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Doggybags #2, la review

Doggybags #2, la review

ReviewAnkama
On a aimé• Un dessin toujours en accord avec l'histoire
• Le graphisme de Yuck sur l'ouvrage
• De l'ultraviolence comme on en demandait.
On a moins aimé• Plus proches d'une intro' que d'un one shot
• Elwood trop proche de la caricature du genre.
Notre note

Le pari du premier tome ayant été un franc succès, la grosse machine Ankama Editions a donc renouvelé l'expérience et c'est aujourd'hui que sort le deuxième tome de Doggybags. Un titre plus qu'attendu à la rédac, et qui place la barre très haut après la réussite du premier numéro.

Le principe reste le même : trois histoires, trois auteurs différents, pour un seul et même ouvrage faisant la part belle aux histoires et aux éditions des comics 50's. Reste à savoir si ce numéro parvient à être aussi juste dans le ton comme dans la forme que son prédécesseur.

 

Coup de pelle et de foudre au Cosmo club.

 

Ozanam et Kieran sont les petits nouveaux de Doggybags et  s'introduisent avec violence et sans lubrifiant dans notre esprit fragile de lecteur en manque d'hémoglobine.
On est plutôt bien servi avec "Elwood and the 40 break bitches" qui nous raconte l'histoire d'un pauvre gars tranquille dans sa station service amené à se faire draguer sévère par une inconnue des plus intéressantes physiquement.

Mais c'est bien là le problème, pourquoi aujourd'hui, cette superbe créature ouvrirait les yeux sur notre héros? Elwood n'est pas dupe et il saura découvrir la terrible vérité qui se cache sous la jupe de la belle.

L'exercice Doggybags est terrible puisque trente pages pour raconter une histoire c'est extrêmement court. C'est justement  le plus gros défaut de "Elwood and the 40 break biches". L'histoire ne se contente pas de raconter un one shoot, elle introduit de nouveaux personnages et de futures intrigues sans pouvoir leur livrer une conclusion, et l'on ne peut s'empêcher d'être frustré de ne jamais connaître le fin mot du récit.

Mais si le récit d' Ozanam et de Kieran souffre de ce défaut c'est bel et bien parce que l'on s'attache à ses personnages car tout le reste fonctionne avec brio. Le dessin de Kieran est plutôt bon. On sent que l'auteur de We are the Night soigne ses cadrages, sa mise en scène ainsi que la typographie de son bébé, passage obligé pour accéder au Label 619.

Dernier bémol pour ce premier tiers : sa position éditoriale. Plus proche d'un Planet Terror que d'un récit fantastique puisé au coeur des 50's, celui-ci manque tout juste de briser la promesse de Run de ne pas livrer de récit surfait au sein de Doggybags ! 

Aux frontières du réel, il y a le Mexique.

 

The Border nous raconte l'épopée de deux anciens militaires, aujourd'hui "Minutemen" qui parcourent la frontière USA/Mexique pour empêcher les clandestins de la franchir sains et saufs. Ils entrainent avec eux un garçon plus jeune, qui va découvrir que ses nouveaux amis sont loin d'être de vrais défenseurs de la nation…

C'était forcément l'histoire la plus attendue du tome puisqu'elle réunissait Run et Guillaume Singelin dans un même récit. Les deux compères maitrisent forcement leur art, puisque ce sont eux les principaux créateurs du concept Doggybags avec Florent Maudoux

On prend un peu peur au début que The Border ne tombe dans l'excès de caricature : deux anciens militaires visiblement très racistes, violents et fous à lier qui utilisent le prétexte nationaliste pour assouvir leurs soif de meurtres.

Pourtant The Border dérange autant qu'il fascine et attends jusqu'à la dernière page pour nous surprendre et nous tenir en haleine en sortant brutalement de là ou on l'attendait.
Le dessin de Singelin est, comme à son habitude, très graphique, très agressif et convient parfaitement à l'ambiance du récit faisant de The Border la réussite majeure de ce Doggybags 2.

Plus dure sera la chute.

 

Et revoilà Run accompagné par un autre poulain de sa team 619, Mathieu Bablet, pour un récit à 800 Kilomètres heures: Vol express 666.

Auburn Calloway, un ancien militaire et pilote expérimenté, rentre chez Fedex en 1989 et doit se contenter d'un poste de mécanicien naviguant sans grande perspective d'évolution. À 42 ans, divorcé et soumis à de nombreuses tensions, il va prendre une décision qui va bouleverser sa vie ainsi que celle de ses trois collègues pilotes...

Pourtant inspiré d'une histoire vraie, on a plus du mal à rentrer dans cet univers et comprendre ce qui pousse ce jeune pilote à la folie meurtrière, le récit manque de détails et n'est  pas facilement adaptable sur ce genre de format court. Mais le rythme est bien mené jusqu'au bout pour nous arracher un petit moment de perplexité quand le mot "fin" vient y mettre un terme.

Quand au dessin de Mathieu Bablet, comme il nous l'avait déjà montre dans "La belle mort" il est extrêmement riche en détail et nous projette vraiment dans l'action et la tension du moment.

Pas sur que ce deuxième tome soit au niveau du premier. La principale raison est que  "Edwood and the 40 break bitches" et "The Border"se rappochent plus de l'introduction que du one shoot à part entière. Le mot "fin" nous dérange plus que pour les histoires de Doggybags tome 1.
Bien entendu Doggybags 2 reste une franche réussite et fait comme à son accoutumée un effort sublime en terme de bonus sur les histoires, de plus le travail en terme d'éditions de Yuck le graphiste "star" du Label 619 met à chaque fois la barre très haut et nous offre un ouvrage de collection qui peut s'afficher avec fierté dans votre bibliothèque.

 

Notez que dès ce soir vous pouvez retrouvez Guillaume Singelin chez Apo(k)lyps Comics:

Max Bo
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