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Une journée à Gotham, le making of et les secrets

Une journée à Gotham, le making of et les secrets

DossierDc Comics

Ça y est, vous êtes revenu de Gotham ? La visite vous a plu ? Tant mieux parce que quand il n’y en a plus, il y en a encore. Ne reculant devant rien, Comicsblog.fr vous propose maintenant un petit voyage du côté de l’envers du décor avec le making of et les secrets de cette journée à Gotham.

Vous découvrirez dans un premier temps comment a été élaborée la visite de la ville elle-même. Puis nous vous donnerons l’explication de tous les clins d’œil, référence et autres œufs de pâques disséminés tout au long des articles.

Prêt(e)s ? Alors on y va…

PREPARATION DU VOYAGE

Il était impossible de consacrer une semaine à Batman sans s’intéresser à sa ville. Mais comment faire pour réaliser un dossier qui soit plus qu’une traduction/compilation des pages wikipedia existant déjà sur le sujet ? C’est de cette volonté de se différencier qu’est née l’idée d’une visite guidée de la ville présentée sous la forme d’un journal de voyage.

La première étape a donc été de réunir un GROS paquet de documentation. Internet fut évidemment un outil précieux en l’occurrence. Les principales sources utilisées ont été la page wikipédia Gotham City, celle sur le wikia spécial Batman, sur la DC Comics Database (qui contenait aussi une longue liste de localités gothamites) et même une page d’un site nommé Pop-Cult.net. A celles-ci se sont ajoutées une flopée d’autres articles sur le sujet, qu’il s’agisse d’un supplément Dungeons & Dragons à un jeu de rôle DC Universe ou un article décrivant Gotham telle qu’elle apparaît dans Year Onede Frank Miller. Sans parler des pages spécifiques à certains lieux comme Wayne Manor ou Ace Chemicals Processing Plant. A tout ça se sont bien sûr ajoutés divers comics comme No Man’s Land, Gates Of Gotham (où la ville occupe une place centrale) ou des arcs se déroulant dans des lieux précis (Life After Death dans Batman #692 à 697 par exemple)

L’autre information importante qu’il a fallu se procurer c’était bien sûr la carte de la ville. Là encore pas de difficultés apparentes : on trouve sur la toile trois cartes de Gotham « officielles ». Il y a celle réalisée par Eliot R. Brown à l’occasion de l’event No Man’s Land à la fin des années 90, celle publiée dans Batman : Gotham City Secret Files And Origins en 2000 et enfin celle correspondant aux films de Christopher Nolan (Batman Begins et The Dark Knight).

Carte Eliot R. Brown Carte Gotham City Secret FileCarte Films

Et c’est là que la première difficulté majeure est survenue. En effet, à part pour les contours de la ville, ces trois cartes se contredisent en tous points. Pour celle liées aux films on pouvait s’y attendre : il s’agit en quelques sortes d’un « univers parallèle ». Mais les deux autres cartes ont toutes deux été publiées par DC. Or dans l’une le City Hall District est au sud-est de la ville, dans l’autre il est à la place de l’Upper West Side. Old Gotham se retrouve tantôt à la pointe sud de la ville, tantôt au sud de l’île la plus au nord. Et j’en passe et des meilleures. Un choix s’imposait donc. C’est finalement la carte réalisée par Eliot R. Brown qui a été privilégiée pour plusieurs raisons. Déjà sa genèse indiquait clairement qu’elle avait vocation à être la carte « officielle » de Gotham. Mais surtout c’est celle qui a été utilisée à plusieurs reprises dans les comics. Pendant No Man’s Land bien sûr, mais aussi plus de dix ans plus tard dans le récent Detective Comics #881 quand Jim Gordon traque les déplacements de son fils.

L’étape suivante à consister à trier cette masse d’information. En organisant et recoupant tout ce qui touchait à l’histoire de la ville bien sûr. Soit son histoire « officielle » telle qu’écrite par Alan Moore dans Swamp Thing #53 et ce qui a été ajouté par la suite dans des séries telles que Gates Of Gotham,Shadowpact ou encore Return Of Bruce Wayne. Mais surtout en recensant les divers lieux marquants de la ville que le narrateur allait visiter. Pour ce dernier point un tableau à quatre entrées a donc été créé : Lieu (le nom de l’endroit), Anecdote (pourquoi le lieu est digne d’intérêt), Emplacement (si le lieu est indiqué sur une des cartes ou au moins le quartier où il est censé se trouver) et enfin Notes (sorte de catégorie fourre-tout regroupant les suppositions sur l’emplacement, les noms différents donnés à un même lieu et autres détails).

