Et hop, une nouvelle édition bien dense de Comic Talk , avec un nouveau By The Way en deux parties consacré à la mort dans les comics (oui je sais que là c'est plutôt ambiance printemps et petites fleurs, mais je n'avais pas envie d'attendre Octobre pour être raccord), quelques Focus bien sentis, une réflexion de Steeve sur la polémique autour du discours d'Havok dans Uncanny Avengers dans son Corner, un portrait de l'héroïne culte Koni Waves, un tombereau (pour rester dans le thème) de Reviews Express plus fraîches que jamais (littéralement), et toujours Eye Candy pour finir sur une bonne note.
Je ne vous retiens pas plus, vous allez en avoir assez à lire comme ça grâce à l'équipe habituelle composée de Steeve, Manu, Crisax, et moi-même.
Enjoy !
La mort vous va si bien (1ère partie)
Robin est mort. La dernière victime en date d’un gang de meurtriers fous furieux que l’on nomme les scénaristes de comics. Car ce n’est pas The Heretic, ni même Talia Al Ghul, qui ont assassiné Damian Wayne, c’est Grant Morrison. L’homme n’en est pas à son premier méfait (Jean Grey, ça vous dit quelque chose ? D’ailleurs vous étiez où au moment du meurtre ?).
Mais ce sinistre individu est loin d’être le seul de son espèce, je vous le disais plus haut. Brian Michael Bendis, Dan Slott, Geoff Johns… Ils sont trop nombreux pour être tous cités, et tous ont du sang sur les mains. Celui de héros comme de vilains.
Cependant l’impartialité nous contraint à évoquer les circonstances atténuantes à l’égard des prévenus : leur sombre besogne est loin de toujours avoir un caractère définitif. En effet à peu près toutes les victimes de ces bouchers s’en sont remises, revenant triomphalement à la vie comme pour mieux narguer la Faucheuse. Parce que dans les comics comme dans la chanson de Nick Cave, « death is not the end », loin s’en faut.
Mais comme la tentative est
réprimée tout aussi sévèrement que le crime lui-même (l’incompétence n’est pas
une excuse en droit pénal), il convient donc de nous intéresser aux sinistres
agissements de cette bande d’assassins. Alors comme dans tout bon polar,
commençons par examiner…
Le Mobile
Pourquoi un scénariste va-t-il tuer un de ses personnages ? Surtout quand ce n’est pas vraiment l’un des siens (dans le cas fréquent où il s’agit de work for hire et pas de creator owned). Et pourquoi, dans ce dernier cas, l’éditeur va le laisser faire, voire jouer les commanditaires ? A part si vous étiez du genre à casser vos jouets, vous devez sans doute vous poser la question.
La réponse est simple : l’argent. Le crime passionnel aurait fait une meilleure histoire, mais l’hypothèse est à écarter. Quand un personnage meurt, c’est parce que l’éditeur espère en tirer un profit. Il crée ainsi l’effervescence, voire la polémique (non je ne dirais pas buzz, na !) autour de l’évènement. Et plus le personnage est important mieux c’est.
Le plus bel exemple fut à n’en pas douter la mort de Superman, dans les années 90. On en parla jusque dans les JT français (c’est même par ce biais que j’appris l’évènement, voilà, fin de la tranche de vie). La mort de Batman, plus récente, eut aussi un retentissement certain (là aussi les JT relayèrent l’info), comme celles de Spider-Man (pluriel volontaire, ça vaut pour la version Ultimate comme pour la classique). La mort de Captain America fit même la une du quotidien New-yorkais le NY Post.
Et dans tous les cas précités,
l’engouement médiatique se traduisit par un accroissement notable (même si
éphémère) des ventes. Alors non, le gimmick n’est pas infaillible (la mort de Mary Jane dans Spider-Man ne fit rien
pour des ventes en berne), mais il fonctionne souvent. En tous cas assez pour
que les éditeurs l’utilisent encore et encore.
Justified
Il est cependant possible de porter un regard (un peu) moins cynique sur cette tendance. En effet ce ne sont pas toujours des considérations bassement mercantiles qui justifient chaque décès. Une mort peut servir le scénario.
On considère souvent que les comics ont perdu leur innocence quand le Green Goblin a balancé Gwen Stacy (alors petite amie de Spidey) du haut du Brooklyn Bridge. Le sacrifice de Jean Grey, pour mettre fin à la menace qu’elle représentait en tant que Dark Phoenix est aussi resté dans les annales.
Ces deux évènements ont en commun d’avoir conféré aux histoires dont ils font partie une puissance dramatique décuplée. Les héros (ou les personnages principaux plus largement) n’étaient plus intouchables. Les comics (mainstream) n’étaient plus un univers bon enfant où tout finissait toujours bien. Le lecteur était ainsi plus impliqué. La question n’était plus de savoir comment le héros allait se tirer de tel ou tel mauvais pas, mais bien si il allait y parvenir.
Les histoires contées dans les comics pouvaient donc devenir plus matures, plus profondes, et plus haletantes. La mort a aussi cette utilité. Osez me dire que Roméo et Juliette seraient aussi marquant si les deux tourtereaux se réveillaient à la fin, ou que la résurrection du père de Chimène aurait fait du Cid une meilleure pièce. Et ça se vérifie encore plus quand la victime est un personnage important. Tuer un second couteau ou un personnage créé juste pour l’occasion n’a pas le même impact, car on y est moins attaché, c’est évident.
Ainsi les pulsions meurtrières
des auteurs et éditeurs apparaissent comme plus légitimes. Mais il ne faut pas
oublier qu’ils y trouvent aussi leur compte. De meilleures histoires signifient
de plus grandes chances de vendre plus. Et être reconnu comme une source
d’intrigues plus sombres et complexes a bénéficié largement aux comics dans
leur ensemble, y compris commercialement. Je vous avais prévenu que ce regard
n’était qu’un peu moins cynique.
