Créé au sein même des New 52 par Scott Snyder, dans les pages de Batman, la fameuse Cour des Hiboux est paradoxalement très jeune alors qu'elle est censée avoir une histoire qui s'étend sur plusieurs siècles. Le prétexte parfait pour en explorer le passé dans un one-shot du Villains' Month, ce que DC Comics n'a pas manqué de faire.
Tout d'abord, attardons-nous sur un aspect qui n'est pas inhérent à la lecture, mais plutôt à une décision éditoriale quelque peu fâcheuse. La Cour des Hiboux, depuis qu'elle a disparue des pages de Batman, est surtout apparue dans la série Talon écrite par le même scénariste, James Tynion IV, que ce one-shot. D'ailleurs, c'est ici un intermède pour le titre du protégé de Scott Snyder, puisque sur la dernière page, on nous précise bien que la suite de cette histoire est à découvrir dans les pages de Talon. Alors pourquoi insérer cette histoire dans Batman & Robin, qui n'a plus de rapport avec cette obscure confrérie depuis la fin de Night of the Owls ? La réponse est évidente, pour vendre plus, parfois au détriment de lecteurs qui n'auraient pas fait attention à leurs abonnements. C'est sûr qu'un Talon : Court of Owls c'était beaucoup moins vendeur. Ce n'est cependant pas une raison de prendre encore une fois le lecteur pour un pigeon, surtout quand les ventes mensuelles sont en baisse.
Passé cet interlude éditorial, que vaut réellement l'histoire de James Tynion IV ? On voit deux membres de la Cour qui observent un Gotham City au bord du chaos suite à la disparition de la Justice League. Ils vont profiter de leur conversation pour évoquer plusieurs événements du passé, à rebours. Ce procédé est intéressant, puisqu'il rend leur organisation encore plus mystérieuse car elle n'a pas d'histoire d'origine classique avec un début bien défini et une progression logique. On découvre toute l'horreur que peut inspirer la Cour par petites touches impressionnistes, qui permettent de saisir leur essence plutôt que son fonctionnement. Cela aurait pu être encore plus efficace si on n'avait pas eu l'impression de sauter d'un poncif à l'autre au gré des souvenirs. James Tynion IV fait preuve d'assez peu d'imagination dans les exactions que ses personnages peuvent commettre.
Pourtant, il y avait un véritable potentiel dans ce récit. D'abord parce que le scénariste arrive vraiment à nous mettre mal à l'aise face à cette organisation qui n'a absolument rien de caritatif. Leurs crimes et manipulations glacent vraiment le sang tant ils semblent dénués de remords et de morale, et encore plus à cause de l'apparente inéluctabilité de leurs actes. Un moment, la jeune chouette demande à son père s'ils gagnent toujours à la fin, et c'est bien aussi ce qu'il nous apparait; ils ont beau être affaiblis ou durement touchés, ils reviennent inlassablement, tels des Bat-Phenix. Preuve en est qu'ils n'ont pas l'air plus affectés que ça par la croisade qu'a mené Batman. Ensuite, on voit qu'ils sont aussi redoutables les uns pour les autres puisque même une jeune fille à l'allure innocente (de ce qu'on peut en juger, elle porte un masque après tout) cache sous sa robe un poignard dont elle sait visiblement se servir, sans hésitation.
Quand au dessin de Jorge Lucas, on sent la grande influence qu'à eu Simon Bisley sur son style. Cette affiliation est ici bienvenue, puisqu'elle lui permet d'illustrer cette sombre histoire en s'appuyant énormément sur les ombres. Par contre, si le dessin en soi est vraiment bon, il aurait dû laisser l'encrage à un autre tant on a l'impression d'avoir le travail d'un peintre en bâtiment face à nous. Le noir bave de partout, flotte un peu entre les cases, mais surtout, casse toute la dynamique des scènes d'action. La plus belle scène est celle de la fin, malheureusement, c'est aussi celle qui fait comprendre que ce numéro aurait pu se résumer en une page ou deux dans un épisode de Talon. Surtout que le cliffhanger est quelque chose que l'on voit beaucoup ces derniers temps, notamment chez Geoff Johns. Et le problème, c'est que ça manque d'impact.
Alors que James Tynion IV mène bien sa barque avec Talon, on lui a imposé ce numéro qui arrive visiblement trop tôt pour le scénariste, dans un titre qui n'est pas directement impacté par son histoire. Une suite de décisions éditoriales plus que douteuses qui nous mène à nous demander si DC Comics n'a pas fait plus de mal que de bien avec ce Villains' Month...
13 Octobre 2013
Kit_Fisto, serial reviewerSynopsis
A l'occasion du Villains' Month, on découvreune partie du passé de la mystérieuse Cour des Hiboux.