Notes et tableauLa plupart des lieux étaient rattachés à un quartier (City Hall, la clinique de Leslie Thompkins, l’Iceberg Lounge…) ce qui était le plus pratique. Mais d’autres, pourtant essentiels n’étaient indiqués sur aucune carte ni placés dans aucune zone. C’était par exemple le cas d’Ace Chemicals Processing Plant. Dans ces cas là il convenait de se rapporter aux œuvres où ces lieux apparaissent (The Killing Joke entre autres en l’occurrence) et d’en tirer le plus d’informations (proximité d’un cours d’eau, autres lieux alentours…) pour arriver à une approximation crédible. La décision finale restant totalement arbitraire. On sait par exemple qu’Ace Chemicals est au bord de l’eau mais rien d’autre. D’où la décision de placer l’usine au bord de la Gotham River. Le choix de l’Upper West Side a lui été guidé par la logique (le coin est réputé malsain, et on voit mal une usine désaffectée au milieu d’un quartier résidentiel) et la nécessité narrative (il fallait que le narrateur puisse passer à l’usine au début de son périple sans avoir à traverser toute la ville). C’est la même  logique qui a permis de placer Devil’s Square ou Kord Tower par exemple.

Moins il y avait d’indications, plus le placement était libre donc. Mais il y avait toujours un effort de cohérence ou de logique. Ainsi rien ne dit que The Cauldron soit dans l’Upper West Side mais comme c’est un quartier dangereux et que la zone est elle-même peu sûre, pourquoi pas. De même rien ne dit que le Gotham Square Garden soit dans le Fashion District. Mais le Madison Square Garden, son homologue dans le monde réel est dans le Garment District à New York et près de Broadway et des théâtres, alors quitte à copier, autant pousser la logique jusqu’au bout (« garment » signifie d’ailleurs « vêtement » en anglais).

Il y a aussi eu la question de l’intégration des lieux issus des films Batman mais qui a paradoxalement posé peu de problèmes. The Narrows et le Gotham International Airport pouvaient sans mal être Carte définitiveajoutés à la carte et la cathédrale de Gotham existe à l’écran comme sur papier. Il a juste fallu faire preuve d’un peu d’imagination pour mêler les backgrounds des lieux issus des deux univers.

De même quand il a été décidé que deux lieux a priori distincts mais similaires pouvaient être « fusionnés ». Le plus bel exemple est le Seagate Amusement Park. Il est a priori distinct du Newton Amusement Park mais pourquoi ne pas imaginer que le même lieu a changé de nom. Après tout il ne doit pas y avoir mille parcs d’attraction à Gotham. Idem pour le Seaside Coliseum et le Knights Dome Sporting Complex ou le Vauxhall Opera and Indoor Concert Hall et le Gotham City Opera House.

Ce travail de titan a débouché sur la réalisation d’une nouvelle carte regroupant tous les éléments retenus et organisés. Ceci fait, il ne restait plus qu’à concocter l’itinéraire du narrateur quartier par quartier, en évitant de lui faire traverser cinquante fois la ville de long en large. Finalement, le trajet s’est imposé de lui-même assez naturellement grâce à la carte. Et enfin l’écriture.

LES SECRETS

Les plus fanatiques de la chauve-souris auront sûrement remarqué la plupart des références glissées çà et là. Mais pour ceux qui ne seraient pas des fans hardcore de Batman (et même pour ces derniers, auxquels l’un ou l’autre détail aura sûrement échappé), voici la liste des divers œufs de pâques, partie par partie.

Partie 1

« Mon pote Dennis » en fait c’est Dennis O’Neil, scénariste et pendant longtemps (plus de 20 ans justement) éditeur des titres Batman. La citation est bien de lui (« Batman’s Gotham City is Manhattan below Fourteenth Street at eleven minutes past midnight on the coldest night in November », dans lapostface à Batman : Knightfall A novel).

Washington Irving et son ouvrage Salmagundi ont bien existé au XIXème siècle. De même l’origine du nom Gotham et sa signification en vieil anglais sont exactes. Par contre l’auteur ne parlait bien sûr pas de la ville de Batman mais de New York dont il se moquait. Aujourd’hui encore Gotham est un des surnoms de Big Apple. C’est d’ailleurs en voyant une publicité pour Gotham Jewelers dans l’annuaire de New York que Bill Finger a décidé de donner ce nom à la ville de Batman (anecdote rapportée parJim Steranko dans The Jim Steranko history of comics).

