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Avant-première : Battling Boy Tome 1, la review

Avant-première : Battling Boy Tome 1, la review

ReviewUrban
On a aimé• Une histoire pleine de punch
• Un héritage de la bande-dessinée mondiale
• Une profusion d'idées
On a moins aimé• Oscille entre deux publics
• Quelques dialogues ratés
Notre note

Urban Comics continue de fureter dans les comics indépendants, en glanant quelques petites pépites ici et là, comme ce Battling Boy édité en premier lieu par First Second Books (dont nous avons appris l'existence avec ce comics). Là où leur travail de prospecteurs est encore plus fort, c'est quand ils proposent ce premier volume seulement trois jours après la sortie américaine, en partenariat avec les éditions Dargaud. Mais cela valait-il un tel empressement ?


"Il ne supporte plus les chaînes de l'enfance."

Déjà, il faut commencer par préciser un élément qu'il faut bien avoir en tête lors de la lecture de ce volume, c'est qu'il a été écrit pour un lectorat de jeunes adolescents. De toute façon, cela saute assez rapidement aux yeux, puisque le récit reprend la trame scénaristique classique (ou presque) d'un shonen. Le héros, ce fameux Battling Boy, est un enfant-dieu qui doit passer une épreuve sur une Terre parallèle pour faire son rite de passage qui le mènera vers l'âge adulte. D'ailleurs, il est amusant de noter le petit clin d'œil qu'adresse Paul Pope à notre Terre quand les dieux affirment qu'ils ont envoyé bien trop de héros sur celle-ci pour en envoyer un de plus. On va progressivement voir le héros prendre conscience de sa force, gagner petit à petit une confiance en soi et découvrir le sens des responsabilités. Le tout sur un rythme haletant, où les scènes d'actions sont mises à l'honneur et offrent une lecture des plus rafraîchissantes.

On a évoqué le shonen comme inspiration de Paul Pope pour la trame scénaristique, mais ses influences ne s'arrêtent pas là. Comment ne pas penser à Katsuhiro Otomo dans ses décors, à Jack Kirby dans sa cosmologie ou à la bande-dessinée punk anglaise des années 70 dans le fourmillement de détails ? On sait que Paul Pope est un touche-à-tout de génie qui a su passer du manga SuperTrouble au comics le plus emblématique en signant une mini-série en quatre épisodes sur Batman (Batman : Year 100).  Il va même puiser dans la culture européenne, puisque l'on ressent l'empreinte laissée dans son style graphique par un Hugo Pratt qu'il ne cesse de porter aux nues. L'artiste américain est donc un auteur mondialiste, qui a su digérer tout ce que que sa curiosité galopante mettait à sa portée. En résulte une œuvre assez particulière et innovante.


"Je ne suis pas un tueur de monstres comme lui..."

Là où ce melting-pot d'influences sert la cause de son auteur, c'est quand elles se confrontent l'une à l'autre, et qu'il en résulte un tout nouveau paradigme. Reprendre le mythe de Superman, le transposer dans une mythologie floue mais qui n'est pas sans nous rappeler celle des Grecs anciens, et le faire atterrir dans une terre post-apocalyptique où agit un héros qui ne peut que nous rappeler ce bon vieux Batman, forcément au final le résultat est des plus explosifs et novateurs. Certes, tous les thèmes sont connus, mais Paul Pope arrive tellement à les fusionner les uns aux autres qu'il en ressort une histoire dont on ne pourra pas dire que l'on l'a déjà lu une dizaine de fois. Surtout qu'il ajoute à cela des trouvailles graphiques qui dynamisent la lecture et qui n'offrent aucune possibilité de s'ennuyer alors que l'on parcours les pages de ce premier tome.

On a déjà fait part de la volonté de l'artiste de faire un récit pour un public assez jeune, et si la construction narrative et la morale sous-jacente sont là pour nous le rappeler, elles ne gênent pas la lecture d'une œuvre qui s'avère enrichissante pour un public plus adulte. Mais les dialogues et certaines lignes d'humour sont eux bien plus problématiques. Car si le récit se veux mature, ne prenant pas les plus jeunes pour des demeurés, certaines facilités et autres répliques convenues sont à reporter dans plusieurs bulles. Si bien que l'on se balance toujours entre deux types de narrations qui s'accommodent assez mal l'une de l'autre et qui peuvent nous sorti de la lecture. Cela reste un défaut mineur, mais qui pourrait empêcher d'apprécier à sa pleine mesure une aventure qui, croyez-nous, en vaut le détour.



Le simple nom de Paul Pope nous offrait une promesse tout sauf conformiste. Cet artiste aime bien trop les chemins de traverse pour nous servir un récit consensuel qui ne nous apporterait aucune surprise. Battling Boy est une oeuvreaux influences assumées qui nous offre un instant de pleine liberté créatrice. On ne saurait que trop vous le conseiller si vous avez envie de lectures originales, différentes et riches !

Alfro
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