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The Infinite Loop : Nothing but the Truth #1, la review

The Infinite Loop : Nothing but the Truth #1, la review

Reviewidw
On a aimé• Un propos politique bien souligné
• Un ton différent d'une suite classique
• La colorisation est toujours réussie
On a moins aimé• Pas d'Elsa Charretier aux dessins
• Pas forcément utile au premier volume
Notre note

Leitmotiv fréquent dans la création indé’ de comics, le thème du voyage dans les temps, des « chrononautes » et de la théorie des timelines avait accueilli il y a quelques années la série The Infinite Loop. Derrière de belles idées de découpages, la découverte du travail d’Elsa Charretier, et l’importation plus ou moins historique d’un duo de Français (avec Pierrick Colinet) aux Etats-Unis, Infinite Loop racontait comment une traqueuse d’anomalies temporelles, qui explorait le temps pour remettre le continuum en bon état de marche, allait tomber amoureuse d’une anomalie à forme humaine.

Elle tourne alors le dos à sa corporation et ses collègues pour s’enfuir, et (l’avez-vous lue ?) finira par créer une continuité différente pour échapper à d’impitoyables poursuivants, ainsi qu’au trépas de sa jolie petite amie aux cheveux violets. C’est là-dessus que s’achevait le second volume, et la première question qui se pose est de savoir si une suite était vraiment attendue. Bien conçue, bien écrite, bien illustrée, The Infinite Loop gagnait de sa qualité de bonne surprise, honnête et réussie, et donc, pourquoi vouloir fondamentalement y remettre les pieds ?


Colinet et Charretier répondent à cette question en adoptant un ton assez différent de la première série. Nothing but the Truth n’est pas une suite à proprement parler, mais se veut comme un spin-off dans un autre registre de la science-fiction. Se cherchent ici d’autres enjeux, moins proches d’une construction où le meilleur agent de sa division se retourne contre le système en milieu de récit, et plus comme la description d’un futurisme décadent, dans la pure tradition du cyberpunk (à une semaine de la sortie de Blade Runner 2049, ça tombe plutôt bien). Ce premier numéro joue d’ailleurs moins avec les concepts de voyages temporels – et tant mieux, la mise en page inventive d'Elsa Charretier manquant terriblement à l’œuvre.

Sans être désagréable à regarder, ce nouveau numéro souffre surtout du comparatif avec les planches de la première série. Le trait de Daniele di Nicuolo paraît ici plus « normal », là où le style d’Elsa Charretier hérité de Darwyn Cooke ou Bruce Timm, son jeu de couleurs et ses idées à l’image de la course poursuite spatio-temporelle, manquent à un ensemble graphique qui complète moins bien le scénario.

Celui-ci a cependant pas mal de choses à défendre. La nouvelle continuité proposée glisse quelques idéaux politiques bien trouvés : tandis que la société découvre de plus en plus d’anomalies humanisées, elle décide de traiter ce quasi flux migratoire comme une menace.Ano, petite amie de Teddy, s’engage dans une carrière politique pour défendre les droits de ses congénères, tandis que la rouquine forme une organisation clandestine pour leur venir en aide directement sur le terrain.


On retrouve une critique en sous-couche du capitalisme, des délocalisations, de la pauvreté, et une trouvaille assez bienvenue semblable à l’idée qu’avait eu Rick Remender sur Tokyo Ghost : se positionner vis-à-vis de la réalité virtuelle, marché (immense ?) en devenir du nouveau divertissement. Rebaptisés « les dealeurs de déni », les vendeurs de ces appareils sont des marchands de mensonges qui offrent à une population traversée par le chômage et la pauvreté un confort et un divertissement qui leur permet d’échapper à la réalité du quotidien. Et ça, en définitive, c’est brillant.

Néanmoins, comme le soulignait mon brave ArnoKikoo, la série pourrait aussi bien s’appeler « Tales from the Infinite Loop ». Peut-être parce que ce n’est que le premier numéro, on retrouve une vibe de série entraînante et sympathique mais dispensable, et dont on ne sent pas un intérêt fulgurant vis-à-vis de sa première itération. 

Comme un bonus pour les auteurs et les fans de l’univers et de ses personnages, mais sur lequel les lecteurs moins férus ou ceux qui n’avaient cherché dans le premier que le trait de sa dessinatrice pourront aisément passer la main. En somme, une série qui fait le job, mais ne devrait pas être aussi suivie que sa grande sœur.

Corentin
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