Murder 101
Avoir le mobile c’est bien, mais la méthode ça sert aussi. Car il y a bien des façons de tuer un personnage. Attention, il n’est pas question de faire ici un inventaire aussi exhaustif qu’irréalisable des moyens de tuer tel ou tel héros, mais plutôt de mettre en lumière les différentes typologies de morts qu’on croise dans les comics.
La première, et surtout la plus utilisée pour des raisons évidentes, est la « vraie fausse mort », ou « mort cliffhanger ». Comprenez qu’il ne s’agit en fait pas pour le scénariste de tuer son personnage, mais seulement de semer le doute dans l’esprit de son lecteur pour créer une fin à suspens (ou un rebondissement au sein de son histoire). En gros on nous fait croire que le personnage est mort, et le mois suivant (ou quelques pages plus tard) on découvre qu’il s’est rattrapé in extremis, que la balle a raté son cœur de quelques centimètres, ou encore qu’il a trouvé un abri à la dernière seconde.
C’est un « truc » d’auteur on ne peut plus basique, utilisé fréquemment. Parfois trop, au point qu’on ne s’y laisse pas prendre. Wolverine est un spécialiste de la chose (et celui pour lequel ça marche le moins, franchement quand on vous annonce « The Death Of Wolverine », vous y croyez une seconde vous ?). Jean Grey était aussi jadis coutumière du fait, ce qui a grandement contribué à sa réputation de ressuscitée chronique. En effet miss Grey n’est « vraiment » morte que deux fois (Uncanny X-Men #138, fin de la Saga du Phoenix Noir, et New X-Men #150) et ressuscitée une seule (Fantastic Four #286). Le reste du temps c’était juste pour le suspens (cf. notamment Uncanny X-Men #281, New X-Men #148, la « fausse » résurrection dans Phoenix Endsong…)
Mais la mort peut aussi avoir un
caractère bien plus définitif, évidemment. C’est d’ailleurs en pratique le seul
cas où on va vraiment parler de mort d’un personnage. Il est sensé vraiment
manger les pissenlits par la racine. « Sensé ». Parce que même dans
ce cas la mort a tout d’un CDD.
A suivre…
Chapitre suivant >FocusDes Focus un peu moins nombreux cette fois, mais un bel équilibre entre Marvel avec Thanos Rising #1, DC avec DC Universe Presents 18, Image avec un focus croisé sur la fin du crossover Progeny, et même du Vertigo avec Time Warp. Malheureusement, la qualité n'est pas toujours au rendez-vous...
Jeffzewanderer
#review Darkness 111 Tom Judge et sa clique vs Jackie. De la bagarre mais on reste franchement sur sa faim 2,5/5
#review Artifacts 26 Fin de Progeny. Final ouvert pas trop mal, mais on a quand même eu beaucoup de bruit pour peu. Dessin médiocre 2,5/5Progeny fut
l’archétype du crossover un numéro
trop long. Dans Darkness #111 on a
une baston sympathique, mais qui se termine franchement en queue de poisson (le
Darkness qui laisse filer ses ennemis parce que le combat a perturbé Jenny). Et
dans Artifacts #26 on a la
résolution du crossover, avec un
final ouvert auquel on pouvait s’attendre mais qui fonctionne assez bien. Le
problème c’est qu’il est précédé d’une autre baston qui fait franchement
doublon avec celle du chapitre précédent tant elle lui est semblable. Fusionnez
les deux numéros, vous avez de quoi bien finir le crossover et on peut mettre un demi point de plus. Voire un point
si on rajoute un dessinateur plus inspiré, le trait de Marco Turini sur Artifacts ayant
du cachet mais faisant quand même sous-Maleev et surtout n’étant pas très beau.
#review ThanosRising 1 Objectivement bien écrit et dessiné, mais pour l'instant un gigantesque cliché seyant mal à Thanos 3/5
Etrange parti pris que celui de Jason Aaron dans le premier
numéro de cette mini-série. C’est donc l’origine de Thanos qui nous est contée,
et on a l’impression de l’avoir lu 100 fois ailleurs (à propos d’autres
personnages j’entends). Le bébé monstrueux que sa mère veut tuer dès la
naissance horrifiée par la créature qu’elle a engendrée : check. Le
monstre devenu un garçonnet pas méchant mais solitaire car mal accepté de ses
camarades : check. La petite bande d’amis qui lui fait découvrir les joies
de la camaraderie : check. L’évènement horrible qui arrive auxdits amis et
pousse le personnage à faire ses premiers pas vers le côté obscur : check
aussi. Ajoutez une petite manipulatrice et un père trop absent, agitez,
servez. Au final la seule
« originalité » semble consister à situer ces évènements hyper
classiques dans un univers de SF. Mettre côte à côte le banal et
l’extraordinaire. Mais n’est pas Saga qui veut.
Steeve
#review DCUniversePresents 18 Joe Keatinge reproduit ce qu'il fait avec
brio sur Morbius avec Starfire. Efficace. 4/5
Sur le marché
de l'écriture depuis relativement peu de temps, Joe Keatinge
s'impose dans l'exercice de la reprise de personnages de seconde
zone. Le scénariste fait preuve d'un talent particulier pour
l'écriture concise et précise de protagonistes qu'il balance là où
on ne les attend pas. Quand du côté de chez Marvel son Morbius se
prend le bec avec une bande de punks dans le ghetto de Brooklyn, sa
Starfire apprend ici à la dure une leçon qu'elle n'oubliera pas de
si tôt sur les revers de l'ingérence. L'ambiance est
géniale,l'auteur tire parti à la perfection des 20 pages qui lui
sont allouées, rien n'est à jeter. Qu'on me comprenne bien,
l'histoire est des plus simples et ne marquera pas l'industrie.
Seulement, elle est parfaitement exécutée.
