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La revanche de Bane, la review

La revanche de Bane, la review

ReviewUrban
On a aimé• Les réelles origines de Bane
• La préparation à The Dark Knight Rises
• Chuck Dixon, un auteur qui manque...
On a moins aimé• Un récit globalement inégal
• Un dessin un peu daté
Notre note

Souvent méprisé à cause des ravages causés par Batman & Robin, le navet de Joel Schumacher, Bane n’est pourtant en aucun cas un vilain de seconde zone dans le large univers de Batman. C’est ce qu’Urban Comics essaye aujourd’hui de prouver, à quelques semaines seulement de la découverte de l’hypothétique magistrale interprétation du personnage par le génial Tom Hardy. Et si beaucoup de lecteurs auraient tendance à se tourner vers le très décrié Knightfall pour découvrir le personnage dans les grandes largeurs, il est certain que ce La revanche de Bane semble être un meilleur choix lorsqu’il s’agit de découvrir les origines et la psyché de celui qui a purement et simplement « brisé » Batman au beau milieu des années 90…

Proposant 3 récits de Chuck Dixon et Graham Nolan (il fallait l’inventer), duo phare des années 90 chez DC Comics et particulièrement dans le Batverse, cette édition revient dans un premier temps sur la mini-série Vengeance of Bane, fondatrice du mythe du natif de Santa Prisca. Le personnage y est développé de sa naissance tragique à son ascension fulgurante au sein d’un ersatz de société sauvage, mené par une junte militaire ultra-violente…
Et c’est peu dire que ce recueil démarre fort, puisque les auteurs livrent ici la meilleure de leurs trois histoires, dépeignant avec finesse et intelligence (ce qui est suffisamment rare pour l’époque pour être signalé) la solitude dans laquelle fût plongé le jeune héros devenu fléau, lui qui trouvera dans la culture et les livres un échappatoire à sa condition malheureuse.
Et au delà de l’apparente violence et de l’apparente facilité d’un récit qui se déroule sans accroc, sous le trait habile et générique de Graham Nolan, une seconde lecture sur les mythes fondateurs des héros peut-être faite. En effet, Bane est un orphelin qui trouvera dans le perfectionnement physique et intellectuel une vengeance sur son destin tragique, à l’instar de… Batman lui-même. Si l’on peut d’ailleurs regretter que les héros n’aient pas poussé plus loin la comparaison entre les deux faces d’une même pièce que peuvent être les deux hommes, on se délectera de voir que Chuck Dixon n’a pas hésité une seconde à puiser au sein de l’âge d’or et de la légende du Doc Savage pour bâtir son « Fléau » (Bane, en V.O)…
Efficace bien que peu originale de bout en bout, la revanche de Bane devrait vous faire passer un agréable moment de lecture et vous aider à vous débarrasser de la désagréable image laissée par la triste adaptation cinéma du siècle dernier.

Vient ensuite une double page comme sait les faire DC Comics depuis des années, où les deux créateurs de Bane racontent sa légende en version très accélérée, afin d’asseoir une fois de plus la réelle psyché d’un méchant trop peu connu du grand public. Si cette publication était loin d’être obligatoire compte tenu des deux mini-séries contenues par le recueil, on ne pourra pas reprocher à Urban Comics d’avoir ajouté 2 pages de Bande Dessinée/Bilan en plus dans un album au prix finalement très abordable pour sa pagination généreuse.


Suite et fin avec Le Fléau du démon (Bane of the Demon en V.O), mini-série en 4 épisodes toujours signé par le duo Dixon/Nolan. Et si celle-ci ne devrait pas retenir votre attention par sa qualité intrinsèque, très inférieure à la première collaboration des deux hommes sur le personnage de Bane, c’est bel et bien l’assemblage du trio Ra’s Al Ghul – Talia Al Ghul – Bane qui intrigue. Ajoutez à cela un avion à l’allure proche de celui aperçu dans les différentes Bandes-Annonces de The Dark Knight Rises et vous obtenez ce qui a pu constituer l’influence majeure de Chris et Jonathan Nolan lors de l’écriture de leur troisième et dernier opus des aventures de Batman au cinéma.

En dehors de cet attrait pour le moins excitant, le récit danse sur un fil et se révèle plutôt maladroit dans le duel qui oppose Ra’s Al Ghul, adversaire classique du « Detective » et Bane, fraîchement reconnu comme l’une de ses plus grandes menaces. L’ensemble du récit rappelle les heures sombres des années 90, avec une intellectualisation factice du propos et des retournements de situation à peine acceptables…

Du point de vue de l’édition maintenant, Urban Comics fait preuve du même professionnalisme qu’à l’accoutumée : mise en page, lettrage et traduction soignés font passer la pilule d’une reliure toujours très (trop) fragile en ce qui concerne les albums librairies de l’éditeur. On espère bientôt voir disparaître ce problème afin d’applaudir des deux mains un éditeur qui aura su s’imposer en quelques mois seulement sur le devant de la scène, et ce malgré les médisances de beaucoup face à leur réussite en 2011…
Enfin, mention spéciale à la collection DC Nemesis, qui regroupe des histoires concentrées uniquement sur les vilains majeurs de l’univers DC  et qui devrait, à terme, offrir une jolie vue d’ensemble des méchants de la Distinguée Concurrence, sur lesquels les néophytes pourront se jeter pour parfaire leur culture Comics !

 

Proposé pour 15 euros seulement, la Revanche de Bane constitue LA lecture à ne pas manquer pour saisir la complexité du personnage de Bane, trainé dans la boue depuis 10 ans par une réputation qu’il ne mérite pourtant pas. Si vous aviez encore l’image d’un catcheur bourru et idiot et la peur de voir The Dark Knight Rises entâché par un tel personnage, plongez vous en apnée pendant une bonne heure dans le lecture de ce recueil et commencez à compter les jours avant la sortie du troisième et dernier long métrage sur Batman de Chris Nolan au cinéma…

Sullivan
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