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Dossier Premium : Un tour d'horizon du catalogue d'Image Comics

Dossier Premium : Un tour d'horizon du catalogue d'Image Comics

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Nous ne cessons de répéter que le catalogue d'Image Comics est le plus actif, innovateur et varié de la production actuel parmi tous les éditeurs américains. Afin d'étayer le propos, on fait ici un petit tour d'horizon de ce que la maison d'édition qui aura remué les années 90 a à proposer. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que chacun devrait pouvoir y trouver son bonheur.

1. Les incontournables
Chapitre 1

Les incontournables

Image Comics n'a certainement pas le même passé que ses estimés concurrents, avec seulement vingt ans d'existence là où Marvel et DC Comics prennent leurs racines avant la Seconde Guerre Mondiale. Pourtant, Force est de constater qu'ils alignent déjà quelques classiques des comics et des séries qui sont amenées à devenir des références.

On ne pouvait que commencer avec The Walking Dead. Véritable locomotive pour l'éditeur qui grâce à cette série de Robert Kirkman, qui regagne enfin des couleurs après une longue traversée du désert, qui affronte presque sur un pied d'égalité un grand nombre de séries mainstream. Surtout, il cartonne en TPB en se plaçant mois après mois en tête des ventes. Cette manne financière n'est sans doute pas étrangère au regain de forme d'Image. Autant se le dire, les dirigeants de la maison d'édition sont devenus zombiephiles !

Notons que Robert Kirkman a envie de doubler la mise puisqu'il a récemment lancé Outcast avec Paul Azaceta. Toujours dans le domaine de l'horreur, il délaisse les zombies pour la possession. L'ambition reste la même et cette série pourrait même suivre le chemin emprunté par son aînée puisqu'elle aussi va connaître une adaptation en série télé.

Toujours du côté de Robert Kirkman, sa série Invincible a crevé le plafond des cent numéros et réunit chaque mois un public fidèle. Souvent comparé à Ultimate Spider-Man, Invincible c'est le super-héros cool et moderne qui permet à Image de proposer de l'encapé classique mais pas trop. Surtout que le scénariste s'éclate à faire des clins-d'œil appuyé au genre super-héroïque et à ses clichés.

Dans les classiques de l'éditeur, nous ne pouvions pas ne pas traiter de Spawn, véritable porte-étendard d'Image. S'il est moins mis en avant et important que ce qu'il était dans les années 90 ou même quand Greg Capullo le dessinait encore, il poursuit tranquillement sa route et Al Simmons fait même son retour. C'est aussi le cas de Savage Dragon, la série d'Erik Larsen, qui sort régulièrement depuis les débuts d'Image et qui a dépassé tranquillement les deux-cent numéros.

Au rang des grands classiques, rappelons Witchblade qui est retourné dans le giron d'Image au même titre que son imprint Top Cow. La série a vu Ron Marz revenir aux affaires après son expérience ratée chez DC Comics et elle semble bien partie pour durer encore bien longtemps. Au rang des vieux briscards toujours verts, notons la présence d'Elephantmen. La série de Richard Starkings est le meilleur prétexte de recherche graphique qu'il aurait pu imaginer, si bien qu'elle s'est installée durablement dans le cœur des lecteurs pour l'excellence que son créateur exige à ses collaborateurs.

Si les anciens sont toujours bien présentés, une nouvelle génération d'auteurs s'installent à la tête d'un effort créatif assez formidable. Matt Fraction fait partie de ces nouveaux scénaristes qui dynamisent les comics, avec des séries comme Sex Criminals qui fût l'une des meilleures surprises de l'année dernière (et dont les droits viennent d'être rachetés pour la télé). D'ailleurs, il a aussi ramené les nouveaux épisodes de Casanova, son espion haut en couleurs, chez Image, déboutant Marvel qui avait pourtant très envie de conserver cette série dans son label Icon.

