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DCeased : Unkillables, ou comment tuer le temps convenablement

DCeased : Unkillables, ou comment tuer le temps convenablement

ReviewUrban
On a aimé• Des dialogues toujours savoureux
• Une galerie de personnages de seconde zone joliment mise en avant
• Les amateurs d'action sanglante seront satisfaits
On a moins aimé• Un manque d'enjeux assez flagrant
• Quelques répétitions dans les rebondissements
• Une partie visuelle qui déçoit
Notre note

Après un succès outre-Atlantique l'an passé reproduit en VF chez Urban Comics début 2020, DCeased n'aura pas attendu bien longtemps avant de faire des petits. Alors qu'une suite vient à peine de démarrer aux US, l'éditeur français accélère la cadence pour proposer cet été DCeased : Unkillables, un spin-off qui s'intéresse à suivre les évènements du premier volume, en parallèle, avec d'autres personnages - dont des super-vilains. Une façon pour Tom Taylor de s'amuser avec quelques un de ses héros et héroïnes favoris, même si l'ensemble se montre assez dispensable comparé au sympathique titre principal.

Avec une explication de début d'ouvrage toujours bienvenue chez Urban Comics, le lecteur est immédiatement en terrain connu : la Terre est la proie d'une terrible pandémie provoquée par une équation d'Anti-Vie corrompue que Darkseid a implanté sur Terre en utilisant Cyborg. Si DCeased premier du nom montrait comment les super-héros principaux étaient rapidement dépassés par les évènements, et cherchaient coûte que coûte une façon de s'en sortir à mesure que les choses dégénéraient, Unkillables adopte une démarche relativement similaire, tout en restant à plus petite échelle. Parce que les héros concernés (ou vilains) (ou anti-héros d'ailleurs) n'ont pas la prestance d'un Superman, alors autant garder des enjeux plus succincts, mais pas forcément inintéressants.


Tom Taylor avait laissé ses lecteurs avec quelques questions en suspens sur le devenir de Gotham City, alors que la dernière partie de DCeased se concentrait sur Metropolis et sa dévastation. Ici, on ira retrouver Deathstroke, Ravager, Jason Todd, Cassandra Cain ou encore le Commissaire Gordon dans une quête vers un abri, alors que le groupe s'associe à d'autres super-vilains (Mirror Master, Creeper, Solomon Grundy, ou Cheetah) tout en cherchant à protéger un groupe de jeunes enfants livrés à eux-mêmes. Le scénariste se montre toujours très à l'aise lorsqu'il s'agit de caractérisation. Les héros arrivent à s'entendre dans cette situation inédite avec des super-vilains auxquels Taylor tente de montrer un semblant d'humanité. L'angle a ceci de compréhensible qu'en l'absence de leurs némésis, ces personnages n'ont pas plus de raisons que ça d'être "méchant" envers d'autres. L'utilité d'avoir ces vilains est aussi de pouvoir aller tailler dans le tas des hordes de quidams zombifiés sans trop s'attarder sur des questions de morale.

Avec une construction en trois numéros (à pagination double), DCeased : Unkillables adopte comme son modèle une narration à la troisième personne, mais qui retrace un déroulé plus restreint sur la période temporelle (le tout se tient entre les numéros 5/6 de DCeased). Enjeux à plus petite échelle, interactions elles aussi limitées par le nombre de personnages, mais un intérêt certain quant aux personnages choisis, certains étant assez peu présents dans le reste des publications de DC Comics. Taylor envoie quelques répliques amusantes, s'évertue à donner de nouveaux rôles à chacun, et l'on reconnaît une façon de faire qui a déjà fonctionné. Malgré tout, l'intrigue passionne moins (puisque l'on connaît d'une certaine façon la fin), et certains rebondissements ont quelque chose d'un poil répétitif - comme les incursions répétées de Wonder Woman.


Ce qui profite le moins à Unkillables, surtout, c'est la partie graphique, assurée par Karl Morstet. Bien qu'il soit plutôt à l'aise pour les multiples scènes d'action, généreuses en hémoglobine et en têtes tranchées, le dessin souffre de la comparaison par rapport à ce que Hairsine et Gaudiano proposaient auparavant. Les zombies sont réussis, les héros corrompus également, et la mise en scène ne souffre pas vraiment de défauts. Mais Morstet n'est clairement pas à l'aise avec les visages de ses héroïnes et de certains personnages masculins, ce qui se ressent immédiatement à la lecture. On dénotera quelques vrais ratés, notamment Cheetah, avec quelques errements aussi sur des corps bizarrement proportionnés. Pour une intrigue qui se joue sur les rapports entre protagonistes, un dessinateur qui loupe une partie de ses visages a forcément quelque chose de dommageable. 

L'appréciation de la partie visuelle dépendra en définitive des affinités de chacun, mais cet aspect conjugué avec l'intrigue et les enjeux plus restreints n'aident pas DCeased : Unkillables à aller plus loin qu'un statut de spin-off commandé, vraisemblablement, pour capitaliser sur la franchise et faire patienter les lecteurs en attendant Dead Planet. On ne doute pas que Tom Taylor avait sincèrement envie de raconter cette histoire et s'attarder sur des personnages qu'on ne voit que peu souvent (une dédicace à cette chère Cassandra Cain) - mais dans la forme, et malgré la jolie surprise de fin de volume, un autre one-shot aurait certainement été tout aussi efficace.


Après la bonne surprise que constituait DCeased premier du nom, on appréciera l'effort qu'a fait Urban Comics pour proposer ce spin-off assez rapidement. Tom Taylor nous emmène aux côtés d'autres personnages, avec certains vilains atypiques, pour les rendre un peu plus humains qu'à l'habitude - puisque dans les pires moments, l'auteur pense que c'est le meilleur de chacun qui peut se révéler. Malgré tout, le récit n'atteint jamais la démesure du récit initial, peine à cacher son manque d'enjeux avec un surplus d'action pas forcément nécessaire, et Karl Morstet ne convainc pas sur la partie graphique. Pour les fans de la licence, la lecture se montrera toutefois suffisante pour replonger avec un plaisir poli dans cet univers. Pour les autres, on conseillera plutôt d'attendre Dead Planet, pour revenir à quelque chose de plus important.

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Arno Kikoo
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