#reviewTimeWarp 1 Anthologie après anthologie Vertigo prend le coup et ne
cesse de nous en mettre plein la vue. 4.5/5
On a eu un recueil
sur l'espace. Un autre au sujet des fantômes. Cette fois on parle
voyage dans le temps. Un sujet pour le moins casse-gueule sur lequel
l'écurie de talents mobilisés fait des merveilles. Comment parler
voyage dans le temps sans aborder la tentation de liquider Hitler ?
Deux histoires tournent autour du thème chacune à sa façon et sans
tomber dans la facilité. De son côté, le duo Lindelof/Lemire
récidive et enveloppe un concentré d'humour, d'émotion, de
légèreté et de fantaisie en 8 pages parfaites. Matt Kindt s'écarte
du thème de l'anthologie mais livre un duel futuriste qui plonge le
lecteur dans un monde aux possibilités qui laissent rêveur. Ray
Fawkes frappe là où on ne l'attend pas avec une précision
d'orfèvre. Le bouquin coûte cher, mais l'investissement en vaut la
peine. Vous n'y trouverez que du bon et du très bon.
The M World
Il
y a un peu plus de deux semaines sortait Uncanny Avengers #5. Retour
à un planning de sorties raisonnable, numéro mis en image par Olivier Coipel, intégration de Wonder Man, Sunfire et la Guêpe dans
l'équipe, Malicia en très grande forme. Pourquoi se plaindre ?
Eh bien, comme toujours, certains ont trouvé la réponse. Dan cet
épisode, Havok, le leader de l'équipe s'exprime face à la presse.
Lors d'un discours inspiré, il explique que dorénavant il se refuse
à employer le mot « mutant » car il ne se défini pas
comme un mutant mais comme un homme. Il n'en aura pas fallu plus pour
indigner une partie du lectorat qui s'est décidé à attenter un
véritable procès d'intention à Rick Remender. Intégrationniste de
la pire espèce, le scénariste ose laisser un blond aux yeux bleus
débiter ses inepties qui nous rappellent aux pires heures de notre
histoire s'offensent les indignés ! Oui, ça va loin. Mais pourquoi ?
/Attention
éventuels gros spoilers si vous n'avez pas fini de lire Avengers vs
X-Men
Posons le décor pour ceux qui ne lisent pas Uncanny
Avengers. Suite aux événements du crossover Avengers vs X-Men, les
mutants sont plus haïs que jamais à cause des cinq mutants qui se
sont partagés les pouvoirs de l'entité cosmique du Phénix et qui
ont tenté de refaire le monde à leur image. Tentative qui a fini
par la mort du professeur Xavier dont le rêve de coexistence
pacifique entre humains et mutants semblait disparaître avec lui. La Avengers Unity Division que l'on suit dans les pages du titre Uncanny
Avengers est ainsi composée de mutants et d'Avengers « classiques »
et a pour mission de promouvoir la paix entre les mutants et le reste
de la population. Dans cette logique Havok, frère de Cyclope
(l'assassin malgré lui de Xavier), dirige l'équipe en lieu et place
de Captain America. La scène qui a fait polémique prend place au
moment où Captain présente l'équipe au monde lors d'une conférence
presse. Havok prend la parole et ôte son masque devant la foule :
« Nous portons ces choses afin que les gens ne sachent
pas qui nous sommes. Mais je veux que vous sachiez exactement qui je
suis. Je m'appelle Alex Summers. Je suis un élève du professeur
Charles Xavier. Cette équipe est l'incarnation de son rêve le plus
simple, voir tout le monde travailler main dans la main. Un combat
maintenant plus important que jamais. Récemment, le monde a vu mon
frère investi par le pouvoir d'un Dieu. Malgré le fait qu'il ait
essayé de changer le monde durablement en réparant ce qu'il
estimait abîmé, jamais aucun homme ne devrait agir seul et choisir
pour les masses. C'est d'un orgueil sans nom. Je n'ai jamais
appréhendé le monde comme mon frère, et dernièrement nos
divergences ont fait un bond en avant. Je ne me considère pas comme
étant née au sein d'un culte mutant. Le fait de porter le gène-x
ne me lie à personne. Ca ne définie pas qui je suis. A vrai dire,
le mot « mutant » m'apparaît comme discriminant. Un mode
de pensée obsolète qui n'accomplit rien de plus que nous éloigner
de notre prochain. Nous sommes tous humains. Nous ne formons qu'un
seul peuple. Nos choix définissent qui nous sommes, pas nos gènes.
Alors, s'il vous plait, arrêtez donc de nous appeler « mutants ».
Le mot « M » (the "m" word) représente tout ce que je hais. »
Un
journaliste :
« Alors... Si vous ne voulez plus
être appelé « mutant », comment devons-nous vous
appeler ? »
Havok :
« Pourquoi pas
Alex ? »
N'étant pas traducteur, ceci représente
une retranscription approximative du discours en cause mais reflète
grosso modo le propos du leader mutant. Que les plus « passionnés »
aiment à s'identifier aux X-Men est une chose, qu'ils s'en servent
afin de déverser leurs névroses en est une autre. Le combat que
mène Alex Summers n'est pas celui d'un enfant d'immigrés qui se
sent marginalisé ni celui d'un afro-américain désespéré de
s'attacher à ses racines et sa culture en bravant un quelconque
modèle prédominant. Non. Ce qui tracasse Havok est le fait de vivre
dans un monde qui célèbre la puissance colossale d'un Dieu
nordique, qui s'émerveille face à une famille qui a acquis des
pouvoirs lors d'un voyage dans l'espace, mais qui craint quiconque
possède ses pouvoirs grâce à son code génétique.