Fraction n'est pas venu ici pour rien, il n'a fait que suivre son mentor quand il était chez Marvel : Ed Brubaker. Le natif du Maryland a en effet complètement quitté les majors et s'épanouit pleinement chez Image, en sortant des petits chef-d'œuvres comme Fatale, où quand H.P. Lovecraft rencontre les meilleurs polars noirs. Toujours avec son ami et dessinateur Sean Phillips, il a lancé depuis peu The Fade Out, qui prend le même chemin vers les sommets (et dont nous devrions vous reparler plus en détail sous peu).

Puisque nous en sommes à ceux que Marvel avait présenté comme étant ses architectes (hum hum), il convient d'évoquer Jonathan Hickman. Véritable stakhanoviste de la création de série, il a quand même réussi à tenir un de ses titres sur le long-terme : East of West. Conte philosophique aussi indescriptible que riche, il récompense les lecteurs qui savent dépasser son parti-pris symboliste et allégorique. Un véritable OVNI éditorial qui aurait eu bien du mal à survivre en dehors d'Image.

Autre architecte Marvel qui a des envies d'ailleurs, Jason Aaron est arrivé avec sa grosse barbe et Southern Bastards. Série aussi âpre que coup de poing, elle montre que l'auteur de Scalped gagne en maturité et est un formidable peintre de l'Amérique profonde. Puisque nous en sommes aux transfuges de la Maison des Idées, comment ne pas évoquer Kieron Gillen et Jamie McKelvie ? Les deux Britanniques se retrouvent après Phonogram pour livrer un The Wicked + The Divine absolument fabuleux !

De même pour Greg Rucka qui fait de nouveau équipe avec Michael Lark pour le compte d'Image. Ils nous délivrent un Lazarus aussi beau que frappant, Rucka s'adonnant au post-apocalyptique pour s'interroger sur un avenir contrôlé par les mégacorporations qui ont rendu la Terre exsangue. Toujours dans le domaine de la SF, mais qui traite des dimensions alternatives, Rick Remender et Matteo Scalera ont eux décidé de livrer Black Science, qui s'est vite imposé comme l'une des meilleures séries de l'année dernière.

Si on veut parler SF, l'un des meilleurs exemples à prendre est sans doute Saga. Véritable révolution dans la façon de traiter le space opera, la série de Brian K. Vaughan et Fiona Staples appartient à la catégorie des chefs-d'œuvre instantanés, de ceux qui tournent une page de l'histoire de leur Art. Aussi touchant qu'il est passionnant, ce titre se permet d'être aussi juste dans l'émotion que dans la critique qui transparait sans cesse dans les textes de Vaughan.

Un habitué des séries de science-fiction a lui aussi fait son retour. Warren Ellis s'est en effet associé au dessinateur Jason Howard et a imaginé Trees pour Image et montre tout son génie une fois de plus. Ce n'est cependant pas du space-opera mais quelque chose qui pourrait se rapprocher de la hard-science à quoi il mêle de l'anticipation politique. Pas forcément le plus évident des titres évoqués ici, mais l'un des plus passionnants.

Toujours dans le genre préféré d'Isaac Asimov (qu'on évoque ici pour une bonne raison), on peut citer ce qui est pour beaucoup d'entre nous le meilleur numéro un de ce début d'année : The Descender. Créé par un Jeff Lemire au sommet de son Art et un Dustin Nguyen toujours aussi fort, qu'importe le style qu'il aborde, cette série s'annonce comme l'un des futurs chefs-d'œuvre d'Image Comics et provoque un coup de cœur assez immédiat à la lecture.

Délaissons désormais la SF pour aller vers un autre genre des cultures de l'imaginaire : l'horreur. On retrouve ici un auteur qui s'était fait découvrir grâce à ce genre, qui n'a jamais été aussi bon que quand il traite de nos peurs, le fameux Scott Snyder. Celui-ci s'associe au génie graphique Jock et montre dans Wytches qu'il n'a pas son pareil pour provoquer la terreur chez son lecteur.

