Il y a peu de temps un très bon ami m'a fait part de l'une des ses promesses personnelles "Toute ma vie je me suis promis de lire Spider-Man, j'ai grandi avec lui et on ne lâche pas une partie de sa vie comme ça". Pour tout vous dire, je me suis fait la même promesse et voilà 50 ans que d'autres passionnés comme vous, lui ou moi se font ce même voeu.
Marvel Comics a décidé que le numéro 692 d'Amazing Spider-Man ferait office de numéro anniversaire pour la moitié de siècle de l'araignée. En réalité, et les experts vous le diront, Amazing Fantasy #15, première apparition du tisseur, paraît le 5 Juin 1962, le "AUG" sur la couverture signifie bel et bien August pour Août mais correspond en fait à la date limite de retour des invendus.
Passons ce détail nous avons entre nos mains un sacré beau numéro : trois histoires, 57 pages en compagnie de Peter Parker, ses amis, ses amours, ses emmerdes.
"Point of Origin"
Peu d'éléments sont nécessaires pour un récit de Spider-Man, un lycée, un jeune homme effacé, un accident dans un labo, de grands pouvoirs, de grandes responsabilités, un peu d'humour, pas mal d'action, pétrissez la patte et n'oubliez pas le sel et poivre. Il est alors facile de combler un fan de Peter Parker, Dan Slott et Humberto Ramos y arrivent depuis pas mal de temps, pas toujours avec brio certes mais il se sont imposés comme les patrons arachnéens. Que se passe-t-il du coup quand la première partie du numéro anniversaire de Spider-Man ne parle pas du tout de Peter Parker mais d'un certain Andy Maguire (non ce n'est pas le petit frère de Tobey). L'histoire se répète sans cesse, Peter Parker n'est plus un enfant, comme ses fidèles lecteurs il a grandi, Andy Maguire si, et c'est un cours accéléré d'origine spideresque qu'il prend en plein museau. La recette miracle de tonton Stan Lee marche 50 ans plus tard, l'héritage de Peter Parker est total, lui qui se mue en mentor, en Oncle Ben croira-t-on.
Le mot est laché, "Sidekick" celui qui jusque là a toujours assisté ses compères il est peut-être temps qu'il devienne le maître. Dan Slott s'essouffle depuis quelques numéros, lui qui pourtant fourmille d'idées et de plans c'est peut être en repartant d'Alpha, le nom super-héroïque d'Andy, qu'il révisera son alphabet.
"Spider-Man for a night"
Le trop rare illustrateur de The Quitter Dean Haspiel livre une bouchée vapeur de 8 pages, un biscuit de la chance avec un message en son centre: que feriez-vous si vous étiez Spider-Man pendant un journée?
Un fable pleine de bon esprit, un hommage à ce que représente Spider-Man pour les valeurs qu'il véhicule. Le style désarticulé d'Haspiel surprennent pour se fondre dans le moule de son histoire, associé aux couleurs de Giulia Brusco le tout fait penser à un duo nommé Allred.
C'est le côté Amérique bien pensante et conformiste de Spidey, ça ne plait pas à tout le monde mais cela fait partie du personnage, on ne pouvait pas ne pas y couper.
"Just Right"
Le plus compliqué lorsque l'on grandit c'est de garder une âme d'enfant. La troisième partie écrite par Joshua Hale Fialkov et dessinée par Nuno Plati tente à croire qu'un petit garçon ou une petite fille sommeille toujours en nous. Spider-Man est la clé de ce fort intérieur et lui seul est capable de rassembler autant de passion enfantine. Nous sommes devant une histoire classique d'un petit garçon désirant rencontrer et passer du temps avec son héros préféré mais qui donne toujours autant de plaisir à relire. Teinté du style cartoon propre à Nuno Plati,artiste de la série Marvel Univers Ultimate Spider-Man c'est l'autre facette de l'homme araignée qui est marqué ici, il est aimé des enfants. On tous un petit cousin avec un tee-shirt, une trousse, un sac ou un classeur Spider-Man, il est le héros universel par excellence, celui qui fait rêver petits et grands.
Un héritage, une fable et un conte, c'est le programme de ce numéro anniversaire qui se savoure comme un petit pain au lait, à grandes bouchées. Du Spider-Man comme on l'aime, chaleureux et avenant, les poings levés et les toiles tissées. C'est classique, simple mais c'est parfois comme ça que l'on aime notre ami. Gardez cette promesse, lisez Spider-Man toute votre vie.
