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Tomb Raider #1, la review

Tomb Raider #1, la review

ReviewDark Horse
On a aimé• La vraie suite du jeu
• Une enquête dans l'esprit Tomb Raider
• De vraies implications (?)
On a moins aimé• Un manque de détail dans les dessins
• Une écriture un peu "jeu vidéo"
• Les hommes c'est le mal
Notre note

Après avoir relancé avec brio la franchise Tomb Raider sur PC et consoles l'an dernier, Square Enix s'associe à Dark Horse pour fournir la suite officielle du jeu en comic book. Le tout est chapeauté par une Gail Simone qui, si elle avait auparavant refusé la proposition de ce "reboot injustifiable", a fait machine arrière après avoir posé les mains sur sa manette de Xbox. Mais le reboot comics se trouve-t-il être à la hauteur de son équivalent video-ludique ?

 

La seule et unique fois où j'ai par le passé posé les yeux sur un comic book Tomb Raider remonte à quelques années. Au détour d'un comic shop j'ai ouvert une édition pour me retrouver face à ce que j'appelle un "comic boobs", ayant de plus sa propre continuité, et qui ne faisait pas grand chose pour me donner envie de poursuivre la lecture. Lara Croft vivait alors sous deux formes sans trop de rapport l'une à l'autre.

Ici, Dark Horse et Square Enix tentent la narration transmédia. La Lara Croft qu'on voit dans ce numéro 1 est celle qu'on a laissée à la fin du jeu, revenue à sa vie réelle, et on va la suivre ainsi jusqu'à ce que Crystal Dynamics mette en route la production du prochain jeu de sa licence. Le problème auquel on peut s'attendre, comme à l'accoutumée, est que cette partie comic book ne soit que partiellement voire pas du tout prise en compte. Quelle est sa légitimité face au prochain jeu vidéo ? Que se passe-t-il si les scénaristes d'un futur Tomb Raider 2 décident que tout ce qu'on lit ne s'est jamais passé ? Habituellement dans ce genre de cas, la partie comic book reste "inoffensive" pour éviter ce piège de la continuité, mais ici vous aurez quelques surprises dès le numéro 1, avec des survivants auxquels il arrive de vrais événements marquants.

A côté de cela, l'histoire est Tomb Raider tout ce qu'il y a de plus classique avec la découverte d'une malédiction, sur fond un peu personnel pour Lara. On commence d'ailleurs en la voyant traumatisée par ce qu'elle a vécu, dans une scène de rêve assez étrange. Là où ça ne va pas, c'est qu'on n'a pas toujours l'impression de lire du Gail Simone. Suis-je d'ailleurs le seul à trouver qu'il y a longtemps qu'on n'a plus l'impression de lire du Gail Simone ? J'ai le sentiment qu'elle est éditorialement moins libre aujourd'hui qu'elle ne l'a été auparavant. Là, ça se traduit par une scène d'intro' directement scénarisée pour un jeu vidéo. Les actions, les mouvements, tout sent le script au sens vidéoludique du terme et rien ne sonne franchement naturel. Quant à la suite, c'est un numéro 1 qui se déroule sans faire de vagues, à l'exception d'un point très gênant.

Lara Croft a toujours été un personnage ambigu. Femme forte, indépendante, l'un des grands symboles du féminisme des années 90 avec Buffy, on l'a pourtant dépeinte comme une bimbo aux mini-shorts sur lesquels les game-designers aimaient bien faire des gros plans. Dans le reboot, elle retrouve une morphologie plus normale, mais suscite le débat via une scène en début de jeu qui a amené une forte polémique (celle de la tentative de viol), là où il n'y avait pas forcément de raison. Ici la scène gênante fait fortement tâche vis-à-vis du personnage. Lara fait appel à un guide pour l'emmener dans le désert, guide dépeint globalement comme un gros porc qui suggère que le désert est un endroit dangereux pour une jeune fille de bonne famille comme elle, et que si elle risque d'avoir besoin de son aide, il faudrait qu'elle soit gentille... NON MAIS ABATTEZ-MOI ! Pourquoi, à une époque où ça ne devrait plus être un exploit de montrer une femme forte et indépendante en héroïne de jeu vidéo ou de comic book, pourquoi a-t-on besoin de tirer de l'autre côté de la corde en montrant que l'homme n'est qu'un salaud dégueulasse qui ne cherche qu'à se faire (à violer ?) des petites minettes ? J'ai trouvé ça particulièrement mal vu, et ça plombe totalement l'esprit de ce numéro.

L'autre élément qui mine le numéro, et la série a priori, est le dessin de Nicolas Daniel Selma. Ne vous fiez pas à la couverture, dès la première page vous serez déçus. Non que le trait soit mauvais, mais les cases sont vides, manquent de texture et de détails. Ajoutez à cela une colorisation trop pâle, amenant un rendu très fade par rapport à ce qu'on connaît du jeu vidéo.

 

Mi-figue, mi-raisin,  ce Tomb Raider #1 n'est pas foncièrement mauvais mais absolument pas passionnant, et encore moins révolutionnaire. On doute qu'il aura un grand impact sur la suite de la saga, mais surtout il manque l'occasion de créer une nouvelle grande icône des comic books, là où ont réussi à s'imposer des personnages comme Batwoman, Wonder Woman, Captain Marvel ou Black Widow chez les deux majors.

Manu
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