Beaucoup moins habitué à l'horreur, mais fin connaisseur du succès, Grant Morrison retrouve Chris Burnham et s'essaie à ce genre qu'il a très peu abordé durant sa carrière pourtant bien remplie. En résulte Nameless, forcément avec le scénariste écossais, un titre bien plus complexe que l'on pourrait le croire. Quand le genre horrifique rencontre les obsessions symbolistes de Morrison, c'est explosif !

Son compatriote Mark Millar aussi est bien installé chez Image, il y a même posé les valises de son Millarworld. C'est au sein de celui-ci que l'on découvre la série MPH dans laquelle il compte lancer les bases d'un univers super-héroïque partagé. On lui doit aussi Jupiter's Legacy, qui sera bientôt suivi de son spin-off Jupiter's Circle. Une aubaine pour Image qui tient avec le scénariste de Kick-Ass un auteur aussi prolifique que médiatique.

Terminons sur une touche colorée et fun avec Chew. La série de John Layman et Rob Guillory est un chef-d'œuvre d'humour absurde et référencé. Quand un détective qui a la possibilité de voir le passé de ce qu'il mange se lance sur les traces de vampires, extraterrestres et autres poulets-cybernétiques-mutants-catcheurs-tueurs, forcément les situations ne peuvent que conduire à un grand n'importe-quoi des plus rafraichissants.

Chapitre suivant >Des séries pour tout le monde
2. Des séries pour tout le monde
Chapitre 2

Des séries pour tout le monde

On continue notre exploration du catalogue pour découvrir que Robert Kirkman n'est décidément pas près à lâcher l'affaire puisqu'il a récemment ramené une nouvelle série sur le devant de la scène avec Tech Jacket. Il a laissé le soin à Joe Keatinge de s'occuper du scénario et à Khary Randolph le dessin, d'abord prévu pour sortir exclusivement en ligne, devant son succès Image Comics a décidé de la sortir aussi sur papier.

C'est donc la nouvelle technique de Kirkman, déjà bien pris par ses propres séries et son travail pour la télé, il laisse le soin à d'autres de développer ses concepts. Ainsi, il a pitché Thief of Thieves et a installé une rotation de scénaristes qui s'occupent chacun d'un arc. Actuellement, c'est Andy Diggle qui écrit. En revanche, le dessinateur de cette série qui mêle braquages et problèmes de famille reste Shawn Martinbrough.

Le premier scénariste de Thief of Thieves était Nick Spencer et justement celui-ci a une série au long cours, qui s'approche dangereusement du cinquantième numéro, Morning Glories. Cette série dessinée par Joe Eisma propose la rencontre détonante entre Le Cercle des Poètes Disparus et Lost dans un intrigue à tiroirs qui attirera tous les amateurs de mystères. Problème, celle-ci a bien du mal à sortir sur les étals des Comics-Shops.

Autre série au long cours, où des souris sont les héroïnes d'une pure histoire de fantasy, The Mice Templar créé par Bryan JL Glass et Michael Avon Oeming rentrera bientôt dans sa cinquième saison. Ce dernier a aussi créé avec Taki Soma la série Sinergy. On y suit une jeune fille qui découvre après son premier rapport sexuel qu'elle est capable de voir des monstres interdimensionnels et que justement son petit copain en est un. Ce qui va empirer quand son père va l'emmener chasser ces monstres.

Autre habitué des séries multiples, Rick Remender, que l'on a déjà évoqué, écrit aussi Low et Deadly Class. Il retrouve pour la première son compère Greg Tocchini et dépeint un futur distant où les humains se cachent au fond des mers d'un soleil en pleine expansion et qui a irradié la surface. La seconde, réalisée avec Wes Craig, s'amuse avec le fameux concept d'une classe d'apprentis assassins sur fond d'écriture punk.

