Sauces piment, ketchup et américaine s'il vous plait.
Le premier épisode de Red Hood and the Outlaws était l'une des bonnes surprises de ces New 52, avec un Kenneth Rocafort très bon et un scénario de Scott Lobdell qui se mettait plutôt bien en place. Cependant il restait perfectible, et certains choix étaient discutables. Ce second numéro rattrape-t-il les erreurs de son prédécesseur ?
Jason Todd, l'ancien Robin tué par le Joker puis mystérieusement réssucité, se rend au moyen-orient afin de libérer l'ex-sidekick de Green Arrow : Arsenal, aka Roy Harper. Il est pour ce faire accompagné de la princesse Koriand'r Starfire. Après un séjour paradisiaque, Jason doit affronter son passé qui resurgit et devra aller en Asie, accompagné de ses coéquipiers.
Vous l'aurez compris, ce second numéro se concentre majoritairement sur le personnage tout de même principal de cette série : Jason Todd. A titre personnel, il s'agit d'un personnage que j'apprécie beaucoup et qui a été malmené ces dernières années. C'est donc avec plaisir que je constate qu'il évolue enfin dans la bonne direction. On explore une phase assez méconnue de la vie du jeune homme, à savoir l'époque entre sa résurrection et son retour à Gotham. Cette séquence est plutôt finement écrite et ravira les anciens lecteurs qui en apprendront plus sur Red Hood ainsi que les nouveaux qui pourront lire une belle présentation du personnage. C'est aussi l'occasion de donner la nouvelle explication de sa résurrection, puisque les Crisis ont été effacées de cette continuité. Donc ici plus de Infinite Crisis et de Superboy Prime qui tape sur les murs de l'univers mais quelque chose qui se rapproche de l'excellent film d'animation Batman : Under the Red Hood puisque Jason a été plongé dans un puits de Lazare par Talia Al Ghul, fille de Ra's et mère de Damian Wayne, installant ainsi un possible plot pour l'avenir de la série.
Concernant l'intrigue à proprement parler, celle-ci ne progresse pas beaucoup. On découvre ce qui s'est passé entre le départ de Jason de l'île et le cliffhanger de fin du premier numéro, qui sera résolu à la fin de ce deuxième épisode. On a cependant une bonne dose d'action et l'histoire se laisse suivre, mais il est dommage que Roy et Kori passent au second plan. Pas de quoi gâcher notre plaisir mais espérons que le prochain numéro en dévoile un peu plus sur les tenants et aboutissants de l'intrigue de Lobdell.
Enfin, Kenneth Rocafort réussit l'exploit de faire mieux que sur le premier numéro. Son trait est dynamique et détaillé, son Jason Todd respire le charisme aussi bien en civil que sous le masque rouge, ses femmes, Talia et Kori, sont toutes deux superbes tout comme les décors notamment durant la scène d'introduction. Le tout est enrobé d'un très bon story-telling qui bénéficie d'un découpage exemplaire et les scènes d'action restent belles et lisibles. L'un des plus beaux comics DC du moment aux côtés de Batman, Justice League et Batwoman.
Ce deuxième épisode transforme l'essai du premier. Le lecteur est captivé, Jason évolue et même si l'histoire stagne et que les Outlaws sont mis de côté, Red Hood and the Outlaws est l'une des séries les plus prometteuses du moment.