Jason Blood est l’alter ego humain du démon Etrigan.

Le Waynetech 6205 TDK n’existe pas mais le Nokia 6205 TDK oui. Il est sorti à l’époque de la sortie du film deChristopher Nolan, The Dark Knight. La « fonction sonar » est un clin d’œil au gadget grâce auquel Batman retrouve le Joker à la fin du film.

Gotham International Airport est l’aéroport dans les films de Christopher Nolan. La date de 2005 pour l’ouverture est un clin d’œil à l’année de sortie de Batman Begins.

Archie Goodwin était un auteur, artiste et surtout éditeur de comics très apprécié. La chanson de R. Kelly existe vraiment, elle a servi de bande originale au film Batman et Robin deJoel Schumacher, et disons qu’elle a été à la hauteur de « l’œuvre ». Le remix est à l’avenant.

La Lamborghini Aventador sera la voiture de Bruce Wayne dans le futur film The Dark Knight Rises.

Robert Kane est le créateur deBatman.

L’ « affaire » The Gates Of Gotham c’est en fait la mini série du même nom.

Slaughter Swamp c’est le lieu de (re)naissance du méchant immortel Solomon Grundy, dont le nom est tiré de la comptine que le narrateur fredonne (et qui existe vraiment).

Eliot R. Brown est, comme on l’a vu plus tôt, l’artiste que DC avait chargé de créer la carte de Gotham pour No Man’s Land. L’anecdote sur le pont est une pure invention par contre.

Partie 2

359 Murphy Avenue est bien l’adresse des Gordon. 359 car Batgirl (Barbara Gordon) est apparue pour la première fois dans Detective Comics #359 et Murphy Avenue pour le dessinateurMurphy Anderson.

Le combat entre Batman etClayface III au Father Knickerbocker Wax Museum a eu lieu dans Detective comics #478-479.

Celui entre Green Lantern (Alan Scott) et The Icicle dans All American Comics #90.

La photo de laStatue Of Justice est en fait une photo de la statue du même nom à Old Bailey à Londres.

La guerre des gangs évoquée a eu lieu au cours de l’event War Games. L’oiseau de proie qui tourne autour deClock Tower est une référence à la série Birds Of Prey dans laquelle l’équipe dirigée par Oracle avait son QG au sommet du bâtiment. Et l’évasion de divers oiseaux du zoo a eu lieu dans Detective Comics #871.

L’adresse de 1940 Fox & Gardner est une référence à Gardner Fox, créateur de la Justice Society of America. 1940 est l'année de la création de l'équipe.

Je laisse à l’auteur de Robin vol.4 #155 l’entière responsabilité de son jeu de mots sur une enseigne de fast food bien connue (« wack » signifie « naze » en anglais).

L’affrontement avec Magpie a eu lieu dans Batman #401. Et Kirk Langstrom est devenu Man-Bat dans Detective Comics # 400.

Dans Year One Frank Miller fait de Selina Kyle une prostituée avant qu’elle ne devienne Catwoman. DC a ensuite essayé d’expliquer qu’en fait elle était déjà une voleuse qui se faisait passer pour une prostituée pour monter un coup.

L’affrontement entre Batman et leJoker à Cathedral Square a eu lieu à la fin du film Batman de Tim Burton. La création (et la destruction) du centre communautaire dans Catwoman vol.3 #12.

Partie 3

L’attaque de l’opéra a eu lieu dans Batman #613.

On voit Harvey Dent se faire défigurer dans The Long Halloween.

La fusillade à City Hall a eu lieu dans le film Batman de Tim Burton. L’anecdote sur Humpty Dumpty et le Sprang Act est évoquée dans Arkham Asylum : Living Hell #3.

Kord Tower est le nouveau QG d’Oracle et des Birds Of Prey, d’où l’image employée par le narrateur. Blue Beetle (Ted Kord) est mort dans Countdown To Infinite Crisis.

L’affrontement entre Batman etDeadshot a eu lieu dans Detective Comics #474.

Alan Grant est un scénariste qui a longtemps écrit la série Batman Shadow Of The Bat.

Le lapsus « Ventriloquist’s Clug » est une référence au tic de langage du Bat-vilain Scarface (la marionnette du Ventriloque, Arnold Wesker) qui remplace systématiquement les B par des G.

Les employées du Pingouin portent en effet des noms d’oiseaux. Lark signifie alouette, jay c’est le geai et raven le corbeau. Matches Malone était bien un criminel gothamite qui connut une triste fin. Par la suite Batman se fit passer pour lui pour infiltrer le milieu criminel, notamment en allant à l’Iceberg Lounge.

