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Finalement, la plateforme Max redevient HBO Max (parce que euh voilà ?)

Finalement, la plateforme Max redevient HBO Max (parce que euh voilà ?)

NewsCinéma

Depuis quelques jours, les grands studios américains se mettent en rang pour défiler face à un parterre de publicitaires du milieu de la télévision. L’objectif de ces présentations (les “Upfronts” annuelles) vise à lister quelques annonces supposées séduire, rassurer, ou fédérer la confiance de ces partenaires essentiels au financement des chaînes et des plateformes de streaming. C’est dans ce contexte que Disney et son département Marvel Studios ont pu évoquer, par exemple, le retour de l’actrice Krysten Ritter dans le rôle de Jessica Jones pour la prochaine saison de Daredevil : Born Again. Comme quoi, les présentations aux investisseurs auraient finalement l’allure de palliatifs aux Comic Con pendant la saison sèche. Faut-il voir là-dedans un indice sur la situation de l’industrie au sens large ? Probablement. Mais on fera ça plus tard.

HBO Captain HBO My Captain

Du côté de chez Warner Bros. Discovery, les annonces substantielles se sont faites plus rares. Ou tout du moins, pour ce qui concerne la partie précise des adaptations de comics. Ce qui n’est pas forcément anormal : les productions prévues pour la télévision sont plus rares chez DC Studios, et ne constituent pas pour le moment le principal pôle d’attraction de la plateforme Max. En réalité, l’annonce la plus importante reste bêtement cosmétique : le groupe WBD a finalement décidé de réintroduire le titre “HBO Max” pour son service de streaming, après avoir abandonné cette nomenclature officielle au profit du nom “Max” il y a de cela deux ans. En définitive, les pontes de l’entreprise ont décidé de raccrocher le préfixe originel, en misant probablement sur le cachet des séries HBO. De fait, cette antenne reste le moteur principal de la consommation domestique chez Warner Bros., avec des séries telles que The Last of UsHouse of the DragonThe White LotusThe Penguin, etc.

Si cette stratégie du titrage en girouette ne paraît pas forcément productive dans le présent (en temps normal, les actionnaires et les pubards ont tendance à préférer les marques qui s’installent dans la durée, plutôt que les enseignes qui changent de noms tous les deux ans), l’explication se base probablement sur cette simple donnée de la fidélisation. En dehors du catalogue natif, depuis la prise de pouvoir de David Zaslav, le département HBO reste l’un des principaux fournisseurs de productions suivies dans la durée (et capables de gagner de prix) sur la plateforme Max. C’était même l’idée de départ du service “HBO Max” : agglutiner les abonnés HBO (dans la mesure où la chaîne avait déjà son propre système de streaming sur le modèle “replay”) au lancement de cette plateforme voisine, en leur proposant “d’activer” le service Max. L’objectif était alors de revendiquer rapidement une base d’abonnés importante rapidement, pour s’assurer d’un lancement réussi.

Dans le présent, on aurait tendance à se dire que la stratégie de Warner Bros. Discovery a plutôt fonctionné : avec 116 millions d’abonnés sur 70 territoires, la plateforme est en quatrième place de l’industrie du divertissement domestique, derrière Netflix (+300 millions), Amazon Prime Video (220 millions) et Disney+ (125 millions). Pour le premier trimestre de cette année, le service Max avait également enregistré sa première période de profit depuis son lancement, avec un chiffre d’affaires estimé à 10 milliards de dollars. En théorie, la nouvelle nomenclature ne devrait pas infléchir la stratégie actuellement mise en place : l’industrie mise actuellement sur la centralisation des productions au sein d’un seul appareil titanesque (i.e. : les plateformes) et WBD devrait donc logiquement poursuivre les fermetures de départements autonomes et de ses autres chaînes câblées. HBO Max devrait également s’implanter dans d’autres territoires, et privilégier (voire : se concentrer exclusivement) sur les productions sérielles plutôt que sur les longs-métrages pour s’alimenter en contenu.

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Arno Kikoo
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