Il y a des personnages qui paraissent maudits dès leur création. Tel est le cas de Tanarus, le nouveau Dieu de tonnerre de l’univers Marvel. Quand on l’a vu pour la première fois sur les teasers post Fear Itself, on s’est demandé « c’est quoi ce truc ? ». Quand on a vu la couverture de The Mighty Thor #8, on s’est dit « non, ils ne vont pas faire ça ? ». Et quand Thor est mort à la fin de Fear Itself #7, c’est devenu « et si, ils vont le faire… ». Et finalement, maintenant qu’ils l’ont fait qu’a-t-on envie de dire ? Et bien, assez étonnamment, que ce n’est pas si mal en fait comme idée. Explications.
Comme on a pu le constater avec Fear Itself 7.3 : Thor (dont la
lecture est franchement dispensable, même pour la compréhension du numéro
chroniqué ici), Tanarus a mystérieusement remplacé Thor. Non seulement en tant
que Dieu du tonnerre, mais surtout dans l’esprit des habitants de l’univers
Marvel. C'est-à-dire que tout le monde est persuadé qu’il a TOUJOURS été le
Dieu Asgardien du tonnerre. Thor a été totalement oublié, comme s’il n’avait
jamais existé. Seul Loki semble se
souvenir de lui. Et le vilain (plus ou moins) repenti a bien l’intention de
tirer tout ça au clair.
Juste avec cette idée, Matt Fraction (Invincible Iron Man, Fear Itself) réussit donc à transformer un désastre annoncé en quelque chose d’intéressant. A cela s’ajoute une utilisation inspirée de la mythologie nordique, avec le trio des All Mothers Freyja, Gaea (bon celle là pas sûr qu’elle soit nordique mais bon…) et Idunn, les architectes de la création de Tanarus. Il faudra aussi voir comment le scénariste va exploiter le personnage de Don Blake, l’alter ego mortel de Thor n’ayant lui pas disparu. Mais le plus intéressant, c’est le secret de Tanarus, et la révélation de la véritable identité du nouveau venu. Car c’est bien un visage connu qui se cache derrière sa mine patibulaire. Du coup on très envie de savoir ce que tout ça va donner dans les numéros suivants. A noter d’ailleurs que Matt Fraction semble aussi vouloir réutiliser Kelda, la déesse qui était tombée amoureuse de Bill, un mortel habitant Broxton, dans le run de Joe Straczynski (Rising Star, Amazing Spider-Man) sur la précédente série Thor. Pourquoi pas… A l’inverse on restera dubitatifs face à l’idée de faire de Norrin Radd (ex-Silver Surfer) un cuistot dans un diner.
Et pour les fans irréductibles du
grand blond au marteau qui ne seraient pas conquis par Tanarus et ses mystères,
ils se réjouiront de savoir que Thor n’a pas non plus totalement disparu des
pages de sa propre série. Il semble en effet que les nouvelles de sa mort aient
été un peu exagérées (quelle surprise…), et que la mystérieuse blessure qu’il a
reçue lors de l’arc précédent n’ait elle non plus pas livré tout ses secrets.
Les futures aventures du véritable Dieu du tonnerre s’annoncent attrayantes
dans le style épiquo-cosmique, même si le nom de son adversaire laisse à
désirer (Demogorge, vraiment… ?).
Finalement, paradoxalement, celui qui déçoit un peu c’est le dessinateur, Pasqual Ferry (Ultimate Fantastic Four). Pourtant le style éthéré de l’espagnol correspond bien au récit qui alterne entre fantastique et cosmique. Et force est de reconnaître que ses designs pour la nouvelle Asgard sont plutôt convaincants. De même que les diverses créatures fantastiques. Mais l’ensemble manque quand même un peu de détails, surtout les visages des personnages. Et son Thor est totalement loupé (ce qui est assez étonnant, car il l’avait plutôt réussi la dernière fois qu’il était passé sur la série). Déjà le Dieu du tonnerre est bien trop maigre, limite fluet. Mais bon c’est peut être une conséquence de sa « mort ». Le plus gros problème c’est le visage du héros. Autant sous le crayon d’Olivier Coipel le look « boxeur au nez aplati » lui allait bien, autant sous celui de Ferry ça ne fonctionne pas du tout.
Au final The Mighty Thor #8 est donc une agréable surprise. Tanarus s’avère être un personnage étonnamment intéressant, et le complot entourant ses origines s’annonce comme une bonne intrigue. De plus on se réjouira que Thor n’ait pas disparu de la série (même si ça va faire râler les anti-résurrections), et on a aussi bien envie de suivre ses aventures jusqu’à son inéluctable retour. Seul Pasqual Ferry ne convainc pas totalement, mais ce n’est pas non plus rédhibitoire et on peut espérer qu’il rectifiera le tir par la suite.
Les plus : En fait il n’est pas si mal Tanarus
Le complot autour de Tanarus
Thor est toujours là
Les moins : Pasqual Ferry un peu décevant
Gaea est une déesse nordique maintenant ?
Norrin Radd cuistot ???
Notes
Scénario : 4/5
Dessin : 3,5/5
Globale : 4/5