Pour cette actualité, reprenons les choses dans l'ordre. Les éditions Dynamite Entertainment ont annoncé une nouvelle déclinaison de l'univers des comics Die!namite pour cet automne, toujours supervisée par le scénariste Fred Van Lente (qui s'était déjà chargé des deux derniers volumes) en compagnie de l'artiste Marco Finnegan (James Bond : 007). Un prolongement plutôt tardif, qui tombe en réalité plusieurs longues années après l'extinction programmée de la marque Die!namite, petit concept morbide pensé pour capitaliser sur la popularité de comics DCeased de Tom Taylor (lesquels s'inspiraient déjà de l'univers des Marvel Zombies de Mark Millar et Robert Kirkman). Pour rappel, l'idée était alors de mélanger l'ensemble des personnages publiés chez Dynamite Entertainment (Red Sonja, Vampirella, Thunderbolt, Tarzan, Miss Fury, etc) dans le cadre d'une invasion de zombies à l'échelle de tout un multivers.
Après la première série, alors pilotée par Declan Shalvey, Fred Van Lente avait repris les commandes pour deux volumes supplémentaires (Die!namite Lives et Die!namite Never Dies), ainsi qu'un numéro bonus en forme de numéro spécial pour la St-Valentin (Die!namite : Our Bloody Valentine #1). Or, paradoxalement, l'intrigue de fond développée par le scénariste avait été abandonnée en cours de route - le dernier projet canonique de la trilogie s'achevant sur une fin ouverte, sans promesse de retour.
En effet, depuis plus de trois ans, l'éditeur semblait globalement s'être désintéressé de ce principe de multivers sur fond d'invasion de zombies. Au profit d'autres concepts plus fédérateurs. De fait, la mode des comics DCeased s'était elle-aussi tarie entre temps, pour laisser place à d'autres tendances de fond sur le marché des comics de super-héros. Et dans la mesure où l'idée n'était pas réellement de raconter une histoire sur le temps long, mais simplement d'attacher la calèche des productions Dynamite Entertainment aux chevaux de Tom Taylor et Trevor Hairsine... personne n'a eu l'air de vouloir expliquer ce qui allait arriver aux personnages de "Queen Sonja" et de "Vampi-Pantha" passé le stade de la troisième mini-série. D'aucun aurait d'ailleurs pu en vouloir aux éditeurs d'avoir assumé de baisser les bras aussi rapidement... mais sur le papier, il est finalement assez difficile de quantifier précisément le succès de l'expérience Die!namite dans les ventes en kiosques. Si l'enseigne a choisi de ne pas poursuivre le projet, on peut parier sur une érosion dans le temps entre les différents volumes, jusqu'au moment où le concept aura fini par se périmer de lui-même.
Mais alors, vous êtes sans doute en train de vous dire : "au fond, ce n'est pas grave, finalement, ils ont bien décidé de reprendre les choses là où elles en étaient restées !" Or, la réponse est peut-être plus compliquée que ça. Officiellement, oui, Dynamite Entertainment a bien annoncé une nouvelle série Die!namite : Blood Red, et officiellement, oui, Fred Van Lente est bel et bien de retour au scénario de ce projet inédit. Seulement, si l'on prend le temps de se pencher sur le synopsis, en réalité, le projet n'a pas l'air de vouloir réellement s'intégrer dans le canon des trois premiers volumes.
Selon le communiqué de presse, Blood Red devrait au contraire développer une nouvelle idée, radicalement différente due Die!namite des débuts, en présentant le concept de l'épidémie de zombies comme une réflexion sur le motif de l'identité de genre. A savoir : et si seuls les hommes pouvaient se transformer en zombies... et décidaient de chasser exclusivement les personnages féminins ?
Pour reprendre les mots précis de la maison d'édition :
"Face aux murailles fortifiées de Sunset City, les hordes de zombies sont en quête de proies. Et leurs proies... sont des femmes. Le mystérieux virus à l'origine de cette épidémie de morts-vivants semble ne vouloir fonctionner que sur les hommes. En somme, les croqueurs de cerveaux sont désormais un boys club à part entière.
Depuis l'intérieur de la ville fortifiée, plusieurs factions se disputent le pouvoir dans ce monde nouveau. Pour l'heure, la grande patronne en titre se trouve être l'héroïne Purgatori, une vampire démoniaque et sans pitié. Sous son ordres, la reine de cette nouvelle réalité commande aux Furies, une escouade de guerrières qui comprend notamment la grande Vampirella, confinée de force sur Terre pour mettre en échec le fléau des hordes masculines avant que celui-ci n'atteigne son monde natal. Mais Vampi n'est pas la seule alien des environs : une guerrère séculaire, venue tout droit de la planète rouge, débarque des cieux pour mettre un peu de pagaille dans cet ordre nouveau."
Pour les trois personnes en France qui ont lu les séries Die!namite ("donc toi et les deux éditeurs qui ont réfléchi cinq minutes avant de passer la main sur une sortie en VF ?" voilà, c'est ça, moi et ces deux personnes, probablement), ce petit descriptif ne correspond pas du tout au statu quo établi lors de la conclusion de la série Never Dies. En somme, non seulement Dynamite Entertainment aurait ainsi renoncé au projet initial au bout de trois volumes... mais l'enseigne aurait finalement décidé de ramener la marque d'entre les morts ("lol" chut, c'était pas l'objectif) en l'absence de tout contexte pour l'exploiter sous un angle radicalement différent, en faisant fi des tomes précédents... mais en conservant le même scénariste néanmoins. Curieuse démarche sur le papier. Mais il faudra tout de même attendre de découvrir la série pour vérifier cet alignement de planètes étonnant.
Pour l'heure, Die!namite : Blood Red #1 est attendu pour le mois d'octobre 2025 avec des couvertures d'EJ Su, David Cousens, Will Robson et Godtail.