Pendant que Jonathan Hickman lance lui aussi encore et toujours de nouvelles séries, la dernière en date étant The Dying and The Dead et est toujours aussi conceptuelle, Matt Fraction pointe lui aussi à la page des scénaristes qui ont beaucoup de choses à dire et sort ainsi Ody-C, une relecture futuriste de la fameuse épopée d'HomèreUlysse est une femme qui veut rentrer chez elle après une guerre qui semblait interminable.

Fraction a investi les locaux d'Image en famille puisque sa femme, Kelly Sue DeConnick, s'est lancée aussi dans la série creator-owned de haute-volée. Dernièrement, inspirée par le cinéma d'exploitation et ses codes, elle a créé Bitch Planet avec sa comparse Valentine De Landro. Une planète prison pour femmes où règne la loi de la plus forte. Une série aussi féministe que délirante et acidulée.

Retour aux super-héros dans une relecture du genre iconoclaste avec Real Heroes. Ici, Bryan Hitch se charge du scénario en plus du dessin et dévoile l'histoire d'un groupe de stars hollywoodiennes qui vont être transportées dans le monde remplit de danger qu'habite les super-héros qu'ils incarnaient habituellement à l'écran. Quand la fiction devient bien plus dangereuse que la réalité.

Image Comics, c'est aussi un réservoir d'histoires incroyables pour les producteurs d'Hollywood. On peut ainsi noter que Five Ghosts de Frank Barbiere, qui présente un homme habité par les fantômes de personnages bien connus comme Dracula ou Robin des Bois, et Peter Panzerfaust de Kurtis J. Wiebe, qui adapte les aventures de Peter Pan durant la Seconde Guerre Mondiale, ont toutes deux vu leurs droits rachetés pour des adaptations futures.

L'éditeur n'accueille pas seulement des petits jeunes qui montent puisque John Arcudi a lancé sa nouvelle série chez Image. Accompagné du dessinateur James Harren, ce scénariste adoré des fans d'Hellboy et Star Wars a lancé Rumble. Pendant ce temps, Jonathan Luna continue de travailler sans son frère et dévoile Alex + Ada. C'est toujours aussi bizarre, c'est toujours aussi bien.

Sur les conseils de Scott Snyder, le jeune Kyle Higgins aussi a déménagé chez Image Comics le temps de dévoiler son C.O.W.L., où l'on découvre une équipe de super-héros dans le Chicago des années 50. De même que Gabriel Hardman qui a choisit cette maison pour sortir The Invisible Republic, où il présente avec Corinna Bechko un thriller politique sur fond de space opera.

Nathan Edmonson lui s'est directement fait connaitre chez Image, avec des séries comme Who Is Jack Ellis ?, il est donc plus que normal qu'il continue de travailler en bonne intelligence avec eux. Dernièrement, il a retrouvé le dessinateur Nic Klein pour Drifter, une série de space opera fortement inspirée par Dune où il pose la modeste question : qu'est-ce qu'un être humain ? Vous avez deux heures.

Vous l'aurez compris, Image Comics accueille tous les genres de scénarios, même les plus farfelus. Ce n'est donc pas étonnant de retrouver un énergumène comme Ales Kot chez eux. Il sort actuellement Zero, une histoire d'espionnage de haut vol où les technologies les plus avancées sont évidemment de la partie. Autre doux-dingue de l'industrie, Justin Jordan joue avec la contamination par un virus aussi mystérieux qu'effrayant dans Spread.

Pendant ce temps-là, le nom le plus drôle de toute l'industrie, Jim Zub, s'amuse avec les genres et crée un buddy-movie dans un univers de fantasy avec Skullkickers. C'est mis en image par Edwin Huang et c'est aussi hilarant que violent.

