Ça y est, les derniers New 52 sont arrivés. Et parmi eux l’un des titres les plus énigmatiques du rebaunch, j’ai nommé Justice League Dark par Peter Milligan (X-statix, Hellblazer, X-Men) et Mikel Janin (Flashpoint : Deadman and the Flying Graysons). Fer de lance de la ligne dite « dark » au sein du nouvel ordre éditorial DC, JLDark a fait parler de lui grâce à son casting all-star. Jugez plutôt : Zatanna (dont la série faisait partie des meilleures chez DC pré-rebaunch),John Constantine (l’anti-héros de la série Hellblazer chez Vertigo) et Madame Xanadu (un autre personnage de l’univers Vertigo réintégré pour le coup à l’univers DC ordinaire). A leurs côtés Shade The Changing Man (que Milligan connaît bien pour avoir écrit 70 épisodes de sa série éponyme), Deadman et Enchantress. Que pouvait donner ce mélange ? Et bien disons que plutôt qu’un filtre d’amour, c’est une potion de confusion qu’on a l’impression d’avoir avalée à la fin de ce premier numéro.
Le pire c’est que le pitch de la série est plutôt simple et
même efficace. Face à certaines menaces magiques les héros de la JLA
« ordinaire » sont impuissants et il faut donc avoir recours à des
spécialistes. On arrive même à suivre le début de l’intrigue : Enchantress est en train de devenir
folle et perd le contrôle de ses pouvoirs. Superman, Cyborg et Wonder Woman (supervisés par Batman)
n’arrivent pas à l’arrêter. Bref une intrigue simplette et surtout qui n’avance
pas. Surtout que le numéro est parasité par la scène où Superman, Wondie et
Cyborg se font botter les fesses, trop longue et inutile. On avait compris le pitch, pas besoin d’une démonstration par A+B. Mais le plus gros problème c’est
que tout le reste du numéro est au mieux difficilement accessible, au pire
complètement incompréhensible si on ne connaît pas les personnages. Et même
quand on les connaît ça n’aide pas forcément. C’est assez rédhibitoire pour un comic qui devrait attirer les néophytes.
On peut commencer par
Enchantress, inconnue pour moi. Du coup je n’ai absolument pas réalisé que la
mystérieuse June Moone, amnésique un
peu dérangée qu’on rencontre dès les premières pages et dont des copies se font
écraser en masse sur une autoroute, était normalement son alter ego. Quand on
sait ça (merci internet) on entrevoit comment l’histoire d’Enchantress devenue
folle peut tourner. Mais quand on ne le sait pas, on est juste largué.
L’introduction de Shade bute sur le
même écueil. Tout ce qu’on apprend sur lui c’est qu’il a une veste qui lui
permet de modifier la réalité et qu’il s’est fabriqué une copine artificielle.
Bon… Madame Xanadu est la
traditionnelle mystique capable de voir l’avenir et que ça perturbe beaucoup.
Au point de faire d’elle une junkie
apparemment. Les amoureux du personnage risque de tiquer. C’est elle qui sera,
on le suppose, à l’origine du rassemblement de nos spécialistes es magie. A
moins que ce rôle n’incombe à Zatanna.
La belle sorcière n’a pas l’air d’avoir trop changée. Sauf qu’elle parait plus
sombre. Et Batman (avec qui elle a toujours des liens à première vue) déclare
qu’elle n’est pas assez « stable » pour s’occuper d’Enchantress. A
voir… John Constantine lui
n’apparaît que sur une page (une splash en plus), juste le temps de tomber du
ciel londonien et de s’inquiéter pour Zatanna (son ex, apparemment ce petit bout
de continuité a été préservé). Il faudra attendre un peu pour voir comment le
personnage est traité. On finit par June Moone qui recherche Deadman et une vision apocalyptique de
Madame Xanadu en guise de cliffhanger
passe-partout.
Au dessin le petit nouveau Mikel Janin ne manque pas de talent mais est quand même assez irrégulier. Ses splash pages sont franchement réussies, surtout la première. Son trait, du genre très réaliste, est fin et agréable même s’il manque encore un peu de personnalité. Et le storytelling est bon. Mais il y a quelques ratés, essentiellement la scène du combat entre la Superman & co et Enchantress (décidément…). L’action n’y est pas mal représentée mais le trio de héros est complètement manqué, qu’il s’agisse de leurs visages ou poses. Heureusement on ne devrait pas les revoir trop souvent. J’ai personnellement beaucoup de mal avec le look emo de Zatanna. Et le visage de Madame Xanadu est complètement loupé par rapport à la façon dont le personnage était représenté dans sa propre série par Amy Reeder Hadley ou Michael Kaluta.
Ainsi malgré un pitch efficace et un casting alléchant, Justice League Dark #1 loupe le coche en étant bien trop confus et inaccessible. Que l’intrigue n’avance pas dans un premier numéro dédié à l’exposition, passe. Mais au moins qu’on n’arrive pas à la dernière page en n’ayant l’impression de n’avoir rien compris a propos des personnages. Le dessin est plutôt réussi mais il n’y a pas non plus de quoi faire oublier les failles du scénario. Une déception donc.
Les plus : Le casting
L’idée de départ
Les jolies splash pages
Les moins : Confus et inaccessible
L’intrigue n’avance pas
La scène avec la JLA
Le look de Zatanna et le visage de Madame Xanadu
Notes
Scénario : 2/5
Dessin : 3,5/5
Globale : 2/5