Le rebaunch DC n’est pas le seul relaunch à l’horizon. Et oui, celui de l’univers Ultimate chez Marvel arrive aussi à grands pas, annoncé à coups devariant covers et de révélations chocs. Et parmi ces nouveaux numéros un, il y a un Ultimate Comics X-men. C’est en soi un petit évènement, puisque nos chers mutants avaient été un peu oubliés lors du précédent chamboulement de la ligne Ultimate (après Ultimatum). Un peu parce qu’il y avait quand même eu Ultimate X par Jeph Loeb (Hulk, Batman) et Art Adams (Hulk, Longshot). C’est à cette mini-série ayant connu des retards astronomiques que nous allons nous intéresser puisqu’elle sert de tremplin à la future série régulière. Et c’est un tremplin plutôt réussi.
Pourtant, Ultimate X ne partait
pas gagnant. Jeph Loeb avait en
effet beaucoup à se faire pardonner après le médiocre (pour être gentil)
Ultimatum. Ajoutez à cela un personnage principal aux airs de Wolverine teenage et blondinet dont on
ne sait rien et vous avez une bonne recette pour un désastre annoncé. Et bien
il n’en est rien. Déjà parce que le scénariste a la bonne idée de ne pas
reproduire la même erreur qu’avec son Hulk
rouge, à savoir un suspens prolongé ad
nauseam sur l’identité du personnage. En effet dès le premier numéro on
apprend l’essentiel de ce qu’il y a à savoir sur Jimmy Hudson (notre blondinet), fils de Wolverine confié au couple
Hudson qui l’a élevé. Bad boy séducteur, mais encore très loin d’avoir la
classe de son illustre père, Jimmy s’avère a priori un personnage intéressant.
Il est certes encore « en construction », mais on est curieux de
savoir ce qu’il va devenir. Seulement, il va falloir attendre un peu pour le
savoir. Car Ultimate X n’est pas réellement l’histoire de Jimmy mais plutôt un
panorama de la vie des mutants dans le monde post-Ultimatum. Après les exactions
de Magneto, les mutants sont
hors-la-loi, plus haïs et craints que jamais. Ils doivent vivre comme des
fugitifs, incognitos. Et les quatre premiers numéros de la mini sont autant de
portraits dans une galerie.
Après Jimmy, c’est Karen Grant qu’on rencontre. La jolie
brune n’est en fait pas une inconnue (je ne dévoile pas son identité pour ne
pas spoiler of course) et encore une fois Loeb ne prolonge pas inutilement le
suspens. Il croque bien le personnage et l’emmène dans une direction intéressante
dans ce nouveau monde. Karen est plus dure, mais aussi plus confiante et elle
est la véritable star de la mini. On a aussi droit au retour des vilains, en la
personne de Sabertooth et Mystique, pour mettre un peu d’action.
Et surtout, on retrouve Jimmy, comme pour nous rappeler qu’Ultimate X n’est pas
une collection de one-shots. Au numéro suivant c’est Derek, jeune homme aux airs de rapace qui fait son apparition. Là
encore Loeb en fait un personnage attachant et prometteur qui rejoint le duo
Jimmy-Karen. Le quatirème numéro est le moins bon. Certes on y retrouve Liz Allen, personnage secondaire
d’Ultimate Spider-Man dont on avait appris qu’elle était une mutante et dont le
background nous rappelle que Loeb aime les moments WTF un peu gratuits. Il y a
aussi Teddy, le fils du Blob. Mais surtout il y a une histoire
qui tombe trop dans les clichés des films teenage US : Liz en pintade
snobinarde, Teddy en obèse mal dans sa peau et Evan (le seul ami de Teddy) en gothique sociopathe qui nous joue un
remake de Bowling For Columbine. Comme dans les numéros précédents, on se
raccroche à la trame principale à la fin avec l’arrivée de Karen & co.
Le dernier numéro rompt avec le côté galerie de portraits en narrant une altercation entre nos héros et les restes de la confrérie de Magneto. Tout commence avec l’agression de Jimmy par Sabertooth. Ça continue avec Karen qui recrute Hulk comme « gros bras » (là aussi ça fait un peu moment WTF mais c’est en fait bien amené en exploitant une des révélations de la mini Ultimate Origins sur l’origine des mutants). Et ça se termine par l’arrivée de Nick Fury pour une fois bien intentionné, et une résurrection surprise pour faire bonne mesure. Le tout boucle bien cet Ultimate X, très bien écrit par un Jeph Loeb retrouvé. L’histoire est bien construite, les personnages dans l’ensemble intéressants, et le gimmick d’avoir à chaque numéro un « narrateur mystère » dont on découvre l’identité à mesure que l’intrigue progresse marche très bien (surtout pour le numéro consacré à Derek).
Au dessin, le trop rare (et trop
lent) Art Adams confirme son statut de grand artiste. Son trait si particulier,
un peu cartoony et tout en rondeurs mais ultra détaillé fait merveille. On
regrettera juste une Karen qui a peut être un peu trop un visage de poupée
(surtout vu sa réelle identité), mais c’est aussi la patte de l’artiste qui
veut ça. Les designs de Derek et Jimmy sont plutôt inspirés. Les costumes de la
confrérie sont sympathiques. Le relooking de Sabertooth génial. On retrouve le
Creed des années 90 qui s’habillait autrement qu’avec des peaux de bête. Ou Liv Schrieber (le Sabertooth du film
Wolverine). Là encore on déplorera juste une petite bourde d’Adams :
Sabertooth a des cheveux au numéro 2, le crâne rasé et difforme au début du 5
et au nouveau ses cheveux à la fin du même numéro 5. Quid ? Mais bon c’est
un détail. Les mises en page sont dynamiques et les splash pages abondent pour
le plaisir des yeux.
Ultimate X s’avère donc être une bonne mini, bien construite. Il faut juste la prendre pour ce qu’elle est : une prequel de luxe au relaunch d’Ultimate X-Men. Ce n’est pas forcément comme ça qu’elle avait été présentée au départ, mais il serait injuste de lui en tenir rigueur. Jeph Loeb et Art Adams s’avèrent très inspirés chacun dans son registre, alors il serait dommage de bouder son plaisir.
Les plus : Du bon Loeb
Du bon Art Adams
Le look de Sabertooth
Des personnages prometteurs…
Les moins : …mais encore en construction
Le numéro 4, très cliché
La bourde pour les cheveux de Sabertooth.
Notes
Scénario : 4/5
Dessin : 4,5/5
Globale : 4/5