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3. Ce qui est à suivre
Chapitre 3

Ce qui est à suivre

Si Image Comics a déjà un catalogue impressionnant (nous n'avons présenté que deux-tiers des séries qui peuvent sortir chez eux actuellement), il ne se conjugue pas qu'au présent. Bénéficiant de l'élan qui la pousse en avant, la maison d'édition a déjà prévu un bon nombre de séries plus excitantes les unes que les autres. C'est donc un futur radieux qui s'ouvre devant la boite de Todd McFarlane et compagnie !

Ainsi, nous commencerons avec ce qui s'annonce comme l'un des blockbusters de ce début d'année, qu'importe s'il n'est pas chez les deux majors. En effet, pour la première fois, Mark Millar, scénariste hautement médiatique, et Sean G. Murphy, dessinateur devenu une véritable star du milieu en seulement quelques années, travaillent ensemble pour dévoiler Chrononauts. Le premier numéro sort dans deux semaines et sera l'occasion de découvrir deux potes voyageant d'univers alternatifs en univers alternatifs.

Le 1er mai, Image fait ce qu'il lui plait. Alex De Campi a imaginé avec la dessinatrice Carla Speed McNeil la série No Mercy, une histoire d'horreur pour bien vous rappeler qu'il ne faut pas trop se marrer. Un groupe de jeunes étudiants profitent de leurs vacances pour aller construire des écoles en Amérique Centrale, seulement leur bus a un accident de la route et ils se retrouvent bloqués au beau milieu d'un environnement hostile. Et pas seulement à cause de la nature difficile.


Le même jour, nous découvrirons le premier numéro de la dernière série de la trilogie Luther Strode. Œuvre hautement iconoclaste qui a contribué à faire connaître Justin Jordan et Tradd Moore, elle portera l'histoire encore plus loin. Après un gap temporel de cinq ans, Luther revient et il n'est plus un jeune ado perdu, bien décidé à conclure cette histoire dans un maximum de violence sanguinolente !

Chip Zdarsky, dessinateur de Sex Criminals, devient scénariste avec la série Kaptara, dont le premier numéro sort le 22 avril. Des astronautes se retrouvent bloqués sur un monde étrange dont ils doivent absolument partir s'ils veulent sauver la Terre ! Un pitch de série Z totalement assumé puisque les auteurs expliquent que le "S" de SF n'est pas vraiment ce qu'il les intéressaient pour le coup, bien plus intéressés qu'ils étaient par la fiction.

Après un petit tour par DC Comics, John McCrea ira chez Image Comics pour lancer la nouvelle série de Phil Hester : Mythic. On va y suivre une unité un peu spéciale, composée d'un chaman apache, une immortelle grecque et un vendeur de téléphone, qui doit s'assurer que la population continue de croire au plus gros mensonge de tous les temps : la science ! Elle n'existe pas, c'est la magie qui fait tourner le monde. Voilà une vue de l'esprit des plus intéressantes et on a fortement envie de voir à quoi cela va nous mener.

En même temps, le 6 mai, nous découvrirons un héritier la suite de l'œuvre majeure de l'héritier de la BD underground new-yorkaise : Minimum Wage : Many Bad Decisions. Nouveau chapitre de ce comics introspectif de Bob Fingerman, il est la caution BD crade et hautement punk CBGB d'Image Comics (qui est le plus Californien des éditeurs). Votre dose de No Future de l'année.

Le 13 mai sera l'occasion de découvrir la nouvelle série de graphic novels de Warren Ellis. Croyez-nous si nous vous disons que ça sent très bon, le scénariste de Whitechapel ayant avoué qu'il se sentait libéré par le système éditorial mis en place par Image. Il retrouve Declan Shalvey et Jordie Bellaire pour faire ce Injection. Un récit hard-science où l'on suit cinq personnes qui ont empoisonné le monde au XXIème siècle et qui doivent maintenant sauver l'humanité d'un monde qui devient trop bizarre pour la supporter.