Surtout,
pour peu qu'on prenne un peu de recul, on se souvient que ce discours
découle d'un processus créatif. Et quand bien même les propos de
Summers seraient de nature intégrationniste. Va-t-on cracher sur
tout auteur qui devra mettre des mots ignobles dans la bouche du Red
Skull ou n'importe quel autre vilain ? Non seulement Havok n'est
pas Rick Remender, mais ses propos ont beaucoup de sens dans
l'univers Marvel actuel.
Depuis
Avengers vs X-Men, les mutants ont fini de faire mumuse dans leur
coin et ont insufflé un niveau de cohérence rare à l'univers
Marvel. La révolution mutante de Cyclope a une résonance toute
particulière au sein de la communauté mutante, elle-même
maintenant parfaitement intégrée au reste de l'univers partagé de
la Maison des Idées (Bendis au poste de scénariste des deux plus
gros titres mutants n'y étant pas étranger).
Le Fauve a craqué son
slip et a importé les cinq X-Men originaux encore ados à notre
époque pour mettre une claque à Scott Summers, décision qui aura
des conséquences jusque dans les pages de Guardians of the Galaxy si
on en croit Bendis. Wolverine peine à concilier ses instincts
meurtriers et son nouveau rôle de directeur d'école. Ecoles que
chaque faction mutante s'amuse d'ailleurs à fonder ces temps-ci.Jean Grey School, New Xavier School, Hellfire School... Le choix n'a
jamais été aussi varié.
Forcément, maintenant à la tête
d'une équipe de Avengers, le frère Summers se devait de faire
valoir sa position sur la situation mutante. Surtout, quand son frère
avec qui il a rarement été d'accord sur quoi que ce soit se
radicalise plus que jamais, comment ne pas prêcher l'exacte opposé
des valeurs revendiquées par le terroriste le plus glamour de
l'univers ? Ainsi, plus qu'être un procès stérile, la
critique de ce discours fait fi du contexte dans lequel il a été
écrit et du talent et de la volonté de cohérence qui l'imprègnent.
Ceci étant dit, comme me l'ont assez justement souligné ma petite amie (Big Up Aline !) et Jeff, la polémique en question a été nourrie aux Etats-Unis et n'aurait pas su trouver sa place dans l'hexagone. Le communautarisme est source de force et de fierté outre-Atlantique. Il est férocement ancré dans la culture américaine. Ainsi, comment ne pas voir le "n-word" dans le "m-word" de Remender ? Cette locution à utiliser en lieu et place de "nigga" à la façon du nom de Voldemort que tout le monde s'interdit de prononcer dans Harry Potter (merci à Jeff pour l'image !) a certainement participé à alimenter la confusion et les amalgames dans cette société particulière.
Steeve
Si vous vous souvenez du générique d’Hawaii Police d’Etat, c’est le moment de le fredonner (le vrai, pas celui de la nouvelle série). Enfin, si vous voulez que la demoiselle que je vais vous présenter vous en colle une bonne en pleine figure. Quoi que, selon le nombre de cocktails qu’elle aura descendus avant, ça pourrait aussi la faire rire.
Elle est comme ça Koni Kanawai alias Koni Waves, ex-strip-teaseuse (pour payer ses études), ex-flic (renvoyée pour cause de problème de boisson) et actuelle détective privée donnant plus dans le surnaturel que dans la photo d’époux infidèles. Et toujours autant portée sur la dive bouteille.
Pourtant la profession de détective lui réussit plutôt. Elle est capable de déjouer les plans de vampires, de sorciers avides de pouvoir, voire même d’une divinité hawaiienne incarnée dans un totem tiki. Affronter une armée de mort-vivants sur fond de rock (Adema pour les curieux, et oui ils existent vraiment) ou défier un succube pour sauver une équipe de foot, c’est la routine pour elle, entre deux sessions de surf ou deux bières.
La belle est accompagnée dans ses aventures de son meilleur ami (et amoureux longtemps transi) Pete, et de Krystal, une collègue du temps où elle était danseuse. Sans oublierHuko, patron du Volcano Room jamais à cours de précieux conseils ni de bonnes boissons (vous commencez à discerner un thème récurrent là ?).
Héroïne de la série portant son nom, Koni Waves est avant tout attachantes pour ses faiblesses, notamment parce qu’elle les porte comme un étendard. Elle est impulsive, imprévisible, fêtarde, mais suffisamment intelligente et débrouillarde pour se tirer des guêpiers où elle se fourre constamment. Et loin d’être invulnérable malgré son insouciance apparemment à toute épreuve. C’est surement pour toutes ces raisons qu’à l’image de sa série,Koni Waves est authentiquement culte : on l’aime au moins autant pour ses qualités que pour ses défauts. Aloha !
< Chapitre précédentSteeve's CornerChapitre suivant >Reviews Express
On avait vu grand dans la dernière édition, bis repetita cette fois. Marvel se taille la part du lion et confirme toute la qualité de sa production depuis NOW ! DC fait de la résistance, notamment grâce à ses grosses séries, mais il semble bien que la Maison des Idées soit sur une excellente dynamique. Et Image continue de nous sortir perle sur perle, tranquillement (et du c** aussi). Sachant que Dynamite n'est pas mal non plus dans le genre (perles, pas l'autre truc hein).
Mais le véritable évènement c'est que pour la première fois de leur existence, les Reviews Express sont à la pointe de l'actualité, puisque nous passons au crible les titres sortis entre le 6 mars (parce que notre Crisax national était en retard dans ses lectures) au 10 avril. On l'a fait ! Bon ne vous y habituez pas, on retrouve notre retard habituel dès le prochain numéro, promis.
E attendant, comme toujours, je vous invite à suivre les auteurs de cette rubrique sur twitter pour avoir la primeur de nos critiques via @Jeffzewanderer, @EmmanuelPeudon (Manu), @xSupanx (Crisax) et @SteeveAubert (Steeve, qui s'est mis en grève pour une fois, exigeant... Ben on ne sait pas quoi, mais il y tient !)
