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Avengers : Endless Wartime, la review

Avengers : Endless Wartime, la review

ReviewMarvel
On a aimé• Un récit efficace
• Des dialogues savoureux
• Une vraie dynamique d'équipe
On a moins aimé• Très léger pour du Warren Ellis
• Un dessin pas à la hauteur de l'objet
Notre note

Axel Alonso, le Big Boss de Marvel, l'avait annoncé : il veut une nouvelle ligne de graphic novel de qualité au format franco-belge avec des équipes créatives venues du haut du panier. Le premier à débarquer dans cette collection est Avengers : Endless Wartime qui sur le papier remplit toute les conditions désirées. Mais que vaut réellement cet ouvrage ?


 

"We're going hunting, Thor."


Une fois passé la belle introduction de Clark Gregg (qui incarne l'Agent Coulson au cinéma et bientôt à la télé) qui rend l'acteur encore plus sympathique, on rentre directement dans le vif du sujet dans cette histoire inédite des Avengers. Avec Warren Ellis aux manettes, on s'attendait au pire s'il se sentait l'âme dédaigneuse et pondait un scénario aussi léger que ses épisodes d'Astonishing X-Men, au mieux à un croisement entre le blockbuster qu'il sait faire quand il prend en main de grosses licences et ses réflexions poussées sur ce futur fantasmé qui ne cesse de décevoir, tel Iron Man : Extremis. On n'a finalement ni l'un ni l'autre. Si le rythme est clairement celui que l'on peut espérer quand on traite de la plus grande équipe de super-héros Marvel, on n'a pas de raisonnement, de fond travaillé, comme on est en droit d'attendre du scénariste britannique. L'histoire d'armes hybrides est clairement récréatif pour l'auteur, et on a presque l'impression qu'il a traité ce projet avec un certain dilettantisme.

Pourtant, c'est Warren Ellis au scénario, ce qui signifie (la plupart du temps) une aisance dans l'écriture et une parfaite science de la caractérisation. Ainsi, même s'il n'a pas dû passer autant de temps sur l'écriture de ce graphic novel que sur un de ses projets personnels, on retrouve une équipe de héros qui fonctionne parfaitement entre eux. Les relations entre personnages parfaitement écrits sont savoureuses, grâce à des dialogues ciselés et des situations bien trouvées. En vérité, Ellis arrive ici à faire ce que Jonathan Hickman n'a pas su intégrer depuis le début de son run sur Avengers, il créé une équipe aux dimensions narratives parfaites avec une vraie dynamique, et surtout une touche d'humour nécessaire à cette entreprise. Si l'on se désintéresse presque de l'histoire de fond, c'est un véritable plaisir de lire les piques que s'envoient régulièrement les héros, Tony Stark et Hawkeye en tête. D'ailleurs si le scénariste à la barbe pouvait toucher deux mots à son ami Joss Whedon sur la façon d'écrire l'archer, ce ne serait pas plus mal, on aurait toujours le problème de l'acteur mais au moins son personnage serait moins insipide.


 

"We do this together."


L'autre nom accolé au projet qui se devait d'être ronflant est celui du dessinateur. Mike McKone ne fait pourtant pas partie des superstars, mais sa régularité était au moins une promesse d'un dessin solide au service de l'histoire. Seul problème, c'est que l'illustrateur semble aborder ce graphic novel comme un simple mensuel. Comme s'il avait été dépêché par la deadline, il se complait dans des cases vides, des approximations au niveau du trait et laisse beaucoup de travail à son coloriste, Jason Keith. Si l'ensemble est loin d'être moche, on est en droit d'en attendre plus d'un ouvrage qui se veut être le haut du panier, la référence de qualité pour Marvel. Car le soucis, c'est aussi que l'objet, aussi qualitatif soit-il, est tout de même à 25$. Ce qui après lecture, reste un prix élevé.

Les raisons qui freinent l'envolée de ce récit sont peut être à chercher en amont. En effet, si Axel Alonso demande à ses auteurs de lui livrer des graphic novels qui sont amenés à devenir des ouvrages de référence, il doit arrêter de lier les mains de ses artistes. Car lorsqu'il demande à son auteur de se lâcher, il ne peut pas dans un même temps leur demander de livrer une histoire qui respecte à la lettre la continuité actuelle, sous peine de voir son scénariste essayer de faire avec ce qu'il a. Ou alors, il lui permet d'avoir un impact sur l'univers Marvel. Car le principal soucis d'Ellis ici (a contrario d'Extremis) est qu'il ne pouvait pas déclencher d'événement trop important pour ne pas gêner ce qu'Hickman fait dans sa série. Si bien qu'il s'est retrouvé face à l'obligation de faire avec un casting finalement assez limité et une résolution à son histoire qui ne doit pas bouleverser les fondamentaux de son univers. Chose impossible si l'Anglais veut pouvoir développer ses thèmes habituels.

De même pour la partie graphique, un graphic novel a pour vocation d'être plus beau car on offre au dessinateur un confort de travail plus élevé (en plus de planches plus larges). Sauf qu'ici, McKone a travaillé dans les conditions d'un mensuel, pour pouvoir sortir au plus vite cet ouvrage. Une erreur sans doute due à la volonté de concurrencer au plus vite un marché du hardcover en pleine expansion aux Etats-Unis (ce qui explique aussi le nouveau format des reliés de Marvel NOW!). Reste qu'ils devraient mieux s'en sortir avec le prochain ouvrage annoncé, Spider-Man : Family Business, au casting all-star composé de Mark Waid, James Robinson et le très attendu Gabriele Dell'Otto qui a le temps de voir venir puisqu'il ne sort qu'en Avril prochain.



Malgré de belles promesses, ce graphic novel est juste sympathique, même si l'écriture de Warren Ellis sauve beaucoup de meubles. Résultat plutôt déceptif quand on connait les ambitions placées dans cette nouvelle collection. Moins cher, il aurait pu être une très belle opération.

Alfro
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