Ed Brisson, qui s'est fait connaitre en tant que lettreur, semble avoir pris goût au travail de scénariste puisque après Sheltered, il se lance avec le dessinateur Brian Level dans la série The Mantle. Il racontera l'histoire d'un homme qui rentre bourré d'un concert de punk et qui va se faire frapper par une lumière avant de devenir le nouvel hôte d'une force qui le pousse à devenir un super-héros.

Puisque nous en sommes à parler de punk et de boisson, la semaine suivante Joe Casey, qui écrit aussi Sex actuellement pour Image, sortira avec Paul Maybury le premier numéro de Valhalla Mad. Nous y suivrons trois dieux asgardiens qui décident de se faire un petit road-trip parmi les mortels afin de vider toutes les tavernes qu'ils pourront trouver. Good spirit !

Attention, la fin du mois de mai sera l'occasion de découvrir la nouvelle série conceptuelle d'Ales Kot et Will Tempest. Nous suivrons quatre personnes dans Material. Un homme qui rentre chez lui de Guantanamo Bay changé à jamais. Une actrice qui reçoit une offre qui pourrait relancer sa carrière. Un garçon qui se sort d'une émeute pour se retrouver embringuer dans un mouvement révolutionnaire. Un philosophe qui est contacté par un être qui remet en cause ses croyances. Voilà.

Brian Buccelato a enfin réussi à lâcher Francis Manapul (enfin pas vraiment, celui-ci réalisant une couverture), pour scénariser Sons of the Devil. On retrouve le dessinateur Toni Infante au sommaire de ce comics que les auteurs décrivent comme la rencontre entre True Detective, Orphan Black et Helter Skelter. Du thriller sur fond d'ésotérisme juste avant de découvrir la nouvelle saison de la série de Nic Pizzolatto.

Enfin, comment ne pas évoquer la sortie en fin d'année de la collaboration entre deux scénaristes stars de DC Comics ? Scott Snyder et Jeff Lemire. Le premier s'occupe du scénario, le second du dessin (même s'il l'on se doute qu'il a aussi touché à l'histoire). Nous découvrirons dans AD : After Death un futur où la mort a été guérie. Pas forcément la meilleure des nouvelles, sauf pour la teneur de l'histoire qui avec un tel synopsis peut s'envoler vers de nouveaux sommets.

Ce ne sont là évidemment que les projets qui ont déjà été dévoilé, Image aimant bien profiter de son Image Expo pour faire des annonces massives. Cependant, il est remarquable de voir la sérénité qu'affiche cet éditeur avec autant de nouveautés, par des créateurs reconnus, dans un contexte actuel qui semble manquer de sérénité. Forcément, on peut aussi se demander s'il reste autant de place pour la découverte, aspect important de la personnalité de la maison d'édition, avec autant d'auteurs de renoms. L'émergence d'artistes comme Nathan Edmonson ou Justin Jordan montre cependant qu'il reste encore des places à prendre.

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Chapitre 1

Les incontournables

Image Comics n'a certainement pas le même passé que ses estimés concurrents, avec seulement vingt ans d'existence là où Marvel et DC Comics prennent leurs racines avant la Seconde Guerre Mondiale. Pourtant, Force est de constater qu'ils alignent déjà quelques classiques des comics et des séries qui sont amenées à devenir des références.

On ne pouvait que commencer avec The Walking Dead. Véritable locomotive pour l'éditeur qui grâce à cette série de Robert Kirkman, qui regagne enfin des couleurs après une longue traversée du désert, qui affronte presque sur un pied d'égalité un grand nombre de séries mainstream. Surtout, il cartonne en TPB en se plaçant mois après mois en tête des ventes. Cette manne financière n'est sans doute pas étrangère au regain de forme d'Image. Autant se le dire, les dirigeants de la maison d'édition sont devenus zombiephiles !