Semaine du 06/03
Crisax
#review Sex 1
Casey explore (encore) le genre super-héroïque dans ce titre aux graphismes old
school jusqu'au lettrage. Énigmatique. 3,5/5
Semaine du 13/03
Jeffzewanderer
#review AvengersAssemble 13 Final réussi de Widow's Ledger, pas aussi manichéen qu'on aurait cru. Dialogues supers 4/5
Manu
#review SecretAvengers 2 bien plus intéressant que le 2, on n'est pas à l'abri que le concept finisse par être bien utilisé. 3,5/5
Crisax
#review FantasticFour
5 Retour en Rome Antique. Ce n'est pas passionnant et l'intrigue avance
toujours aussi peu, ça devient lassant 2,5/5
#review UncannyX-Men 3 un face à
face Avengers / Team Cyclops bien géré, avec tension et humour. Hâte de voir où
Bendis va nous mener. 4/5
Semaine du 20/03
Jeffzewanderer
#review CaptainAmerica 5 J'ai toujours autant de mal avec l'univers SF, mais que Cap est bien écrit ! Il porte le récit ! 3,5/5
#review X-Factor 253 L'arc reste efficace et plaisant, mais ce numéro lui-même est assez bourrin (baston...) malgré des idées sympas 3,5/5
#review SavageWolverine 2-3 En soi bas du front mais très beau, servi par des dialogues plutôt drôles et avec Amadeus Cho en guest. Cool 4/5
#review NewAvengers 4 Epique et ambitieux, mais abuse un peu du charabia pseudo scientifique. Les personnages sont parfaits (Namor...) 4/5
#review TMNT 20 Conclusion idéale de cet arc SF. Les tortues sont fidèles à elles-mêmes, l'action est présente et plaisante, un régal 4/5
#review UltimateSpider-Man 21 Gwen & MJ superbement réussies, comme Miles & Ganke, des dialogues justes, on en oublie l'absence d'action 4/5
#review Daredevil 24 Excellent équilibre entre la tragédie de Foggy & aventures de DD. Tous les subplots avancent. Persos magnifiques 4/5
Manu
#review AnimalMan 18 content de ne pas avoir été spoilé, ça remonte le niveau après Rotworld. La suite devrait être intéressante. 3,5/5
#review Supergirl 18 déçu de pas avoir la "vraie" équipe mais au moins on avance sur Lex Luthor New 52, cette fouinasse. 3,5/5
#review NewAvengers 4 Quand les sachant ont le rôle de ceux qui ne savent pas, ça les énerve et in a le droit à un peu d'action. 4/5
Crisax
#review DCUniversePresents 18 un numéro consacré à Starfire par Joe Keatinge. Il n'a malheureusement pas su s'adapter au format court. 2,5/5
#review JusticeLeagueOfAmerica 2
l'équipe se met en place assez rapidement, tant mieux. Dessin/colo trop sombres
à mon goût. 3,5/5
Semaine du 27/03
Jeffzewanderer
#review ScarletSpider 15 Kaine en monstre-araignée ça ne marche pas et c'est limite stupide. Fin expéditive mais au moins c'est plié 1,5/5
#review UltimateWolverine 1-2 Décevant. Jimmy pas assez exploité, dessin inégal et des révélations WTF. Thriller correct quand même 2,5/5
#review Wolverine&TheX-Men 26-27 Wolvie vs Dog. Le côté WTF je m'y fais bien. Ignorer sciemment la continuité sans rien apporter, moins 3/5
#review BatmanInc 9 Joli adieu à Damian, très (trop?) classique mais efficace. On attend la suite de l'intrigue. Dessin inégal hélas 3,5/5
#review LegendOfOzWickedWest 5 L'atmosphère est là. Personnages charismatiques (Jack !), mais on ne voit pas trop où va l'histoire 3,5/5
#review SherlockHolmesTheLiverpoolDemon 3 Assez emberlificoté pour passionner, assez bien narré pour ne pas se perdre. Dessin rushé 3,5/5
#review TheSixthGunSonsOfTheGun 2 Nouveau stand-alone très réussi, conférant de l'humanité à un immonde salopard. Bonne surprise 4/5
#review Fatale 13 Femme fatale, western et horreur s'entremêlent parfaitement, montrant tout le talent d'Ed Brubaker et sa versatilité 4/5
#review Plume 3 Toute maladresse de forme (dessin) et de fond (intrigue convenue) est oubliée grâce au final parfaitement exécuté 4/5
#review Gambit 10 Gambit parfait, bourré de classe. Intrigue autour de Joelle très bonne, action bien présente, et cliffhanger génial 4/5
#review TheTowerChroniclesGeisthawk 4 Une seule aventure longue+back-up cette fois, et 2 petites révélations sympas. Toujours plaisant 4/5
#reviews GuardiansOfTheGalaxy 1 Bon 1er numéro, avec équilibre solide entre action et exposition. Mais ça ressemble peu au run de DnA 4/5
#review A+X 6 Wolvie/Cap Marvel & Gambit/Thing. 2 gags simples mais bien marrants autour du thème du poker. Ne boudons pas notre plaisir 4/5
#review UncannyX-Force 3 Pas le titre le plus ambitieux, mais l'action percutante et rondement menée le rend très agréable à lire 4/5
#review YoungAvengers 3 Le dessin très fin et l'écriture remarquable des personnages (ah Loki...) portent ce titre vers les sommets 4,5/5
#review UncannyAvengers 5 Excellents persos, discours d'Havok intéressant, et un final avec Rogue qui à le potentiel pour être énorme 4,5/5
Manu
#review RedLanterns 18 ce schéma appliqué à toutes les séries Lanternes devient vraiment lassant. 2/5
#review JusticeLeagueDark 18 la fin d'un arc pas terrible et long, et un numéro juste sauvé par ses conséquences, réelles ou possibles. 3/5
