Les votes ont parlé, voici ma review de Batman #32 !
Grand manitou du Chevalier Noir depuis les débuts des New 52, Scott Snyder a décidé de prendre ses lecteurs à contrepied il y a maintenant plus d'un an en revisitant le passé de son héros avec l'arc en 3 parties, Zero Year. Batman arrive aujourd'hui à son 32ème numéro et l'année Zéro est sur le point de s'achever pour Bruce Wayne !
Zero Year peine à convaincre depuis ses débuts et les chapitres Secret City et Dark City restent encore en travers de la gorge de nombreux amoureux du Chevalier Noir qui ont vu certains éléments de son histoire modifiés sous la plume du scénariste américain. Scott Snyder a de plus décidé de s'essayer à un exercice relativement difficile en menant son héros dans une aventure aux antipodes des sombres ruelles de Gotham City avec le chapitre final de son arc, Savage City.
Sans dévoiler tous les tenants et aboutissants des évènements de ce dernier tiers de Zero Year, il faut savoir que Batman doit ici faire face à l'un de ses ennemis les plus retors, le Riddler (a.k.a. le Sphinx a.k.a. l'Homme-Mystère), qui, dans un moment de méchanceté, a décidé de prendre le contrôle de Gotham City, maintenant coupée du monde et devenue une ville jungle dans laquelle Will Smith pourrait se promener avec son chien à chaque tournant. Pour s'en sortir, rien de plus simple, il suffit de poser une colle au rois des énigmes au risque de mourir dans d'atroces souffrances (n'est pas méchant qui veut).
Clairement, le pitch de Savage City laisse une petit arrière-goût de déjà-vu avec l'Homme Chauve-Souris puisque Christopher Nolan et son Dark Knight Rises ne semblent pas être loin derrière. Les gothamites sont coupés du monde pendant que Batman, Lucius Fox et Jim Gordon, aidés de soldats directement sortis du jeu vidéo Crysis, forment la rébellion pour en finir avec l'occupation de la ville. Changez la verdure suintante de Savage City par de la neige, le Riddler par Bane et on se croirait au cinéma. Pour autant, si Batman semble avoir perdu de la superbe de Court (et Night) of the Owls et de Death of the Family, le scénariste semble avoir repris du poil de la bête sur la fin de Zero Year et Savage City.
L'homme renoue en effet avec son sens certain de la dramaturgie et ce chapitre est véritablement une chasse à l'homme entre le plus grand détective du monde et le vilain en vert qui adore poser les énigmes les plus tordues. Si les précédents numéros du titre donnaient l'impression de s'embourber, il faut avouer que Bruce Wayne arrête sa petite foulée pour tenter un sprint avec ce Batman #32 qui ne serait pas aussi bon sans le talent certain de Greg Capullo.
Si les dessins de l'Américain sont véritablement travaillés, il faut tout de même avouer que le titre manque parfois d'audace dans le découpage de ses cases. Pour autant, les dernières pages de ce numéro renouent beaucoup plus avec l'univers sombre de l'orphelin de Gotham et promettent un final intéressant. Car l'obscurité, c'est une nouvelle fois ce qui manque à la série Batman. Depuis le début de Zero Year, Scott Snyder et Greg Capullo ont décidé de véritablement bouleverser l'univers visuel de leur héros avec des teintes de couleurs beaucoup plus agressives qu'à l'accoutumée, laissant au vestiaire et pour de bon les rouges et noirs qui vont si bien à Batman. Ce qui n'est évidemment pas au goût de tout le monde.
Tout comme depuis le début de Zero Year, l'ADN visuel du Chevalier Noir manque terriblement à la série et à ce Batman #32 même si Scott Snyder a réussi à redresser la barre avec Savage City. Il faut dire que ce numéro manque d'enjeux et probablement d'ambition, ce qui avait fait la renommée de son scénariste lors de ses deux premiers arcs majeurs des New 52 sur le titre. Mais peut-être que Scott Snyder nous réserve une dernière surprise le mois prochain avec Batman #33 qui signera la fin de l'année Zéro...
