Comment se douter du fait qu'une lecture sera bonne avant même d'avoir ouvrir votre numéro? Le signe premier étant sûrement votre libraire qui vous sourit en vous disant "Ah celui là tu l'attendais" (Bisous Philippe).
Oui je l'attendais ceDaredevil #17, comme un fou, comme un roi, comme une femme que je ne suis pas. Je l'attendais pour un nom, synonyme de deux prénoms, Allred. L'histoire est drôle, tout le monde la connait désormais, le grand Mike écrit un petit mot au courrier des lecteurs, demandant tout penaud si un jour il aurait la chance de dessiner l'homme sans peur et hop, quelques mois plus tard le voilà, le graal, l'épée d'Hyrule que vous sortez du coffre avec cette petite musique si particulière...
Non je ne serais pas objectif sur cette review, 5 étoiles ce n'est pas encore assez, un coup de coeur c'est trop faible, je suis bridé, muselé mais vous n'aurez pas ma liberté de kiffer comme disent les vieux.
"He was and remains, one of the more absurd costumed vilains in my early Rogue's Gallery"
Matt Murdock connait des jours tourmentés, adepte du yo-yo émotionnel de numéro en numéro, un jour avec un autre sans. Aujourd'hui est un jour sans, sans son mangeur de hot-dog préféré Foggy Nelson. Il y a brouille entre les deux compères Foggy ayant viré Matty de leur cabinet, d'avocat précisons-le, après avoir découvert les vestiges du père de ce dernier dans son bureau en lieu et place de sa sépulture.
Pour que la joie demeure Murdock se retranche dans ses souvenirs et se remémore ce qui a fait de Foggy et lui, deux amis se protégeant mutuellement.
On apprend alors que leur relation n' a pas toujours été la plus réjouissante qui soit, leur collaboration, strictement professionnelle au départ, se résumant surtout en un bouffage de nez constant. Comme deux amants dans un film romantique il aura fallu un évènement tragique pour lier les deux comme un tube de super glue et vos doigts.
Le titre est complet, comme une crêpe, de l'humour, de l'action, des larmes, 20 pages parfaites tout simplement.
"Hardcore boxing fans still talk about that bout."
Mark Waid a la marque des grands scénaristes ayant touché aux cornes de l'homme en rouge, il a compris une chose, il faut d'abord se concentrer sur l'écriture de Matt Murdock pour pouvoir sublimer Daredevil. Si les histoires de Frank Miller dans les années 80 sont si incroyables et marquantes, c'est qu'il s'est attardé sur la psyché de l'homme sous le masque. Murdock est un homme tourmenté, en proie constante à ses démons et dont le seul point fixe est son entourage proche.
Daredevil par Mark Waid est funky, ancré dans les années 70, et qui de mieux que les Allred pour l'illustrer.
C'est simple, Mike Allred et Laura Allred sur Daredevil c'est une évidence, un fait certain comme deux et deux font quatre, en adéquation avec le personnage et la vision de Waid.
Là où Mike n'a pas forcément livré son meilleur travail, ce qui pour lui correspond à 8 JohnRomita Jr dans une échelle comparative, c'est surtout les couleurs de Laura qui sont à porter sur le panthéon de la magie Houdinienne. Une prestidigitation chromatique brisant la barrière entre le lecteur et sa lecture. Happé par son ambiance, son charme nul besoin de connaître parfaitement les tenants et aboutissants, la lecture est simple, joyeuse et envoutante.
L'objectivité dans une review est une donnée relative, il n'y a aucun plaisir à vous démontrer qu'un titre est mauvais parce que c'est Jason Aaron qui est à son écriture. L'inverse par contre est vrai, parler avec amour de ses chouchous est aussi gratifiant que d'attraper deux canards en même temps à la fête foraine. Daredevil #17 par Mark Waid Mike Allred et Laura Allred est une merveille, vous n'aurez pas besoin d'embrasser langoureusement votre libraire ni faire une prière à votre autel Allredien pour le reconnaitre, mettez votre maillot de bain et plongez, l'eau est bonne.