#review Gambit 10 toujours cool mais on aimerait que l'histoire avance. Le cliffhanger ajoute un peu d'intérêt pour la suite. 3/5
#review ScarletSpider 15 encore un nouveau départ intéressant pour le personnage, qui ouvre quelques portes pour la suite. 3,5/5
#review FantasticFour 5AU sympa et avec de l'émotion mais on ne peut que se dire que ce n'est pas en continuité et donc amoindri. 3,5/5
#review AgeOfUltron 3 toujours aussi bon et ca avance un peu plus avec un beau cliffhanger. Ca se lit comme on regarde un film. 4/5
#review GuardiansOfTheGalaxy 1 c'est cool et ca expose bien tout le monde aux novices. Parfois inégal graphiquement. 4/5
#review JourneyIntoMystery 650 une belle fin pour la quête initiatique de Sif; c'était beau et fun, on en redemande. 4/5
#review YoungAvengers 3 ce comic est parfait du recap au courrier des lecteurs, l'équipe se forme et le jeu sur les couleurs est génial 5/5 Manu's Pick
Crisax
#review MorbiusTheLivingVampire
3 L'histoire reste trop classique, tout comme les personnages. Malgré des
qualités la sauce ne prend pas 3/5
#review FF 5 Medusa est de plus en
plus intrigante. Un numéro en dessous des précédents pour moi, trop de petites
"scénettes". 3,5/5
#review FantasticFour 5AU on a un
peu l'impression que Fraction ne voulait pas de ce tie-in, mais il fait le job
et est même touchant 3,5/5
#review EastofWest 1 Superbement écrite
et dessinée on sent que Hickman pose les bases pour une longue et dense série. 4,5/5
Crisax’s Pick
Semaine du 03/04
Jeffzewanderer
#review BlackAcre 5 Fin du 1er arc, le sort de Greene dévoilé. Cliff' sympa pour la suite. Pas de défaut précis mais ça reste assez mou 3/5
#review UltimateX-Men 24-25 Ambitieux, peut-être trop. Des éléments intéressants dans la création d'Utopia & des persos réussis (Jimmy) 3/5
#review SonOfMerlin 3 Action réussie et beaux dessins ne font pas oublier les raccourcis gênants de la narration, ni son classicisme 3/5
#review WinterSoldier 17 Un thriller solide un brin Jamesbondien (la station spatiale), un vrai cachet & quelques clins d’œil marrants 3,5/5
#review Repossessed 4 Toute l'action qu'on espère et une fin qu'on ne voit pas venir. Ce fut une excellente mini. Vivement une suite 4/5
#review AllNewX-Men 9-10 Jean délicieusement inquiétante, et Bendis réinvente bien Mystique. Le face à Face avec Cyke & co est réussi 4/5
#review Witchblade 165 Magnifique portrait de Sara qui pèse ce qu'elle a sauvé contre ce qu'elle a perdu dans cet épilogue de Progeny 4/5
#review SuperiorSpider-Man 6-7 Le masque d'Otto se craquelle encore un peu +. Slott maîtrise son sujet & mène bien sa barque. Bon cliff' 4/5
#review GreenLantern 19 Johns humanise beaucoup Sinestro, créant de l'empathie sans le dénaturer. Excellent. Vivement le dénouement 4/5
#review MindTheGap 9 Un numéros silencieux est souvent un gimmick inutile. Ici c'est un petit bijou notamment grâce au fill-in artist 4,5/5
#review LoneRanger 14 Stand-alone magnifique qui sert d'épilogue au long arc Hard Country centré sur Tonto. Juste excellent 4,5/5
Manu
#review AgeOfUltron 4ça avance bien et ça promet du bon pour la suite, avec le retour d'un personnage capital de Marvel. 4/5
#review AllNewXMen 10 Certes bavard, ça avance pour une fois plus que d'habitude. Et les dialogues sont intéressants. 4/5
Crisax
#review ActionComics
19 une nouvelle équipe sur le titre, pour (trop) peu de temps. C'est plutôt
beau mais loin d'être passionnant. 3/5
#review IndestructibleHulk 6 Voir
Walt Simonson dessiner Hulk et Thor c'est plaisant. Avec du contenu ça aurait
été encore mieux. 3/5
#review AgeOfUltron 4 Les choses ont
l'air de se débloquer et d'avancer. Tant mieux pour les Vengeurs et tant mieux
pour nous aussi. 3,5/5
#review Polarity 1 Attiré par le
dessin et le pitch mêlant bipolarité et hipsters le titre se révèle être un bon
gros délire. 4/5
Semaine du 10/04
Jeffzewanderer
#review Ultimates 23 Ça bastonne. Beaucoup. Et pis c'est tout... 2/5
#review DejahThoris 24 Quelques bonnes idées mal exploitées à cause d'une narration simpliste et d'un vilain aux réactions improbables 2/5
#review Saga 13 Le cliffhanger sauve le numéro qui se résume sinon à une conversation certes bien écrite mais stérile & bien trop longue 3/5
#review LegendOfOzWickedWest 6 L'histoire de Jack Pumpkinhead, bien en soi mais peut-être pas au point d'y consacrer un numéro entier 3/5
#review GreenHornetLegacy 34 Retour gagnant pour Britt, vilains kitch mais pas dénués de charisme, la série reprend du poil de la bête 3/5
#review Constantine 2 John très réussi, une intrigue classique mais sympa. Hélas l'intervention inutile du Spectre parasite le récit 3,5/5
#review Critter 10 Critter en mentor (Kitten est culte). Toujours aussi frais et drôle, & un bon prologue à High Tide le mois prochain 3,5/5
#review SaucerCountry 14 Cornell tente de finir sa série arrêtée trop tôt & réussit en partie. Quelques révélations, mais il en manque 3,5/5
