jordan, il a pris le chemin inverse en ce qui concerne sa Némésis, Sinestro. Dès Rebirth le vilain était établi comme l’antagoniste principal du personnage. Un choix qui n’avait rien de révolutionnaire en soi, reconnaissons-le. Mais le scénariste a immédiatement insisté sur la relation très personnelle qui semblait exister entre les deux personnages. On se souviendra notamment qu’au moment de sa défaite dans Rebirth, Sinestro gratifiait Hal d’un « Welcome back ».

Mais c’est surtout par la suite qu’il a développé le personnage, en insistant sur son ambiguïté morale. Pas tant à travers le but qu’il poursuivait apparemment, à savoir imposer l’ordre par la tyrannie et la terreur, qui restait une motivation qu’on peut qualifier de négative (même si l’intention de départ paraît honorable, elle ne saurait justifier autant de crimes. Et puis bon, l’ordre absolu ce n’est pas non plus le paradis hein…). Non, Johns a préféré nous dévoiler Sinestro tel qu’il était lorsqu’il portait encore l’anneau des Green Lantern, essentiellement dans l’arc Secret Origins. On découvrait ainsi le korugarien sous un nouveau jour, et d’un personnage qui se repaissait de sa propre vilenie (il faut voir ses tirades dans Rebirth) il devenait une sorte de pendant déchu d’Hal Jordan. On peut ainsi remarquer que les deux personnages ont pour point commun la peur de perdre ce qui leur est cher. Ainsi Sinestro se fait tyran dans le but de protéger sa planète, Korugar. Et c’était la perte de la ville de Coast City qui avait poussé Hal Du « côté obscur ». Il est aussi obsédé par la perte de son père (voir plus haut).

A noter que l’adjectif « déchu » a son importance, et jusqu’à la fin Sinestro reste le vilain, n’en étant jamais à un coup fourré près. Johns n’écrit pas l’histoire de sa rédemption, même quand il lui rend un anneau émeraude. Mais il cherche bien à créer un véritable sentiment d’empathie de la part du lecteur pour ce personnage dont l’apparence physique a aussi évolué (ce dernier point est aussi en partie dû à la maladresse d’Ethan Van Sciver, dessinateur de Rebirth qui a lui-même reconnu qu’il avait raté Sinestro sur plusieurs cases, en lui faisant une tête trop grosse et un corps trop décharné).

Mais cette empathie naissait aussi grâce aux adversaires auxquels Sinestro était confronté, qui étaient souvent pires que lui. Black Hand et ses Black Lanterns, Atrocitus et ses Red Lanterns furibonds, et même les Gardiens, tous nous ont bien aidés à éprouver de la sympathie pour Sinestro.

Blackest Night

About the fate of the universe. About cosmic revelations. And About the Blackest Night.

La petite énumération à la fin du paragraphe précédent nous amène naturellement au second aspect majeur du run de Geoff Johns : la richesse de l’univers qu’il a mis en place. Le scénariste a en effet créé le concept des multiples Corps de lanternes, liés chacun à une couleur du spectre visible (selon la division ROYGBIV ou Red, Orange, Yellow, Green, Blue, Indigo, Violet). Il a aussi inventé les Blacks Lanterns, la White Lantern, réécrit l’histoire des gardiens et du Green Lantern Corps (Wrath Of The First Lantern) et réalisé la prophétie de la Blackest Night. Entre autres… Et on ne parle même pas des personnages qu’il a créés (Atrocitus, Saint Walker,Simon Baz…).

Le point le plus marquant de cette immense œuvre créatrice est sans doute sa cohérence. Ou plus précisément son omniprésence dès Rebirth. On y retrouve en effet bien des éléments, à commencer par Black Hand, annonçant de façon subliminale la Blackest Night. On peut aussi apprécier de multiples détails, comme la scène de la première rencontre entre Hal et Sinestro, racontée deux fois (dans Rebirth et Secret Origins) exactement de la même façon. Johns montre ainsi l’attention qu’il porte aux moindres détails de la continuité qu’il a créée.

Le respect de la continuité est d’ailleurs un point auquel le scénariste semble tenir, tel qu’en témoignent ses efforts dans Rebirth pour faire un retcon subtil (mais sans contredire l’original) du passage où Hal était devenu Parallax. Il va jusqu’à demander à l’artiste de reprendre une couverture célèbre de cette époque et de la présenter sous un autre angle afin qu’on y voit le véritable Parallax (le parasite, entité incarnant la peur).

C’est d’ailleurs un bon exemple de la façon dont l’auteur a mêlé son respect du passé, ses réinterprétations, et son œuvre créatrice (Parallax n’était pas conçu à l’origine comme une entité autonome, un être distinct d’Hal l’ayant possédé). On pourrait aussi évoquer la façon dont il a expliqué l’impuissance des anneaux des Green Lantern contre le jaune, dont il a créé le Sinestro Corps en partant de la couleur de l’anneau de Sinestro, ou celle  dont les Star Sapphires (déjà un groupe) ont été intégrées à l’arc-en-ciel des Corps.

