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Flashpoint #1 & #2, la double review

Flashpoint #1 & #2, la double review

ReviewUrban
On a aimé- Azzarello et Risso au top
- Un Tie-In de très haute volée
- Andy Kubert retrouvé
On a moins aimé- Flashpoint : un crossover un peu creux.
- Un prologue dispensable
Notre note

Pour ses premières parutions kiosque, le petit nouveau dans le domaine de l'édition Urban Comics a décidé de nous proposer le crossover qui amène à la « Renaissance » et ses gros titres tant attendus tel que Batman par Snyder et Capullo ou Justice League par Geoff Johns et Jim Lee, à savoir Flashpoint, l'event autant loué que décrié. Mais intéressons-nous au contenu des deux numéros qu'il nous a déjà été donné de lire, en attendons avec impatience la conclusion le mois prochain.

The Flash #8-12 : Road to Flashpoint

La course à pied, c'est quand même plus écolo que les grosses motos.

Avant de rentrer directement dans le vif du sujet, avec Flashpoint, nous est proposé l'introduction pas tout à fait indispensable à la grande saga. On commence avec un numéro dédié à Nega-Flash (Reverse Flash en VO) qui s'avère plaisant, sans pour autant être exceptionnel. Nous en apprenons plus sur l'homme qui a brisé la vie de Barry Allen, son passé et le chemin qui l'a amené à rencontrer notre héros, et à tant vouloir accomplir ses désirs de vengeance. Plutôt drôle dans son approche, on tourne les pages avec plaisir, sans pour autant que ce ne soit une lecture marquante. Finalement ce premier épisode, s'il se révèle amusant, sert plus d'apéritif que de véritable plat de résistance. D'ailleurs, Scott Kolins, accompagné du coloriste attitré de Francis Manapul, Brian Buccellato, livre ici des planches de très bonne qualité, son style dynamique lorgnant parfois sur du cartoony s'associe parfaitement à l'histoire, nous verrons pourtant qu'il n'atteindra pas ce niveau dans les prochains épisodes.

Et donc à partir de The Flash #9, commence un nouvel arc qui annoncera les événements de Flashpoint. Le récit démarre par l'arrivée d'un mystérieux motard qui semble manier lui aussi la Force Véloce (Speed Force en VO), cherchant désespérément notre Bolide Ecarlate qui lui, enquête sur la mort d'un jeune super-héros, Extensiboy, ayant subi un vieillissement accéléré. Cet arc sera aussi l'occasion d'approfondir les relations qui unissent un Barry déstabilisé par sa résurrection et ses longues années d'absence, et le reste de sa famille, notamment avec Bart Allen, son petit-fils venu du futur, actuel Kid Flash et ex-Impulse. Si ces scènes de famille se laissent lire grâce à l'art du dialogue de Geoff Johns, on peut regretter un aspect un peu trop larmoyant, et un goût de réchauffé, notamment lorsque l'on a déjà lu Flash : Rebirth (paru en français dans DC Heroes 1, chez Panini Comics), et surtout Blackest Night : The Flash (DC Heroes 4), où la question de la relation Barry/Bart semblait résolue. Bref, c'est le premier point noir du récit. Un autre personnage arrive aussi dans ces pages, à savoir Patty Spivot, qui si elle fait un peu figuration ici, sa présence est surtout là pour la présenter au lecteur, peut-être en vue de l'après Flashpoint...

 

L'histoire, elle, enchaînera les rebondissements. De l'identité du motard qui se fait appeler Poursuite à la cause de l'anomalie temporelle qui le pousse à rendre visite à notre Flash, en passant par l'auteur des différents meurtres qui parsèmeront le récit et des personnages qui ne sont pas ce que l'on pourrait penser de prime abord, il faut accorder à Johns le fait qu'il sait ménager son lecteur, et le fait tourner en bourrique plus d'une fois, renforçant l'impact des nombreuses révélations que contiennent ces quatre épisodes. Cependant, il arrive un certain sentiment de lassitude à partir de la fin du deuxième épisode ainsi que durant presque tout le troisième, on a un peu l'impression de tourner en rond et finalement, on peut se dire que malgré toutes ces informations, l'histoire aurait pu être condensée sur trois épisodes.

Reste à aborder le graphisme du récit. Francis Manapul ayant été victime de retards, une bonne moitié de ces épisodes a été confié à Kolins qui, alors qu'il a effectué un boulot de haute volée lors du The Flash #8, n'est ici que l'ombre de lui-même, se contentant de traits grossiers se remarquant en premier lieu sur les visages, et de décors vides. On ne peut qu'être amer en voyant cela, bien que l'artiste a probablement été pressé pour rendre ses pages à cause des nombreux retard de Manapul qui, lui, est fidèle à lui-même, c'est-à-dire magnifique, bien que l'on pourrait lui reprocher sa lenteur, et le fait qu'il paraisse légèrement bridé, surtout en comparaison avec son travail lors des New 52. Brian Buccellato sublime Manapul et nos compères s'imposent comme un choix parfait pour le personnage, bien que Buccellato abuse de couleurs bien trop grasses lorsqu'il colorise Scott Kolins.