Notons que Robert Kirkman a envie de doubler la mise puisqu'il a récemment lancé Outcast avec Paul Azaceta. Toujours dans le domaine de l'horreur, il délaisse les zombies pour la possession. L'ambition reste la même et cette série pourrait même suivre le chemin emprunté par son aînée puisqu'elle aussi va connaître une adaptation en série télé.

Toujours du côté de Robert Kirkman, sa série Invincible a crevé le plafond des cent numéros et réunit chaque mois un public fidèle. Souvent comparé à Ultimate Spider-Man, Invincible c'est le super-héros cool et moderne qui permet à Image de proposer de l'encapé classique mais pas trop. Surtout que le scénariste s'éclate à faire des clins-d'œil appuyé au genre super-héroïque et à ses clichés.

Dans les classiques de l'éditeur, nous ne pouvions pas ne pas traiter de Spawn, véritable porte-étendard d'Image. S'il est moins mis en avant et important que ce qu'il était dans les années 90 ou même quand Greg Capullo le dessinait encore, il poursuit tranquillement sa route et Al Simmons fait même son retour. C'est aussi le cas de Savage Dragon, la série d'Erik Larsen, qui sort régulièrement depuis les débuts d'Image et qui a dépassé tranquillement les deux-cent numéros.

Au rang des grands classiques, rappelons Witchblade qui est retourné dans le giron d'Image au même titre que son imprint Top Cow. La série a vu Ron Marz revenir aux affaires après son expérience ratée chez DC Comics et elle semble bien partie pour durer encore bien longtemps. Au rang des vieux briscards toujours verts, notons la présence d'Elephantmen. La série de Richard Starkings est le meilleur prétexte de recherche graphique qu'il aurait pu imaginer, si bien qu'elle s'est installée durablement dans le cœur des lecteurs pour l'excellence que son créateur exige à ses collaborateurs.

Si les anciens sont toujours bien présentés, une nouvelle génération d'auteurs s'installent à la tête d'un effort créatif assez formidable. Matt Fraction fait partie de ces nouveaux scénaristes qui dynamisent les comics, avec des séries comme Sex Criminals qui fût l'une des meilleures surprises de l'année dernière (et dont les droits viennent d'être rachetés pour la télé). D'ailleurs, il a aussi ramené les nouveaux épisodes de Casanova, son espion haut en couleurs, chez Image, déboutant Marvel qui avait pourtant très envie de conserver cette série dans son label Icon.

Fraction n'est pas venu ici pour rien, il n'a fait que suivre son mentor quand il était chez Marvel : Ed Brubaker. Le natif du Maryland a en effet complètement quitté les majors et s'épanouit pleinement chez Image, en sortant des petits chef-d'œuvres comme Fatale, où quand H.P. Lovecraft rencontre les meilleurs polars noirs. Toujours avec son ami et dessinateur Sean Phillips, il a lancé depuis peu The Fade Out, qui prend le même chemin vers les sommets (et dont nous devrions vous reparler plus en détail sous peu).

Puisque nous en sommes à ceux que Marvel avait présenté comme étant ses architectes (hum hum), il convient d'évoquer Jonathan Hickman. Véritable stakhanoviste de la création de série, il a quand même réussi à tenir un de ses titres sur le long-terme : East of West. Conte philosophique aussi indescriptible que riche, il récompense les lecteurs qui savent dépasser son parti-pris symboliste et allégorique. Un véritable OVNI éditorial qui aurait eu bien du mal à survivre en dehors d'Image.

Autre architecte Marvel qui a des envies d'ailleurs, Jason Aaron est arrivé avec sa grosse barbe et Southern Bastards. Série aussi âpre que coup de poing, elle montre que l'auteur de Scalped gagne en maturité et est un formidable peintre de l'Amérique profonde. Puisque nous en sommes aux transfuges de la Maison des Idées, comment ne pas évoquer Kieron Gillen et Jamie McKelvie ? Les deux Britanniques se retrouvent après Phonogram pour livrer un The Wicked + The Divine absolument fabuleux !

