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Uncanny X-Men #1, la review

Uncanny X-Men #1, la review

ReviewMarvel
On a aimé• Bendis nouveau grand patron des mutants
• Une lecture heureuse mais pleine de sens
• Cette fin superbe et lourde de conséquence
• Bachalo est là...
On a moins aimé• La légère faute de goût du mutant à balles rebondissantes
• Seulement quatre numéros de Bachalo à déguster
Notre note

Dernier gros numéro annoncé et attendu du Marvel "de maintenant", Uncanny X-Men de Brian Michael Bendis et Chris Bachalo arrive dans une situation particulière dans l’ère mutante et prend le parti du petit calimero à un œil, Cyclope. Les idéaux manichéens du meneur emblématique de la branche X de Marvel n’ont été que peu exploités dès lors, Bendis opte pour une approche plus réfléchie et poussée des actes de Scott Summers. Terroriste ou réaliste mal jugé, Uncanny X-Men pose les bases d’un titre mutant qui sans l’ombre d’un doute va compter dans les dires.


Cyclope, poussé par le vice et la morale obscure du Phoenix, a enterré son égo de jeune premier pour devenir la menace recherchée de tous. Lui qui a viré de bord et qui a dû se confronter à ses actes les plus terribles est en chute libre dans les sondages d’opinion. La faute à une écriture plus que simpliste et sans fond au sein même du méga-évènement Avengers Vs X-Men. Bendis creuse plus posément dans Uncanny X-Men celui qui doit soutenir le poids d’une idée différente de la bienséance mutante. Considéré comme terroriste, c’est surtout la figure de propagande qui intéresse le scénariste. Le titre se construit comme un interrogatoire dont le présumé coupable n’est dévoilé qu’en fin de numéro, et ouvre un peu plus les yeux du lecteur aveuglé qui a tendance à avoir le regard tourné dans le même sens que les vengeurs ou Wolverine pour ne citer qu’eux.

La narration est toutefois extérieure, Maria Hill écoutant les propos de son captif lui décrivant un Cyclope qui n’agit pour le mal mais qui dérape parfois gravement. La frontière entre la conservation d’une race en constante mutation et les actes qu’elle entraîne est finalement traitée. Pas de manière à attendrir le lecteur ou de refaire passer Cyclope et sa clique du côté des cheveux propres mais dans la nuance et le rapprochement concret aux campagnes politiques actuelles et passées. Les situations évoquées et les mouvements contestataires de la foule tendent à forger au titre un caractère presque engagé. Toutes proportions gardées bien entendu puisque la série garde son détachement assuré de la réalité; il y a peu de chances pour que dans des manifestations, un homme ait des balles rebondissantes qui lui sortent du corps.


CYCLOPS WAS RIGHT

C’est ici que Bendis montre l’envergure de son écriture avec ses deux X-copies rendues par mois, deux visions, deux faces du mutant à lunettes qui s’avère bien plus complexe que ses actes laissent transparaitre. On peut dire sans hésiter et ne se mouillant qu’à moitié que l’auteur est actuellement au mieux de sa plume, toujours maîtrisée et réfléchie dans le choix des mots. Là où certains se sont arrêtés dans la caractérisation de ces héros déchus, Bendis va plus loin. Sans jamais acquiescer les gestes, il comprend les intentions. C’est à mon sens une lecture déjà indispensable, preuve que Marvel Comics peut encore avoir des problèmes profonds pour ses héros autres que « J’ai perdu mon marteau » ou « Pourquoi l’oiseau de feu est-il si méchant » Un belle lecture qui en plus de tous ces aspects vaguement politisés, finit sur une révélation impressionnante de sens pour le futur des mutants. Tout et tout le monde est contre Summers mais c’est entre les lignes que le récit se lit. Afflige-t-on un homme de tous les maux alors qu’il cherche à protéger sa famille par tous les moyens? Le lecteur jouera à relire son numéro pour distinguer le vrai du faux dans les accusations, certaines feront sens avec l’identité du captif, d’autres devront être revues. Jouissif, simplement.

 

"I'M CYCLOPS AND I'M HERE TO HELP YOU"

C’est toujours à ce moment de mes reviews que je parle du dessin ou ce qu’il s’en rapporte. Le problème c’est qu’il m’est trop dur de vous flouer en vous expliquant pourquoi Chris Bachalo est fait pour dessiner du mutant. Je ne vous dirai pas que son trait s’adapte à toutes situations et que les reproches que l’on peut lui faire concernant la lisibilité de l’action sont ici totalement gommés. Ne comptez pas sur moi pour vous dire que sa réinterprétation des costumes des mutants est ce qui s’est fait de plus classe depuis le changement de costume de Thor par Olivier Coipel. Je ne dirai rien sur ce bonheur de fan que produit la vue d’Emma Frost qui, enfin, n’est plus déguisée en brésilienne du bois de Boulogne. Que son masque de Cyclope est lourd de sens et utilisé à merveille pour la propagande assumée. Non je ne dirai pas cela. Je m’abstiens car je ne veux pas que vous vous habituiez à ce talent. Lui qui ne reste que quelques numéros avant de "reprendre des forces" a, à mon sens, le droit d’être adoré mais pas adulé. Oui le monsieur joue avec les couleurs comme peu mais quand on sait qu’il va nous briser le cœur dans 2 mois, autant ne pas le regarder droit dans les yeux pour lui demander sa main.


Si Bendis a remis des étoiles dans les lettres des Vengeurs il y a de ça quelques années, c’est au tour des mutants d’être dirigés par la plume d'un scénariste au meilleur de sa forme. Uncanny X-Men mêle le charme des mutants à leurs idées fortes. Ce sont les rouages d’une horloge cassée qui vous sont montrées, le « Comment ça marche » pour les mutants, une version plus approfondie du simple « c'est lui le méchant ». C’est à lire, c’est un coup de cœur.

Cynok
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Commentaires (9)
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