Ces cinq numéros sont donc une bonne lecture, bien que l'on puisse retrouver ça et là quelques défauts qui pourraient bouder le plaisir de certains lecteurs exigeants. Une histoire sympathique donc, bien illustrée par Francis Manapul et Brian Buccellato sur une course d'endurance, alors que Scott Kolins sprinte dans le premier épisode pour s'essouffler assez rapidement.

Flashpoint #1-3

 « Everything you know will change in a flash ! »

 Voilà enfin le début de la saga tant attendue ! L'histoire commence alors que Barry Allen se réveille dans un monde qui ne semble pas être le sien, où les personnes qu'il pensait connaître ont bien changés, voir sont totalement différentes, un monde où certains héros sont devenus impitoyables, un monde en guerre contre lui-même. Flash va alors tenter de découvrir qui est derrière cette machination et comment remettre en place l'univers qu'il a perdu, à moins que... Ce ne soit impossible ?

Geoff Johns et Andy Kubert nous embarquent ici dans un univers alternatif où les plus grands événements de l'univers DC n'ont jamais eu lieu. L'accident qui a crée Flash n'est pas arrivé, Superman ne s'est pas échoué à Smallville mais quelques kilomètres plus loin, l'accident qui a détruit la famille Wayne s'est déroulé différemment, Abin Sur est toujours vivant, la Justice League n'a pas vu le jour... Ainsi, le premier intérêt de Flashpoint est de nous faire découvrir des héros et un monde qui n'a rien à voir avec ce que l'on connaît, et cette découverte a le mérite d'être un régal le long de ces trois épisodes. Entre un Batman plus effrayant qu'il ne l'a jamais été, un Cyborg légèrement vieilli qui a pris la place de Superman, dont l'absence interpelle fortement Barry, un Captain Marvel aux motivations bien obscures, ou pire encore, Aquaman et Wonder Woman qui se livrent une guerre sanglante et sans pitié en Europe, bien loin des modèles d'honnêteté et d'héroïsme qu'ils étaient ! Ce monde aux allures exotiques séduit d'emblée le lecteur, qui y perd ses repères et redécouvre ces nouveaux acteurs d'un univers au bord du gouffre.

 

 Cette découverte est bien sûr dictée et disséminée au cours d'une intrigue basée en gros sur deux lignes principales : la quête de réponse et l'espoir de remettre les choses en ordre pour Flash et Batman, et la bataille finale de Cyborg et sa Résistance contre les troupes de Wonder Woman et Aquaman, dont la guerre a déjà détruit une partie du monde.
Ces personnages s'allieront donc pour mener à bien leurs objectifs, au cours d'une histoire qui se révèle pour le moment passionnante. Geoff Johns, encore une fois, brouille les pistes et s'amuse à donner une foultitude d'indices, alors que le lecteur devra démêler le vrai du faux, avant d'être retourné par les multiples rebondissement qui font tout le sel du chef créatif de DC Comics. Il nous prouve une fois de plus qu'il sait rendre ses histoires passionnantes, et même réécrire avec brio des héros connus de tous. Bien sûr, ces épisodes ne sont pas dénués de défauts, et on pourra regretter une légère stagnation durant le deuxième épisode, ainsi qu'un manque global de détails sur l'univers et les personnages, sacrifiés sur l'hôtel du story-telling efficace absorbant le lecteur derrière Flash et Batman. Aussi, ces trois épisodes résonnent comme une introduction à une grande et longue histoire et quand on sait qu'il ne reste plus que deux chapitres, la suite peut faire très peur.

 Andy Kubert livre un travail honorable, dans le haut du pavé de sa carrière. Outre son style de dessin toujours aussi sublime, il parvient à rendre les personnages expressifs et détaillés dans des planches remplies de cases pour condenser l'histoire, mais elle est aussi parsemée de splash-pages superbes comme on aime en admirer longuement lorsque l'on lit nos comics.

Ces trois premiers numéros de Flashpoint, s'ils ne sont pas dénués de défauts, peuvent être placés tout de même dans le haut du panier des sorties VF récentes, bien loin devant un certain Fear Itself par exemple. Geoff Johns et Andy Kubert nous embarquent dans un voyage dépaysant et les pages se tournent avec passion et envie. Cependant, le fait qu'il ne reste plus que deux épisodes est très inquiétant pour la suite de l'histoire.

