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Ignition City, la review

Ignition City, la review

ReviewGlénat
On a aimé• Un univers rétro-futuriste/steampunk intéressant et riche
• Ellis concerné par ses personnages
• Une narration fluide et dynamique
On a moins aimé• Des problèmes de dessins (visages et proportions)
• Un récit qui appelle une suite, mais qui n'en aura pas...
Notre note

Warren Ellis et Avatar Press, c'est une grande histoire d'amour. Le scénariste peut y faire ce qu'il veut, mais malheureusement, pas toujours avec les bonnes personnes. Et si certains dessinateurs peuvent lui mettre des battons dans les roues, il arrive à s'en mettre tout seul à cause de fausses bonnes idées. C'était le cas pour Captain Swing, que notre cher et tendre Alfro avait adoré, malgré ses gros défauts de narration et son univers steampunk des plus rudimentaires et sous exploité. Le scénariste se réessaye à ce type d'univers et, cette fois, ça marche.

Avec Ignition City, l’auteur anglais crée un monde uchronique, où le progrès est arrivé trop vite à cause d’une visite extra-terrestre. Ce sont les martiens qui sont venus sur Terre, interrompant au passage la seconde guerre mondiale, et dont la technologie, exploitée par les hommes, leurs a permis de voyager dans l'espace. Le récit débute des années après, en 1956, avec toute une galerie de personnages initiateurs du progrès et des premiers voyages spatiaux, mais que le progrès a entre temps oublié, les condamnant à rester dans la base spatiale d’Ignition City. L'un d'entre eux, le légendaire Rock Raven, meurt de manière assez mystérieuse, ce qui va pousser sa fille, la jeune pilote Mary, à se rendre dans cette base pour découvrir ce qui s'est passé, et accessoirement se venger.


Ce bougre de Warren Ellis est diaboliquement efficace dans l'exercice de l'écriture de forts caractères et au passé lourd. Et il le prouve ici avec des personnages justes et touchants, du personnage principal, qui va perdre son innocence en même temps que son père, aux plus petits rôles. Tous ayant des raisons d'être ici, rejetés par une société qui va trop vite pour eux.

Tout en développant ses personnages, il les met en scène dans une histoire à la structure inhabituelle. En effet, l'auteur anglais construit son récit différemment d’un récit de vengeance "classique", à savoir que l’on sait qui a fait ça pratiquement dès le début, et, surtout, en grande partie pourquoi. L’enquête de la jeune fille se fait ainsi en parallèle du lecteur, qui connait déjà pas mal d’éléments (à part un, qui sera l’élément final, bien amené et assez intelligent d’ailleurs), tandis qu’Ellis étoffe ses personnages et leurs donne de l’épaisseur.

Une structure bizarre, mais finalement efficace, qui multiplie les points de vues et les enjeux pour que tout se recoupe au fil de son récit. Le traitement de l'univers rétro-futuriste «steampunk» imaginé par Warren Ellis se fait ainsi par le biais de personnages et de leurs histoires, créant un background des plus intéressants.

Mais il faut bien dire que, chez Avatar Press, les scénarios de ce cher Warren sont le plus souvent plombés par des dessins jamais vraiment au niveau. Ignition City n’est pas une exception à la règle, car le dessinateur Gianluca Pagliarani est inégal sur les visages et de nombreuses proportions.

Malgré tout, le découpage de l’artiste italien est extrêmement dynamique et chaque planche regorge de détails, avec de magnifiques décors qui rajoutent encore plus d’intérêt et de richesse à l’univers. Peut-être le moins pire des dessinateurs labellisés Avatar Press, qui d’ailleurs gomme ses défauts au fur et à mesure de la série. Et un petit mot au dessinateur des couvertures variantes, Felipe Massafera, qui livre un travail sublime.


Ignition City est un bon récit steampunk, avec un Warren Ellis inspiré et intéressant qui développe des personnages attachants, et un dessinateur qui rend justice à son script malgré quelques problèmes de crayons. Un ouvrage one-shot, dont aucune suite n’est vraiment prévue, ce qui est clairement dommage, mais surtout un très joli moment de lecture.


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Bigor
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