Mon avis
Durant le chaos lié aux événements de Forever Evil et l?arrivée du Syndicat du Crime de la Terre-3, la Cour des Hiboux continue de survivre. Un membre conte plusieurs faits de la Cour à sa fille de 1862 à 1974 et l?emmène dans un lieu des plus secrets. C?est plutôt intéressant sur pour connaître des faits supplémentaires sur l?histoire de la société secrète de Gotham mais on se demande pourquoi ce volet n?est pas paru dans un autre titre comme Batman ou Talon. Un volet noir et violent sur la Cour des Hiboux assez intéressant malgré tout.
3,5/5
13 Septembre 2013
ArnaudMarrant, puisque j'ai bien aimé ce numéro, contrairement à Two-Face et Joker. Autant je conchie l'idée même du Villains Month, autant il ne faut pas non plus inventer des défauts à cette initiative. On évoque régulièrement les Owls dans Talon (normal, la série a été créée suite à Court of the Owls), mais à la base ils sont des ennemis de Batman, tout comme Joker, Two-Face, Clayface, Harley Quinn, Riddler, Bane, Ra's, etc ... Peut-être auriez-vous préféré avoir droit à un Batman 23.16. D'autant qu'à part pour certains numéros, les équipes créatives (les scénaristes notamment) ne sont pas respectés, du genre Tomasi sur Detective, Layman sur TDK ... C'est vraiment chercher la petite bête sans raison.
Pour le reste, j'ai bien aimé l'histoire, qui -il est vrai- fait plus office de teaser pour la suite de Talon. Mais les Owls y sont magnifiquement dépeints, ce qui renforce la mythologie autour de cette organisation que j'apprécie énormément. Idem pour le style noir et baveux du dessin, qui va bien avec cette ambiance sombre. De là à dépenser 4 dollars pour une succession d'anecdotes ... Mieux vaut investir dans Black Manta, qui rebondit sur Aquaman et ouvre plein de pistes sur leprésen
13 Septembre 2013
GumpyLa deuxième semaine du Vilain's Month est bien pire que la première. Aucune histoire ne sort du lot, c'est vraiment moyen.
C'est dommage parce que certaines histoires se passent dans le présent avec donc la Justice League qui a disparu, mais derrière c'est pas exploité du tout.
13 Septembre 2013
CorentinLe Lobo #1 c'est... Pareil, ça ressemble à une introduction ou une préface à une série dédiée à Lobo, sans en être une vraiment. Ca semble plutôt être une mise en abyme du personnage, avec une retcon qui ne veut pas dire grand chose.
(Pour résumer en spoilant: le Lobo métalleux n'est pas le vrai Lobo mais un imposteur qui se fait passer pour lui. Le vrai Lobo, c'est le Lobo émo/rockabilly avec la coupe de cheveux de Travolta dans Grease, et il va tuer l'ancien histoire de faire chier les fans xD)
Bref, pour finir, le Mrfreeze #1, c'est du déjà vu, en fait c'est même tellement du déjà vu qu'on a parfois l'impression que ce personnage ne peut être le héros que d'une seule histoire. En somme, toujours pas de pépite au sein de ce vilain's month, ça reste soit mauvais, soit dispensable, soit anecdotique.
13 Septembre 2013
JymvBien content de ne pas avoir débloqué un centime pour cette masquarade.
13 Septembre 2013
CorentinMerci à nouveau pour cette review. Sans être aussi négatif qu'Alfro, je trouve que là où il aurait des millions de choses à faire avec la Cour des Hiboux (et sur laquelle Snyder devrait revenir plutôt que de faire le mariolle), là c'est vraiment une promo de 24 pages pour la série Talon, et si on connait pas la série, c'est complètement inconsistant.
Sinon, petit point Vilain's Month: je suggère à tous ceux qui ont été déçus par le Joker 23.1 de lire le Harley Quinn, parce que si vous trouvez que le Joker a été mal fait, attendez de voir la nouvelle Harley. C'est un gros fuck à Paul Dini et Bruce Timm... Et tous leurs fans. (même moi qui me suis fadé les 20 numéros de Suicide Squad j'étais horrifié ^^)
Et le Riddler... Ben il est pas mauvais, il est pas bon non plus, c'est encore une fois une grosse promo pour Zero Year. En fait ça ressemble à une anecdote, un interlude ou une préface à Zero Year, ou à n'importe quelle histoire avec le Riddler. Sans être mauvais, c'est encore une fois hyper gratuit, c'est pas vraiment développé, et puis le Riddler a des pouvoirs électriques... Mouarf.