Tom Waltz, scénariste phare de l’éditeur Idea and Design Works Publishing (IDW pour les intimes) ne fait pas uniquement dans l’adaptation de licences (Dead Rising : Road to Fortune, Duke Nukem Glorious Bastard et surtout Teenage Mutant Ninja Turtles pour les plus récentes). Après Children of the grave et Finding Peace, il est de retour pour un creator owned : After the Fire. Disponible depuis plusieurs mois sur iTunes, il a enfin bénéficié d’une sortie papier en juin chez IDW dans un 100-page spectacular ce qui lui permet de toucher un bien plus large public qu’avec une simple sortie digitale.
La lecture commence de manière très abrupte avec un incendie d’une maison coûtant la vie au détective Shane Collins, qui a juste le temps de sauver sa petite fille des flammes. Il s’agit en aucun cas d’un accident, et l’homme derrière l’incendie n’a pas le temps de terminer son travail en tuant la fille avant l’arrivée de la police. Bien vite, on comprend qu’il agit d’une petite vendetta impliquant des policiers. Son coéquipier Frank va alors enquêter pour tirer au clair cette affaire, tout en protégeant la petite orpheline. Mais il ne sera pas le seul puisque Shane reviendra également sur Terre après un court passage dans « l’au-delà » pour terminer ce qu’il n’a pu finir et amener une touche de surnaturel au récit.
After the Fire est un savant mélange entre un polar et le surnaturel. Ce dernier est présent, mais juste ce qu’il faut : ce n’est pas ce que l’on retient le plus à la lecture et tant mieux. On s’attachera bien plus aux personnages encore « humains » et à l’histoire de Frank qu’à la vengeance menée par Shane incandescent. Les passages dans l’au-delà ne seront pas les plus marquants. Tom Waltz prouve surtout ici qu’il n’est pas qu’un scénariste d’adaptations mais qu’il est aussi capable de tisser une histoire plus complexe et surtout qui lui est propre. Il ne s’attarde pas sur les détails du pourquoi les flics ont voulu tuer Shane, là n’était pas le propos le plus intéressant et s’est réussi d’avoir occulté cette partie. Le scénariste montre surtout ici de grandes qualités dans les dialogues qui ne sont pas forcément mises en avant dans l’ongoing TMNT (mais qui étaient visibles dans Duke Nukem) et donnent envie de se pencher sur ses précédents creator owned. Le dessin de Guiu Vilanova colle parfaitement à l’ambiance sombre dépeinte par Waltz. Il réalise notamment des visages très détaillés qui rajoutent de la tension aux dialogues. Les voix résonnent facilement dans nos têtes à la lecture, sans réelle fausse note à défaut d’être transcendant.
Ne vous attendez pas au Graphic Novel de l’année en lisant After the Fire. Cependant on est très rapidement pris par l’histoire et le destin de ces deux anciens partenaires. L’aspect surnaturel du récit ne prend pas le dessus sur le côté polar/policier et la richesse des dialogues. Même si les twists sont bien amenés, on pourrait regretter peut être trop de classicisme dans l’ensemble. Un comic parfait notamment pour les gens qui n’en lisent pas d’habitude. Comme quoi, toutes les sorties directs au format numérique ne sont pas forcément mauvaises.