Partie 4

La version la plus célèbre de la transformation du Red Hood en Joker est celle d’Alan Moore dans The Killing Joke, mais il en existe plusieurs autres dans des numéros plus anciens, qui diffèrent légèrement.

The Stacked Deck (le jeu truqué) et My Alibi sont des vrais noms d’établissements gothamites. Le « type à la dégaine de tueur à gage » c’est Hitman, l’anti-héros créé par Garth Ennis et John McCrea. Vous aurez peut être reconnu sa photo.

Bill Finger c’est le co-créateur de Batman (avec Bob Kane) et le créateur de Gotham City. Les doutes du narrateur quant à son identité sont une référence au fait qu’il mit très longtemps à recevoir la reconnaissance qu’il méritait. Ainsi Bob Kane par exemple ne le reconnut comme co-créateur de Batman qu’à titre posthume. Et aujourd’hui encore son nom n’est pas mentionné dans les comics Batman.

L’attaque au gaz de Ra’s Al Ghulet The Scarecrow sur The Narrows eut lieu dans le film Batman Begins. La photo en est d’ailleurs tirée. A noter que dans ce film l’asile d’Arkham est situé à The Narrows.

Jerry Robinson c’est l’artiste qui créa le design du Joker, il en est considéré comme le co-créateur, même si Bill Finger revendiqua lui aussi ce statut.

La photo de Robinson Park est en fait une photo de Central Park à New York.

Partie 5

La station The Exchange figure sur le plan du métro de Gotham sorti en même temps que le film The Dark Knight.

Le véritable nom de Huntress estHelena Bertinelli et elle est membre de cette famille  mafieuse. Mais on apprit par la suite que son père était en fait un Cassamento, donc issu d’une famille rivale.

On voit le penthouse de Carmine Falcone dans Batman Year One.

L’incident au Seaside Coliseumeut lieu dans Batman #321.

Carmine Infantino est un artiste qui travailla surtout sur Flash (121 numéros au total), héros qui évolue dans la ville de Keystone, d’où le clin d’œil. Mais il fit un long run sur Detective Comics (74 numéros) et dessina aussi Batman (39 numéros).

La photo de Burnley c’est une photo d’Harlem à New York. Et oui la Grand Avenue qui sépare le quartier en deux c’est la même que celle où se trouve Theater Row dans le Fashion District, comme Broadway à New York qui traverse la ville du nord au sud.

L’ « affaire »Life After Death c’est le story arc du même nom dans Batman #692-697.

L’évasion orchestrée par Bane qui endommagea le premier asile d’Arkham au point qu’il fallut lui trouver un nouvel emplacement eut lieu pendant la saga Knightfall.

Partie 6

La Batmobile sur la photo c’est celle de la série animée de Paul Dini et Bruce Timm.

La photo du Newton Amusement Parkest en fait une photo de Coney Island à New York (Brooklyn pour être précis).

Parler de blague « mortelle » à propos Joker est un clin d’œil à The Killing Joke dont la scène finale se déroule dans un parc d’attraction désaffecté. Mais cependant rien n’indique qu’il s’agisse du Newton ni du Seagate Amusement Park.

Les évènements funestes qui ont eu lieu au Blackfire Shelter For The Homeless sont racontés dans la mini sérieBatman : The Cult.

Le Monarch est le cinéma où Bruce Wayne et ses parents allèrent le soir où ces derniers  furent tués, pour voir un film de Zorro.

Les perles sur le sol sont un clin d’œil au collier que Martha Wayne (la mère de Bruce) portait le soir de sa mort.

Le couple d’amis auquel Leslie Thompkins fait référence, ce sont les parents de Bruce Wayne, Thomas et Martha Wayne. A noter que Leslie Thompkins sait que Bruce Wayne est Batman, d’où le fait qu’elle puisse dire que c’est à Crime Alley que tout a commencé, puisque c’est le meurtre de ses parents qui a poussé Bruce à devenir le Dark Knight.

De même la phrase « c’est ici que tout finira, quand un sombre chevalier reviendra libérer cette ville » est un clin d’œil à The Dark Knight Returns, le classique de Frank Miller. //ATTENTION MINI SPOILER\\

La scène finale est un combat entre Superman et Batman à Crime Alley, au pied d’un lampadaire qui sert à alimenter l’armure de Batman. La bataille s’achève sur la mort (apparente) de Batman.

Voilà, maintenant vous savez tout.

Jeffzewanderer
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