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Batwoman tome 1- Hydrologie, la review

Batwoman tome 1- Hydrologie, la review

ReviewUrban
On a aimé• Le dessin de J.H. Williams III toujours époustouflant
• Pas une simple version féminine de Batman
• De nouveaux personnages intéressants
On a moins aimé• Un scénario qui traîne parfois en longueur
• Pas de vraie fin
Notre note

En sortant le même mois Elégie et Hydrologie, soit les tomes 0 et 1 de Batwoman, alors même qu'ils se situent de part et d'autre du relaunch de DC Comics (appelé la Renaissance en VF), Urban Comics a eu le nez creux et a pris une fois de plus la bonne décision. En effet, le premier tome découle entièrement du zéro, il en est la continuité même et cette série s'est totalement désintéressée de ce qu'il se passait autour dans l'univers DC (car à vrai dire, ils l'avaient commencé avant le relaunch et durent attendre que celui-ci arrive pour voir leur série sortir).

"Ici, avec moi. A jamais."

Quand on doit juger une oeuvre de J.H. Williams III, il est toujours compliqué de ne pas s'arrêter uniquement sur le dessin de celui-ci tant il vous saute aux yeux par sa maîtrise, son trait élégant et la grande intelligence de sa mise en page. Il serait de toute façon impossible de le mettre de côté, puisque la narration est intrinsèquement liée à la façon qu'a Williams de construire ses pages. C'est d'ailleurs pour ça que le retrouver aussi au scénario est un grand plus, puisque tous ceux qui ont travaillé avec lui (d'Alan Moore à Grant Morrison en passant par Warren Ellis) ont vu leurs scripts modifiés pour épouser une idée que le dessinateur se faisait de ce qu'ils avaient à dire. Ici, il travaille en amont et livre des pages à la fois sublimes et très efficaces dans ce qu'elles ont à raconter et l'émotion qu'elles sont censées transmettre.

De plus, on voit une palette d'ambiances et de mises en page très riche. Ceux qui ont reproché au dessinateur aux chemises de cowboys de faire à longueur de temps une variation sur le logo de Batwoman, ou même plus largement, des doubles-pages symétriques, pourront voir ici une variation incroyable mais toujours pertinente. Certains pourront lui reprocher de trop chercher l'effet de style au détriment d'une certaine efficacité, mais là, c'est peut-être du côté du scénario qu'il faut aller chercher la petite bête: en effet, si on manque de scènes coup de poing, c'est que Williams et son co-scénariste, W. Haden Blackman, laissent peut-être trop certaines intrigues secondaires se développer de manière organique, et cela rend l'ensemble un peu trop longuet et parfois poussif.



"Si tu traverses l'enfer, continue d'avancer..."


Mais on ne peut guère reprocher aux deux compères de donner à Batwoman, personnage assez récent finalement, ou, du moins, peu utilisé, une réelle identité avec un vrai background. Là où on aurait pu avoir peur, c'est d'avoir une réinterprétation de Batman, mais avec des seins pour seule différence. Mais il n'en est rien, sa psychologie et son passé n'ont rien à voir, et sa manière d'appréhender son travail de justicière, sans être opposé, est véritablement différent. Son univers se construit à grand renfort de personnages créés spécialement pour graviter autour d'elle. Le détective Sawyer est passionnante, en love-interest mais obstacle dans son travail de justicière, une ficelle connue mais qui fonctionne bien ici. La principale vilaine qu'elle affronte, Maria, est par contre un peu désuète et on sent qu'elle est plus là pour meubler en attendant la vrai grosse menace. Et l'agent Chase, qui vient d'une vieille série de Williams que personne n'avait réutilisé depuis, apporte avec elle un champ de possibilité énorme, et notamment une fin qui nous prend de court tant on ne l'avait pas vu venir.

C'est d'ailleurs la fin de ce tome qui est la plus grosse déception, puisqu'on sent que même s'ils ont bouclé un arc narratif, quasiment aucune intrigue ne s'achève. Du coup, l'ensemble ressemble à un énorme prologue pour une histoire encore à venir. Mais on a connu moins passionnant comme prologue. On se consolera avec les quelques bonus qu'Urban a eu la bonne idée de placer à la fin, même si coller deux crayonnés de doubles-pages sur une seule page fait un peu cheap. Notons aussi le magnifique travail de ces artistes de l'ombre que sont le coloriste Dave Stewart et le lettreur Todd Klein, deux des meilleurs des comics dans leur domaine.


Batwoman est donc l'une des meilleures surprises de la Renaissance de DC Comics. Elle peut aisément se placer dans le top 10 des nouveaux titres, même si son aspect un peu "auteurisant" peut repousser certains, ce qui serait alors passer devant l'un des meilleurs moments de lecture du moment. Et puis, devant tant de beauté, on ne peut que rester scotché.

Alfro
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