De même pour Greg Rucka qui fait de nouveau équipe avec Michael Lark pour le compte d'Image. Ils nous délivrent un Lazarus aussi beau que frappant, Rucka s'adonnant au post-apocalyptique pour s'interroger sur un avenir contrôlé par les mégacorporations qui ont rendu la Terre exsangue. Toujours dans le domaine de la SF, mais qui traite des dimensions alternatives, Rick Remender et Matteo Scalera ont eux décidé de livrer Black Science, qui s'est vite imposé comme l'une des meilleures séries de l'année dernière.

Si on veut parler SF, l'un des meilleurs exemples à prendre est sans doute Saga. Véritable révolution dans la façon de traiter le space opera, la série de Brian K. Vaughan et Fiona Staples appartient à la catégorie des chefs-d'œuvre instantanés, de ceux qui tournent une page de l'histoire de leur Art. Aussi touchant qu'il est passionnant, ce titre se permet d'être aussi juste dans l'émotion que dans la critique qui transparait sans cesse dans les textes de Vaughan.

Un habitué des séries de science-fiction a lui aussi fait son retour. Warren Ellis s'est en effet associé au dessinateur Jason Howard et a imaginé Trees pour Image et montre tout son génie une fois de plus. Ce n'est cependant pas du space-opera mais quelque chose qui pourrait se rapprocher de la hard-science à quoi il mêle de l'anticipation politique. Pas forcément le plus évident des titres évoqués ici, mais l'un des plus passionnants.

Toujours dans le genre préféré d'Isaac Asimov (qu'on évoque ici pour une bonne raison), on peut citer ce qui est pour beaucoup d'entre nous le meilleur numéro un de ce début d'année : The Descender. Créé par un Jeff Lemire au sommet de son Art et un Dustin Nguyen toujours aussi fort, qu'importe le style qu'il aborde, cette série s'annonce comme l'un des futurs chefs-d'œuvre d'Image Comics et provoque un coup de cœur assez immédiat à la lecture.

Délaissons désormais la SF pour aller vers un autre genre des cultures de l'imaginaire : l'horreur. On retrouve ici un auteur qui s'était fait découvrir grâce à ce genre, qui n'a jamais été aussi bon que quand il traite de nos peurs, le fameux Scott Snyder. Celui-ci s'associe au génie graphique Jock et montre dans Wytches qu'il n'a pas son pareil pour provoquer la terreur chez son lecteur.

Beaucoup moins habitué à l'horreur, mais fin connaisseur du succès, Grant Morrison retrouve Chris Burnham et s'essaie à ce genre qu'il a très peu abordé durant sa carrière pourtant bien remplie. En résulte Nameless, forcément avec le scénariste écossais, un titre bien plus complexe que l'on pourrait le croire. Quand le genre horrifique rencontre les obsessions symbolistes de Morrison, c'est explosif !

Son compatriote Mark Millar aussi est bien installé chez Image, il y a même posé les valises de son Millarworld. C'est au sein de celui-ci que l'on découvre la série MPH dans laquelle il compte lancer les bases d'un univers super-héroïque partagé. On lui doit aussi Jupiter's Legacy, qui sera bientôt suivi de son spin-off Jupiter's Circle. Une aubaine pour Image qui tient avec le scénariste de Kick-Ass un auteur aussi prolifique que médiatique.

Terminons sur une touche colorée et fun avec Chew. La série de John Layman et Rob Guillory est un chef-d'œuvre d'humour absurde et référencé. Quand un détective qui a la possibilité de voir le passé de ce qu'il mange se lance sur les traces de vampires, extraterrestres et autres poulets-cybernétiques-mutants-catcheurs-tueurs, forcément les situations ne peuvent que conduire à un grand n'importe-quoi des plus rafraichissants.

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Alfro
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