Simon Baz

Random Observations

Mais si le travail sur les personnages et la création/expansion de l’univers de Green Lantern sont les deux points majeurs du run de Geoff Johns, quelques autres méritent tout de même d’être évoqués.

On peut ainsi souligner que ledit run semble se diviser en deux grandes périodes : avant et après le gros event/crossover The Sinestro Corps War. Ainsi pré-SCW (les sigles c’est cool) les histoires étaient surtout centrées sur Hal Jordan. On voyait plus souvent Hal sur terre, parfois avec sa famille. Il jonglait même entre ses relations avec Cowgirl et Carol Ferris. Mais surtout le scénariste semblait très occupé à établir son personnage comme un héros de premier plan.

Post-SCW les sagas cosmiques se sont enchaînées à un rythme effréné (Blackest Night, Brightest Day, War Of The Green Lanterns, Rise Of The Third Army, Wrath Of The First Lantern). C’était moins les aventures d’Hal qu’on suivait que celles du Green Lantern Corps dans lesquelles Hal était impliqué. Même Secret Origins était autant les origines de Green Lantern qu’un prélude à la Blackest Night (voir par exemple la présence d’Atrocitus et sa prophétie, le lien avec Abin Sur, dont l’anneau revint à Hal…). Comme si Johns considérait qu’après avoir mis en scène une guerre entre deux Corps, rien de moins que des conflits galactiques n’étaient dignes de son cher Hal Jordan. Il fallait faire toujours plus fort. Seuls les New 52 permirent une brève respiration (et encore).

En parlant des New 52, ils furent l’occasion pour Johns de montrer sa ruse. Le scénariste se paya ainsi le luxe d’ignorer superbement l’aspect reboot de la chose, et d’écrire une fin sur mesure à sa série, qui pouvait déboucher naturellement sur une renumérotation, bref un simple relaunch. Il nous offrit même un superbe clin d’œil à travers le quatrième mur via un Hal hagard et privé de son anneau qui s’exclamait « It can’t end like this », juste avant le nouveau numéro 1 avec Sinestro de retour en vert en couverture.

First Lantern

On peut aussi se demander si Johns n’est pas vaguement anarchiste quand on voit le portrait qu’il dresse des Gardiens. Les petits hommes bleus dirigeant le Green Lantern Corps enchainent les crasses et multiplient les sales secrets et autres coups tordus tout au long du run. Ils virent même limite fascistes sur la fin. Le seul qui est un tant soit peu sympathique (Ganthet) est d’ailleurs considéré comme un renégat par ses pairs.

Plus sérieusement, comment ne pas voir dans ce thème récurrent une expression de la méfiance atavique des américains envers les structures de pouvoir, et plus précisément le gouvernement. Je ne vais pas vous infliger un cours d’histoire, mais sachez quand même que ce fantasme est par exemple à l’origine de la forme fédérale du gouvernement américain et des pouvoirs somme toute restreints de l’Etat fédéral par rapport aux Etats Fédérés. L’idée étant que l’indépendance avait été déclarée pour échapper à la tyrannie de la Couronne Britannique, et qu’il ne fallait surtout pas remplacer un oppresseur en en créant un autre. L’Etat est donc plus ou moins un mal nécessaire, mais pas mieux. Comme les Gardiens en quelque sorte. Hal est vraiment le héros américain typique.

Et pour finir sur une note plus légère, on peut supposer que le petit Geoff devait adorer jouer avec des crayons de couleurs étant enfant. Déjà parce qu’il a été assez inspiré pour filer une belle métaphore à partir du spectre ROYGBIV (le vert, soit la volonté, assure l’équilibre entre les émotions et est donc au centre. Le bleu de l’espoir est inutile sans le vert de la volonté, ce qui se traduit par la faculté de booster les anneaux…). Mais surtout le scénariste a semblé adorer affubler le plus de personnages possibles d’anneaux bigarrés. Blackest Night tourna même parfois (à mon avis, et je me sais assez seul pour le coup) en déluge de fan service : allez Flash en bleu ! Wonder Woman en rose ! Luthor en orange ! Bon War Of The Green Lanterns, où les GL terriens devaient tous se choisir un anneau autre que le vert en fonction de leur personnalité n’était pas mal non plus dans le genre…

Mais le grand gagnant à ce petit jeu fut sans doute Hal Jordan, qui finit au fil du run par porter presque toutes les couleurs d’anneaux, même le blanc et le noir (pour lequel il faut être mort, ça aurait pu paraître rédhibitoire mais non…). Il a juste échappé au rose des Star Sapphires, sans doute à cause du costume…

Green Lantern

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