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Amazing Spider-Man: Family Business, la review

Amazing Spider-Man: Family Business, la review

ReviewMarvel
On a aimé• Mark Waid et James Robinson en parfait accord;
• Dell'Otto excellemment équilibré par Dell'Edera;
• Du très bon Peter Parker.
On a moins aimé• Une intrigue bonne mais parfois facile;
• 25€ pour une petite centaine de pages.
Notre note

La semaine dernière, en allant chercher mes comics du côté d'A Plein Rêves, je me suis retrouvé confronté à un terrible dilemme. Je venais de lâcher une somme d’argent conséquente pour mes comics du mois (une centaine de singles par mois, je vous laisse faire le calcul), quand Jeff me pointe le présentoir des nouveautés en me disant « Eh t’as vu ce qui est sorti ? ». Ce qu’il me pointait, c’était l’OGN (pour Original Graphic Novel) Amazing Spider-Man : Family Business. Après environ 12 secondes de réflexion et de feuilletage plus ou moins intense, j’ai répliqué par un « T’es un enfoiré Jeff, tu vas me faire raquer 25€ de plus », avant de dégainer ma Mastercard. Mais il a eu raison.

 

Comme beaucoup de fans de comic books, à priori complètement débiles au fond d’eux-mêmes, je me retrouve souvent tiraillé face à la sortie de ce genre bien particulier. Attaché à ma précieuse continuité, je m’offusque forcément quand Marvel me sort une histoire sur Peter Parker, en pleine période Superior Spider-Man, qui a le culot honteux de partir sur l’idée de donner une sœur à notre Tisseur préféré (enfin, sauf pour ceux qui préfèrent le Superior Spider-Man, Ben Reilly ou encore toutes les itérations possibles et imaginables).

D’un autre côté quelques-unes des plus grandes histoires que j’ai lues se trouvent hors continuité. C’est l’occasion pour les auteurs de se lâcher et d’aller à l’essentiel des personnages et de leurs idées. DC Comics est particulièrement fort sur le sujet, avec des histoires comme Kingdom Come, The Dark Knight Returns, All-Star Superman ou encore la récente ligne Earth One. Les auteurs osent, et si on leur en laisse la liberté, ils pulvérisent quelques sommets. Alors forcément, quand je vois Mark Waid, James Robinson, et Gabriele Dell’Otto sur la même couverture, les « pour » en viennent à écraser les « contre ». Moins familier de Werther Dell’Edera, qui s’occupe aussi des dessins que vient peindre Dell’Otto, j’ai découvert ici qu’il s’accorde parfaitement avec son compère, faisant ressortir ce qu’il a de meilleurs.

On a beau dire, si je ne trouve pas que des défauts à Superior Spider-Man (je suis vraiment partagé entre certaines vraies bonnes idées et certaines vraies mauvaises idées), ça fait sacrément plaisir de voir Peter Parker dans ces pages. Mark Waid et James Robinson ont tout compris. Je ne sais pas si les deux ont travaillé sur des éléments différents, si l’un a pris le dessus sur l’autre, ou s’ils ont juste trouvé la cohésion parfaite, mais c’est LE Peter Parker que nous avons devant les yeux. Ceux qui ne voient en lui qu’une « pleureuse » n’ont pas dû lire les mêmes arcs que moi. On a ici un Parker qui accepte sa malchance et vit sa vie comme elle vient, sachant toujours que ça va dégénérer. Cela nous donne un personnage presque détaché de lui-même, qui a un très bon regard sur ce qu’il est, d’où il vient et où il va, même si sa vie peut toujours être chamboulée.

 

La couverture de cet OGN ment éhontément. Ce n’est pas une histoire sur Spider-Man mais réellement sur Peter. C’est sa vie qui est impactée, son passé et celui de ses parents qui jouent un rôle important, et son identité de Tisseur n’est utilisée que très ponctuellement, et avec brio, offrant d’ailleurs un moment de fan-service absolu que les fans des années 80 apprécieront plus que tout.

On ne va pas vous en livrer trop sur l’histoire. Elle oscille entre certains rebondissements classiques et certains éléments très bien vu. Elle est surtout là pour mettre le doigt sur des éléments de la vie de Peter Parker qu’on a tendance à oublier : ses parents et leur histoire, et leur impact sur la vie de Peter. La réflexion de Peter sur le sujet devrait d’ailleurs fermer le bec des haters mentionnés un peu plus haut.

Pour en revenir à Dell’Otto et Dell’Edera, quand je disais que le second faisait ressortir le meilleur du premier, c’est qu’ils livrent tous les deux un travail impeccable dans leur partie. Là où Dell’Otto a tendance à fournir un travail magnifique mais souvent assez statique, sujet à faire de belle frise mais  à mal représenter l’action, les layouts de Dell’Edera donnent une base parfaite à sa peinture. Aussi bien dans les quelques scènes d’action que dans les moments plus intimes, sur des splash-pages ou la plus petite des cases, on ressent l’émotion et le dynamisme des scènes.

Là où le premier OGN de Marvel, Avengers : Endless Wartime, souffrait de quelques défauts, celui-ci vient remonter la barre et les corriger de plus belle. Plus d’intégration absolue à la continuité récente. Plus de problème de dessin qui ne serait pas au niveau du scénario. Cet OGN se vit pleinement de son côté, nous donne les références impératives pour le comprendre, et s’occupe de nous faire comprendre un message essentiel. Spider-Man est Peter Parker, mais Peter Parker n’est pas que Spider-Man.

Si comme moi, vous hésitez l’espace d’un instant à vous jeter dans l’aventure, cessez tout de suite et sautez sur cet OGN qui devrait s’inscrire dans l’histoire du Tisseur. Mélange d’histoire originale et de bases sur Peter Parker, il se lit et se regarde comme un jolie œuvre d’art, nous ramène à la nostalgie des plus grandes époques sur Spider-Man, et nous appelle à nous poser une question que Marvel va devoir se poser un jour où l’autre : à quand la chance à d’autres équipes sur le Spider-Man classique ?

Manu
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