Pour un event comportant le
mot « versus » dans son titre il est déjà surprenant
que les affrontements entre protagonistes soit ce qu'il y a de moins
intéressant à voir. Quand une parution s'intitulant « Versus »
nous livre une prestation aussi inutile que ce qu'on peut trouver
dans les pages de AvX : Versus #2, on est en droit de crier au
scandale.
Parmi la flopée de tie-ins
entourant AvX, une règle semble se dessiner. Plus l'action de
l'épisode est éloignée de l'événement principal, plus il est
intéressant. Dans cette logique AvX : Versus est ce qui se
fait de pire. Outre le choix discutable des combats sur lesquels les
auteurs ont choisi de s'arrêter, leur lecture a un arrière-goût de
perte de temps bien amer. Prenons l'essai à l'écriture de Steve
McNiven que représente son Captain America VS Gambit.
Le
dessinateur a visiblement beaucoup de mal à saisir le concept de
« Fun Fact ». Ces petites informations à caractère
humoristique disséminées à travers les combats présentés dans
Versus représentent le seul intérêt que j'ai trouvé à cette
série d'affrontement en deux numéros. Ceux de McNiven ne sont tout
simplement pas drôles. Quel que soit votre sens de l'humour. Au-delà de ça, le
choix même des combattants interroge. Il suffit d'avoir lu AvX #4
pour savoir comment le combat s'achève. Pourquoi aller plus loin ?
Sûrement parce que l'auteur a toujours rêvé de dessiner le mutant
cajun en action. Comment l'expliquer autrement ?
L'affrontement entier fait office d'exposé sur les pouvoirs
de Gambit. Et si les dessins sont indéniablement TRES TRES beau,
même la conclusion du combat n'est pas similaire à ce qui peut être
vu dans les pages du titre principal. Quand Captain America doit
survivre de façon improbable à une explosion violente avant
d'étaler son adversaire du poing d'un côté, il se contente d'un
bon coup de bouclier de l'autre et c'est bien suffisant à mon sens.
Après c'que j'en dis...
Côté Spider-Man VS Colossus, Kieron
Gillen fait au moins bon usage des « Fun Fact ». Un bon
point pour le Britannique. Salvador Larroca de son côté me fait
revenir sur ma récente affirmation : les dessins représentent
le second intérêt de la série. Alors oui ici aussi c'est plutôt
joli. Malheureusement, à ma connaissance jamais de beaux dessins
n'ont su sauver un mauvais script et c'est manifestement un mauvais
script que Gillen a remis à son dessinateur. C'est plat. Ca pourrait
tenir en 4 pages. Ca ne va nul part. En même temps, à quoi était-on
réellement en droit de s'attendre ?
Le Phœnix revient sur
Terre. TOUS les Avengers et le X-Men se mettent sur la gueule avec un
jeu le sort de la planète entière. Au milieu de tout ça Spider-Man
affronte un Colossus qui commence à être beaucoup trop présent
dans cet event. On aurait pu se contenter d'en faire une anecdote
dans la bouche de Peter une fois la poussière retombée pour se
concentrer sur des combats qui ont du sens dans le contexte présent.
Au lieu de ça, beaucoup trop de lecteurs viennent de perdre 4$.
AvX : Versus #2 est beau et presque drôle. Versus
c'est surtout une idée pas mauvaise à l'origine qui fait flop. En
quatre combats un seul a été remporté par un X-Men (un grand merci
au film Avengers !) et pour le comprendre il ne faut pas manquer de
lire le nom sous la mention « Winner » en fin d'épisode
tant les divers affrontements cultivent la tradition de
l'affrontement sans conséquence. Le prochain numéro voit le retour
de la Chose et de Colossus qui collectionnent les combats sans
intérêt. A leurs côtés, Black Widow VS Magik. Qui a parlé
de combats stériles que personne n'a demandé ?