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Swamp Thing Annual #1, la review

Swamp Thing Annual #1, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• Une histoire subtile et bien écrite
• Une Becky Cloonan là où on ne l'attendait pas
• Un vrai dépaysement
On a moins aimé• Le manque de réelle utilité
• La perte de mémoire est un peu facile
Notre note

La série Swamp Thing est en ce moment en plein milieu d'un climax avec le crossover Rotworld qui a été construit sur la durée et qui fait en ce moment rage. L'occasion était donc trop forte pour DC Comics, bien consciente de tenir avec cette série une perle, de ne pas prolonger l'expérience avec un Annual. Mais avait-il bien lieu d'être ou n'est-il que l'occasion de tirer un peu plus sur la corde ?

"We have quite the journey ahead of us."

La première chose qui nous frappe quand on commence à lire ce numéro agrandit, si on est un peu attentif à la carrière de Scott Snyder, c'est comment cet annual semble être un condensé de plusieurs éléments de la carrière du scénariste. En premier lieu, il co-écrit avec l'un de ses proches amis, Scott Tuft, une collaboration qu'on avait déjà vu sur le très bon Severed. En résulte une écriture très semblable dans la progression prudente et intimiste. Si l'on rajoute à cela que l'action se place dans un village des Carpathes, ce qui nous rappelle fortement la mini-série American Vampire : Survival of The Fittest, alors on a un Snyder's Digest. Le problème étant que c'est sans doute parce que le scénariste du futur The Wake est un peu en mode automatique et qu'il est contraint de faire cet épisode par les éditeurs alors qu'il n'était pas dans ses plans.

Ainsi, il s'empare de sujets et de thèmes qu'il a déjà abordé pour parer au plus rapide. D'autant plus que l'histoire n'aura finalement pas grande incidence puisqu'il utilise le système de la perte de mémoire pour ne pas encombrer la série régulière. Oui mais voilà, Scott Snyder, même en automatique est encore une fois au-dessus des autres. Il va nous narrer la première rencontre entre Alec Holland et Abigail Arcane, ainsi que l'oncle maléfique de cette dernière, Anton. Et il connait tellement bien ses personnages et semble avoir tout planifier dans son histoire que cela coule de source et fonctionne à merveille. Le fait d'avoir placé l'action dans un village famélique prodigue en plus un dépaysement assuré par rapport au reste de la production mainstream.



"Shame on you, Arcane..."

Ce qui fait la véritable force de ce titre, c'est que mélange inattendu entre romance et horreur à la Hammer Film Productions marche très étonnamment et la sauce prend mieux qu'on aurait pu le croire à la base. Tout se joue grâce à la famille Arcane, Abigail représentant l'aspect romantique du récit, la rencontre entre les deux tourtereaux fonctionne comme dans un film de Mike Newell, crédible mais jamais sirupeux. Son oncle Arcane incarne l'horreur classique, le château grinçant abritant dans sa crypte un véritable monstre dont le gore dispute à la cruauté. Rien à dire, c'est un vrai méchant pur jus qui respecte le cahier des charges des monstres sanguinaires et psychopathes.

Cette association fonctionne grâce à une personne dont beaucoup ont douté de la légitimité de la voir arriver sur ce titre, c'est la dessinatrice Becky Cloonan. Car elle réussi l'exploit de faire un voyage initiatique où l'amour éclot tout en distillant de petites touches horrifiques et inquiétantes, toujours avec subtilité et qui s'intègre parfaitement dans le découpage. Ces petites touches finissent par prendre de plus en plus de place pour éclater dans un final grandiose, et elle prouve que si l'on doutait de sa capacité à s'emparer d'un personnage aussi étrange et malsain qu'Anton, c'était ignorer le nombre de cordes qu'elle a à son arc.



Cet Annual n'est donc pas le complément indispensable à la série régulière qu'on aurait pu avoir, mais pour un travail de commande on a une histoire incroyablement bien racontée et dessinée, où scénaristes et dessinatrice se sont entendus à merveille pour créer un ensemble subtil et émotionnellement très fort. Il est fort ce Snyder...

Alfro
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