Batman : Knight of Vengeance #1-3

 « Hrrrm... »

 L'arrivée de Flashpoint est donc l'occasion de modifier quelques personnages des plus importants de l'univers DC, et en première ligne se trouve la mini-série Batman : Knight of Vengeance, avec à la barre l'inséparable duo composé de Brian Azzarello et Eduardo Risso, auteurs des chef d'oeuvres que sont 100 Bullets, Spaceman, ou encore la partie sur Batman dans Wednesday Comics. Déjà habitués au personnage, ils nous livre une étonnante réécriture qui est probablement le meilleur tie-in ayant accompagné Flashpoint.

Si vous voulez garder la surprise concernant l'identité du Chevalier Noir, ce que je vous conseille vivement, sautez cette review jusqu'à la conclusion et dirigez vous vers le libraire (indépendant) le plus proche de chez vous !

 Pour les autres qui ont déjà eu l'occasion de lire ces numéros, ou qui sont suffisamment téméraire pour se faire spoiler, ce nouveau Caped Crusader, c'est Thomas Wayne. Et oui, le meurtre des parents de Bruce Wayne, comme je l'ai déjà dit auparavant, s'est déroulé d'une façon totalement différente, et c'est le petit Bruce qui a été la victime de Joe Chill. Cette mort a bouleversé ses parents qui ont adoptés de nouveaux chemins de vie. Thomas, en quête de vengeance, se lance à la poursuite de Chill d'abord avec l'idée de lui inoculer un sédatif et de le trainer en justice mais finit par l'abattre de sang-froid et devient par là même le chevalier de la vengeance : Batman.

 Ce Batman est donc bien plus sombre et implacable que ne l'est celui que l'on connaît et n'hésite pas à abattre ses ennemis, rongé par la culpabilité de la perte de Bruce, il s'est lancé depuis plusieurs années dans une vendetta sanglante, mais il se refuse à tuer un seul de ses adversaires, à savoir le Joker, avec qui il entretient une relation mystérieuse...

 Azzarello nous fait entrer dans la folie du Joker et de Batman dans ses trois épisodes d'exception qui peut-être n'avaient-ils pas été de simples tie-in à Flashpoint, auraient pu se hisser au rang de classique de l'Homme Chauve-Souris. L'auteur ne réécrit pas que ces deux personnages et en profite pour modifier tout l'univers de Gotham. Ainsi le commissaire Gordon qui ne s'est jamais marié et qui s'est fait trop longtemps surmener par les criminels de la ville, a décidé de laisser le Batman se charger des vilains et a laissé la police de Gotham se faire privatiser par Thomas Wayne, Gordon étant l'une des seules personnes à connaître son secret avec... Oswald Cobblepot ! Et oui, le Pinguoin est devenu l'homme à-tout-faire du PDG des entreprises Wayne, prenant la place d'un Alfred aux abonnés absents. Mais ce ne sont que deux des nombreuses surprises que vous réserve cet incroyable Batman : Knight of Vengeance !

 Le récit se centre sur la traque du Joker, ainsi que les drames vécus par Batman. Chaque personnage est traité parfaitement par l'auteur dans une histoire accumulant les moments forts et tragiques. La tension monte au fil des deux premiers épisodes avant d'attendre son apothéose dans le troisième et dernier chapitre, qui restera gravé longtemps dans la mémoire du lecteur tant il se révèle horriblement sublime.

 Et Eduardo Risso n'est pas en reste, puisque c'est grâce à lui que l'ambiance se révèle si pesante. Si le style du dessinateur n'est pas fait pour le grand public, ceux qui connaissent déjà l'artiste ne seront pas dépaysés devant ses pages sublimes et inspirées, au découpage pensé dans les moindres détails pour rendre la lecture la plus confortable possible. Enfin la coloriste Patricia Mulvihill utilise une palette de couleurs qui convient parfaitement à l'intrigue d'Azzarello et aux dessins de Risso, largement dominée par des teintes rouges-orangées, tout en lorgnant vers le bleu pour les passages en huis-clos et le couple rouge-gris lors des flashback offre un rendu quasi-parfait.

Batman : Knight of Vengeance est donc un chef d'oeuvre qui ne pêche que par sl'absence de plus de matière, et le fait qu'il ne s'agisse que d'un tie-in à Flashpoint. On aimerait suivre plus d'aventures de ce Batman, bien que la trame liée au Joker s'illustre comme l'une des plus troublante, dramatique et magistrale histoire que le Batman, qu'importe son identité, ait vécu. Un must-have que vous vous devrez de lire !


Kani
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