Dans les années 60, durant le Silver Age rayonnant, les héros naissant sous la plume de Stan Lee et le crayon de Jack Kirby ne trouvaient pas domicile dans un comic-shop mais dans les kiosques de journaux, au milieu de parutions qui relataient la peur de la bombe atomique et la montée inquiétante d'une contre-culture poussée à bout de bras par des jeunes aux cheveux longs et sales.
Ce sont d'ailleurs ces jeunes hippies qui vont pour la première fois cristalliser le monde de la bande dessinée américaine. Dans la capitale du Summer of Love, San Francisco, l'un de ces passionnés de culture underground, Gary Arlington, va pour la première fois monter une boutique qui ne vend que des comics, et du matériel s'y rapportant.
Cette boutique, la San Francisco Comic Book Company, n'est alors qu'une modeste échoppe, juste un lieu créé par un passionné. Mais faut dire que ce dernier a dans ses fréquentations les grands noms du comix underground, des gens qui sont alors aussi célèbres que les Grateful Dead ou Big Brother & The Holding Company qu'ils accompagnent souvent.
Ces artistes qui se retrouvent dans cette boutique ne sont autres que Robert Crumb, Bill Griffith ou Spain Rodriguez. Par un heureux concours de circonstances (ou par une saine émulation ?), Arlington s'était retrouvé être le point de rencontre de ceux qui faisaient le plus avancer le monde du comics, voire de la bande dessinée dans son ensemble, à l'époque.
Il continuera ainsi toute sa vie jusqu'à ce que fin janvier, le diabète et une maladie cardiaque le terrassent à l'âge de 75 ans. Cependant, il avait une vie parallèle qu'on peut toujours découvrir aujourd'hui. En effet, il était artiste lui-même et retranscrivait sa vision ensoleillée du monde. En 2011, Last Gap décida de lui consacrer une rétrospective : I Am Not of This Planet : The Art of Gary Arlington.
Source : Konbini
