Sullivan vous a parlé du volume 1 dans les Coups De Cœurs, je vous avais promis la review du premier numéro du volume 2 : chose promise chose due. Star Wars Agent Of The Empire : Hard Targets #1 a débarqué sur les étals la semaine dernière, toujours par John Ostrander au scénnario, et avec Davidé Fabbri au dessin. Alors que vaut le retour de l’agent Jahan Cross ?
Jahan Cross c’est le James Bond de l’univers Star Wars, le scalpel de l’empire là où les stormtroopers en sont le marteau. Et les clins d’œil au célèbre espion britannique sont légions, qu’il s’agisse de la personnalité du héros, ou de petits détails (le designer de gadgets nommé Quon).
On peut même se dire que la première scène, présentant une baston musclée entre Jahan et Boba Fett, rappelle les célèbres séquences d’ouverture de tout bon James Bond. Sauf que là c’est un flash forward.
En fait le gros de ce numéro se passe quelques jours plus tôt, Sur Alderaan, la planète de la princesse Leia et surtout de son père (adoptif), Bail Organa, futur co-fondateur de l’Alliance Rebelle. Officiellement c’est pour le déroulement du vingt-cinquième anniversaire de l’arrivée sur le trône de Bail Organa.
Officieusement le monarque et son invité, le comte Dooku de Serenno (on ne sait pas trop s’il y a un rapport avec le personnage incarné par Christopher Lee), ne vont pas parler que du beau temps autour des petits fours. Heureusement pour l’Empire Jahan Cross est sur la liste des invités.
Ce premier numéro est un véritablevade mecum pour réaliser un premier numéro efficace. On a le petit avant goût du futur de la mini-série en intro. Une péripétie complète et bien racontée sur Alderaan, avec une belle pirouette sur la fin. Et un épilogue qui annonce la suite de la série et surtout révèle le dilemme moral de Jahan Cross.
Car au-delà de l’aventure/espionnage spectaculaire, ce qui fait l’intérêt d’Agent Of The Empire, c’est bien son héros. Dans l’univers Star Wars, les impériaux sont les vilains, c’est bien connu. Mais Jahan n’est pas quelqu’un de mauvais.
Oui il peut être retors, tricheur, menteur et manipulateur. Mais il croit sincèrement que l’Empire œuvre pour le Bien. Et il va se trouver confronté à la réalité, à la corruption du régime, aux luttes de pouvoir… Et il est agréable de voir l’espion de sa majesté Palpatine commencer à se poser les questions difficiles.
Au dessin, pour être un peu chauvin, on va dire que la couverture nous rappelle que notre Stéphane Roux national nous manque un peu (et son compère JHB). Mais Davidé Fabbri livre en réalité un travail excellent. C’est très propre, sobre, bon mélange de détail et de style un peu rond/cartoony à la Amanda Conner (Power Girl, Before Watchmen Silk Spectre). Et les mises en page sont à la fois claires et dynamiques qu’il s’agisse d’action ou de dialogues. C’est peut être juste un peu passe partout, mais ce n’est en rien gênant.
Agent Of The Empire Hard Targets s’annonce donc comme une excellente nouvelle mini-série. L’intrigue devrait être suffisamment riche pour nous tenir en haleine. Et le personnage de Jahan Cross est toujours aussi cool, tout en gagnant progressivement en profondeur. Le tout bien dessiné. Une digne suite donc.