#review VampirellaStrikes 4 Vampi et Janus pris entre deux feux. Bon rebondissement pour cette excellente histoire d'horreur-fantastique 4/5
#review AvengersAssemble 14AU L'apocalypse vue depuis les yeux de Black Widow. Hyper efficace & poignant bien que finalement classique 4/5
#review FearlessDefenders 3 L'équilibre idéal entre humour des dialogues et action spectaculaire. La menace révélée, super cliffhanger 4/5
#review Hawkeye 9 Clint et les femmes de sa vie. Parfaitement écrit et illustré. Drôle et touchant. 'nuff said 4/5
#review SecretAvengers 2-3 AIM font vraiment dangereux, missions efficaces niveau action, bons dialogues. Bon thriller. New Fury cool 4/5
#review Wolverine 1-2 Le truc du "gamin psychotique" m'agace habituellement, mais là c'est vraiment bien écrit, & Wolvie est très réussi 4/5
#review UncannyX-Men 3-4 Ça parle beaucoup, mais ça a des choses à dire, notamment aux Avengers. Les recrues de Cyke sont très réussies 4/5
#review UncannyAvengers 6 Apocalypse inspire Remender, son face à face avec Thor est excellent, comme les manipulations de Kang 4/5
#review Avengers 8-9 Toujours ambitieux niveau concepts SF, & quand il y a de l'action c'est vraiment spectaculaire. Ex-Nihilo intéresse 4/5
#review Batman 19 Snyder s'attaque à un autre bat-vilain. Ça évoque Batman TAS en version adulte. Simple mais très agréable. Capullo top 4/5
#review ThorGodOfThunder 6-7 Origine de Gorr & début de Godbomb. Ecriture et dessin toujours magnifiques, épiques. Une pointe d'humour 4,5/5
#review StarWars 4 Des batailles spatiales, Vader et Solo juste parfaits, un nouveau personnage intrigant, un mystère. Tout y est 4,5/5
#review AgeOfUltron 2-5 Un grand event, parfaitement rythmé, superbement dessiné. Epique, tragique. Dernière page du #5 superbe 4,5/5 Jeffzewanderer's Pick
Manu
#review AgeOfUltron 5 On sent la fin de la partie 1 pour aller sur la suite. Les problématiques soulevées sont bonnes, à voir l'exploit. 4/5
#review Saga 12 le début d'un nouveau châpitre dans l'histoire. Une numéro très bon même si moins intense que le précédent. 4/5
#review UncannyXMen 4 la série n'a jamais été si liée à All-New, mais c'est cool et graphiquement génial. Le cliff est surprenant. 4,5/5
Crisax
#review Sex 2 J’espérais un traitement à la Shame (le film), on en est loin. Ça manque de subtilité pour que j'accroche au thème 2,5/5
#review Ultron 1AU Un tie-in sur Victor Mancha. Ce n'est ni très beau ni très intéressant mais ça présente le perso avant Avengers A.I. 3/5
#review AgeOfUltron 5 Avec la fin du
4 j’espérais un déblocage de la situation. Même si c'est plus verbeux, toujours
pas. Au prochain ? 3/5
#review UncannyX-Men 4 La Team Cyclops va
recruter à l'école Jean Grey. C'est toujours beau et bien écrit mais plus/trop
lent. 3,5/5
#review Batman 19 Un nouvel arc au
début WTF sympa, même si on y croit pas. La back-up, malgré un guest de choix,
est anecdotique. 3,5/5
#review Avengers 9
Hickman développe une histoire d'une ampleur gigantesque. Trop? Trop tôt pour
le dire. En tout cas que c'est beau! 4/5
The Quote :
« Shiro Yoshida is having one drink. It's just taken him a few years to finish it. » Uncanny Avengers #5/Rick Remender
< Chapitre précédentWho Dat ?Chapitre suivant >Eye CandyVoilà qui aurait fait une suite parfaite à The Dark Knight Rises...
Round One. FIGHT ! (By Alexia Jean Grey)
Et pour rester dans le thème, hommage à mon personnage préféré dans X-Men vs Street Fighter (by Jin Saotome)
Une belle variation sur le costume de Wolverine (by Adam Rosenlund)
Et on finit avec un ultime hommage aux années 90...
C'est fini pour cette édition. Rendez-vous à la fin du mois pour la suite du dossier "la mort vous va si bien" et tous vos autres rendez-vous habituels. En attendant n'oubliez pas de nous faire part de vos impressions !
La mort vous va si bien (1ère partie)
Robin est mort. La dernière victime en date d’un gang de meurtriers fous furieux que l’on nomme les scénaristes de comics. Car ce n’est pas The Heretic, ni même Talia Al Ghul, qui ont assassiné Damian Wayne, c’est Grant Morrison. L’homme n’en est pas à son premier méfait (Jean Grey, ça vous dit quelque chose ? D’ailleurs vous étiez où au moment du meurtre ?).
Mais ce sinistre individu est loin d’être le seul de son espèce, je vous le disais plus haut. Brian Michael Bendis, Dan Slott, Geoff Johns… Ils sont trop nombreux pour être tous cités, et tous ont du sang sur les mains. Celui de héros comme de vilains.
Cependant l’impartialité nous contraint à évoquer les circonstances atténuantes à l’égard des prévenus : leur sombre besogne est loin de toujours avoir un caractère définitif. En effet à peu près toutes les victimes de ces bouchers s’en sont remises, revenant triomphalement à la vie comme pour mieux narguer la Faucheuse. Parce que dans les comics comme dans la chanson de Nick Cave, « death is not the end », loin s’en faut.
