Talon #0, la review

Chronique d’un début splendide.

Scott Snyder a su imposer deux choses au sein de Dc comics lorsqu’il a repris les rênes de Batman il y a maintenant plus d’un an. La première est un nouvel organisme dans une ville déjà remplie de gens malsains : La Cour des Hiboux. Menace planant sur les toits de la ville, l’arrivée de cette secte secrete est tout de suite rentrée comme un instant classic dans les histoires du Caped Crusader.

La seconde est un auteur, un élève du professeur Snyder en qui ce dernier voit un futur grand : James Tynion IV. Le jeunot au nom de footballeur américain a dû se prendre une belle caresse dans les cheveux de la part de son mentor, lui disant: je suis fier de toi champion. Si ce n’est pas le cas c’est amplement mérité.

Calvin Rose n’a jamais vraiment connu de jours roses, littéralement laissé en cage par son père, il réfugie son bout de carcasse dans un cirque où un spécialiste de l’évasion le prend sous son aile. Le gamin est talentueux mais sa psyché semble tout aussi fuyante que ses dons. Repéré par la cour des Hiboux, il sera entraîné pour devenir leur bras, leur arme : un Talon. Tueur implacable mais sans pour autant sans coeur, il ne peut se résoudre à suivre à la lettre tous les ordres de la cour et finit par fuir cet ordre.

Sans savoir qui des deux a écrit plus que l’autre, les styles, tout en étant distincts, s’entremêlent parfaitement. Le thème de l’évasion ne caractérisant pas du tout le travail des deux auteurs, loin de céder à la facilité et aux portes dérobées, ils rentrent dans le vif du sujet dès le départ, pour un plaisir non dissimulé.

Guillem March n'est pas en reste dans ce succès, ayant capté parfaitement la bestialité du tueur et son manque d'âme dans le regard. L'osmose est parfaite dès ce premier essai, March semble être parfaitement guidé par le jeune auteur. C'est précis, cohérent et maîtrisé de bout en bout. Le desssin est une fidèle reproduction du sentiment d’omnipotence de la court des hiboux, toujours plus haut et plus grand que le reste du decoupage de la page. C’est un travail parfait de mise en scène, le décor est planté et les premières pages happent instantanément le lecteur.

Scott Snyder a entamé une histoire incroyable avec ses premiers numéros de Batman, son disciple, puisqu’il est réellement necessaire de l’appeler ainsi, James Tynion IV part dans une aventure qui risque de se classer instantanément dans les meilleures histories du medium. Débordant de classe du début à la fin, tout paraît cohérent, comme présent depuis le début, une evidence en somme. Talon #0 est une pure réussite, peut être le meilleur titre du mois Zéro de Dc Comics.