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The Wanderer's Treasure's #51, The Ballad Of Sleeping Beauty

The Wanderer's Treasure's #51, The Ballad Of Sleeping Beauty

chronique

Les contes de fée sont à la mode ces temps-ci. La TV s’y est mise avec Once Upon A Time ou Grimm, le cinéma avec Blanche Neige Et Le Chasseur ou plus récemment Le Monde Fantastique D’Oz. En comics on connaît Fables depuis bien des années. Mais la série de Bill Willingham n’est pas la seule à revisiter les contes.

Ainsi en 2005 The Ballad Of Sleeping Beauty, écrite par Gabriel Benson et dessinée Mike Hawthorne et éditée par Beckett Comics, nous a permis de redécouvrir le conte de Charles Perrault sous la forme d’un western fantastique.

Tout commence alors que deux hommes sont sur l’échafaud, prêts à être pendus. Le premier s’appelle Cole. Gunfighter endurci avec une prime sur sa tête, il semble résigné à la mort. Le second est un jeune homme, un rouquin justement nommé Red. Il a une histoire à raconter. Celle d’une ville qui refusa la charité à une vieille shaman indienne un soir d’hiver, et de la jeune fille qui dut payer le prix de cette erreur. Red aurait voulu pouvoir changer les choses. Mais il va lui aussi mourir au matin.

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Sauf que le matin venu, Will intervient. Will c’est le compagnon de route de Cole, sorte de Falstaff de l’ouest sauvage, pour le physique comme pour le caractère. Une impressionnante et chaotique intervention plus tard, il réussit à délivrer son ami, et les deux compères filent. Ou presque. Ils ne peuvent se résoudre à abandonner Red (surtout Will). Alors ils décident de revenir le soir suivant.

Seulement un homme les a devancés. Un grand escogriffe tout de noir vêtu nommé Drake, qui sème la mort partout où il passe. Mais qui épargne Red. Allez savoir pourquoi. Cole aimerait bien le savoir lui. Parce qu’il connaît bien Drake. Il le traque. A moins que ce ne soit l’inverse…

Finalement le trio s’échappe. Et Cole finit par accepter de mener Red jusqu’à la ville de Briar Rose où sa belle est supposée dormir, en ayant entraîné toute la ville dans ce sommeil magique. Peu importe que cela ait l’air d’une fable.

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S’ensuivra une folle cavalcade jusqu’à la ville maudite, Drake et ses sbires ne lâchant jamais nos trois héros. Heureusement ils ont de la ressource, et surtout des revolvers. Mais ils recevront aussi un peu d’aide, comme celle de Blue, la mystérieuse barmaid. Ou celle de fantômes…

Cependant, pour bien mise en scène qu’elle soit, ce n’est pas l’action qui confère tout son charme à cette ballade. C’est la façon brillante sont Gabriel Benson saisit l’essence même du conte de Perrault. C’est « une histoire à propos des erreurs » selon les propres mots du scénariste, «  ce qui se passe quand on en fait une, et comment l’assumer ».

L’erreur ce fut celle de la ville. Mais ce fut surtout celle de Cole. Un crime commis par le passé, qui le hante encore aujourd’hui, et qui le pousse à s’accrocher au faible espoir de rédemption que représente l’histoire un peu folle de Red. Car si Cole est le héros de cette histoire, il n’est pas un chevalier blanc, loin de là, mais plutôt une âme damnée à la fois par ses propres pêchés, et ceux d’un autre.

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Autre trouvaille en termes d’écriture, certains protagonistes sont plus des symboles que des personnages à part entière. Plus divers aspects d’un destin mystérieux que de véritables êtres humains. La Belle est la rédemption, Red est le guide, Drake est la faucheuse… A côté de cela Will est l’âme du récit, le plus humain de tous, celui auquel le lecteur comme les autres personnages peuvent se raccrocher.

The Ballad Of Sleeping Beauty tient donc bien autant du conte que du western classique. Et la patte graphique de Mike Hawthorne, alliée aux couleurs de Michael Atiyeh, correspond parfaitement à cela. La base du style est « animated », à la Bruce Timm. Les formes sont simples, le trait direct. Mais il y a ce qu’il faut de détails en plus pour apporter de la profondeur.

Et surtout il y a les ombres, denses,  omniprésentes, qui nous rappellent plus Mike Avon Oeming (Powers, Mice Templar) Elles renforcent la dimension onirique du récit, de même que sa dimension dramatique. Elles se combinent à un story-telling impeccable, avec notamment une très judicieuse utilisation des splash-pages, pour mettre en valeur le récit de Gabriel Benson.

The Ballad Of Sleeping Beauty est une œuvre magnifique, jouant avec les codes du western comme avec ceux des contes de fée. Intrigue poétique, personnages charismatiques, interprétation remarquablement intelligente de l’œuvre originale, tout y est avec une bonne dose d’action pour faire bonne mesure. Le tout servi par des visuels magnifiques. Alors ne commettez pas l’erreur de passer à côté de ce bijou.

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Jeffzewanderer
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