Mais comme la tentative est
réprimée tout aussi sévèrement que le crime lui-même (l’incompétence n’est pas
une excuse en droit pénal), il convient donc de nous intéresser aux sinistres
agissements de cette bande d’assassins. Alors comme dans tout bon polar,
commençons par examiner…
Le Mobile
Pourquoi un scénariste va-t-il tuer un de ses personnages ? Surtout quand ce n’est pas vraiment l’un des siens (dans le cas fréquent où il s’agit de work for hire et pas de creator owned). Et pourquoi, dans ce dernier cas, l’éditeur va le laisser faire, voire jouer les commanditaires ? A part si vous étiez du genre à casser vos jouets, vous devez sans doute vous poser la question.
La réponse est simple : l’argent. Le crime passionnel aurait fait une meilleure histoire, mais l’hypothèse est à écarter. Quand un personnage meurt, c’est parce que l’éditeur espère en tirer un profit. Il crée ainsi l’effervescence, voire la polémique (non je ne dirais pas buzz, na !) autour de l’évènement. Et plus le personnage est important mieux c’est.
Le plus bel exemple fut à n’en pas douter la mort de Superman, dans les années 90. On en parla jusque dans les JT français (c’est même par ce biais que j’appris l’évènement, voilà, fin de la tranche de vie). La mort de Batman, plus récente, eut aussi un retentissement certain (là aussi les JT relayèrent l’info), comme celles de Spider-Man (pluriel volontaire, ça vaut pour la version Ultimate comme pour la classique). La mort de Captain America fit même la une du quotidien New-yorkais le NY Post.
Et dans tous les cas précités,
l’engouement médiatique se traduisit par un accroissement notable (même si
éphémère) des ventes. Alors non, le gimmick n’est pas infaillible (la mort de Mary Jane dans Spider-Man ne fit rien
pour des ventes en berne), mais il fonctionne souvent. En tous cas assez pour
que les éditeurs l’utilisent encore et encore.
Justified
Il est cependant possible de porter un regard (un peu) moins cynique sur cette tendance. En effet ce ne sont pas toujours des considérations bassement mercantiles qui justifient chaque décès. Une mort peut servir le scénario.
On considère souvent que les comics ont perdu leur innocence quand le Green Goblin a balancé Gwen Stacy (alors petite amie de Spidey) du haut du Brooklyn Bridge. Le sacrifice de Jean Grey, pour mettre fin à la menace qu’elle représentait en tant que Dark Phoenix est aussi resté dans les annales.
Ces deux évènements ont en commun d’avoir conféré aux histoires dont ils font partie une puissance dramatique décuplée. Les héros (ou les personnages principaux plus largement) n’étaient plus intouchables. Les comics (mainstream) n’étaient plus un univers bon enfant où tout finissait toujours bien. Le lecteur était ainsi plus impliqué. La question n’était plus de savoir comment le héros allait se tirer de tel ou tel mauvais pas, mais bien si il allait y parvenir.
Les histoires contées dans les comics pouvaient donc devenir plus matures, plus profondes, et plus haletantes. La mort a aussi cette utilité. Osez me dire que Roméo et Juliette seraient aussi marquant si les deux tourtereaux se réveillaient à la fin, ou que la résurrection du père de Chimène aurait fait du Cid une meilleure pièce. Et ça se vérifie encore plus quand la victime est un personnage important. Tuer un second couteau ou un personnage créé juste pour l’occasion n’a pas le même impact, car on y est moins attaché, c’est évident.
Ainsi les pulsions meurtrières
des auteurs et éditeurs apparaissent comme plus légitimes. Mais il ne faut pas
oublier qu’ils y trouvent aussi leur compte. De meilleures histoires signifient
de plus grandes chances de vendre plus. Et être reconnu comme une source
d’intrigues plus sombres et complexes a bénéficié largement aux comics dans
leur ensemble, y compris commercialement. Je vous avais prévenu que ce regard
n’était qu’un peu moins cynique.
Murder 101
Avoir le mobile c’est bien, mais la méthode ça sert aussi. Car il y a bien des façons de tuer un personnage. Attention, il n’est pas question de faire ici un inventaire aussi exhaustif qu’irréalisable des moyens de tuer tel ou tel héros, mais plutôt de mettre en lumière les différentes typologies de morts qu’on croise dans les comics.
La première, et surtout la plus utilisée pour des raisons évidentes, est la « vraie fausse mort », ou « mort cliffhanger ». Comprenez qu’il ne s’agit en fait pas pour le scénariste de tuer son personnage, mais seulement de semer le doute dans l’esprit de son lecteur pour créer une fin à suspens (ou un rebondissement au sein de son histoire). En gros on nous fait croire que le personnage est mort, et le mois suivant (ou quelques pages plus tard) on découvre qu’il s’est rattrapé in extremis, que la balle a raté son cœur de quelques centimètres, ou encore qu’il a trouvé un abri à la dernière seconde.
C’est un « truc » d’auteur on ne peut plus basique, utilisé fréquemment. Parfois trop, au point qu’on ne s’y laisse pas prendre. Wolverine est un spécialiste de la chose (et celui pour lequel ça marche le moins, franchement quand on vous annonce « The Death Of Wolverine », vous y croyez une seconde vous ?). Jean Grey était aussi jadis coutumière du fait, ce qui a grandement contribué à sa réputation de ressuscitée chronique. En effet miss Grey n’est « vraiment » morte que deux fois (Uncanny X-Men #138, fin de la Saga du Phoenix Noir, et New X-Men #150) et ressuscitée une seule (Fantastic Four #286). Le reste du temps c’était juste pour le suspens (cf. notamment Uncanny X-Men #281, New X-Men #148, la « fausse » résurrection dans Phoenix Endsong…)
Mais la mort peut aussi avoir un
caractère bien plus définitif, évidemment. C’est d’ailleurs en pratique le seul
cas où on va vraiment parler de mort d’un personnage. Il est sensé vraiment
manger les pissenlits par la racine. « Sensé ». Parce que même dans
ce cas la mort a tout d’un CDD.
A suivre…
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