Après le
retour brillant de Ennis sur Fury Max, Marvel a décidé de nous
redonner encore un peu de Punisher Max pour ceux que la fin de la
série de ce début d'année aurait pu décevoir. La Maison des Idées
prévoit ainsi cinq histoires supplémentaires chacune contée par un
auteur différent. Et c'est Jason Starr qui ouvre le bal. Si le
romancier a compris comment écrire une histoire du Punisher, il n'y
excelle pas pour autant.
La recette est classique. On suit l'histoire d'un type lambda, un joueur invétéré à qui son goût pour les paris foireux va attirer des emmerdes. Starr décrit avec brio le quotidien de ce mec auquel n'importe qui pourrait s'identifier dans un aspect ou un autre de sa médiocrité. Pendant ce temps on voit très peu le Punisher. Sûrement trop peu.
Nombreux sont les auteurs qui ont utilisé cette formule qui consiste à ne pas suivre le Punisher mais seulement à le voir allumer toutes ces ordures qu'on prend plaisir à voir souffrir. Souvent ça marche. Ici le problème est que le tonton flingueur met très très longtemps à se pointer dans cette histoire.
Certes le
côté force de la nature auquel la corruption et l'avidité
meurtrière ne peuvent échapper est bien rendu. Pour le peu qu'on le
voit, Frank Castle est comme on l'aime. Là où le bât blesse c'est
que sans lui l'histoire serait à peu de choses prêt la même.
Son
apparition ajoute un certain côté moralisateur type « vous
voyez, à jouer les cons on se fait toujours avoir » qui au
mieux était dispensable, au pire n'avait pas à impliquer le
Punisher. Au-delà de ça l'histoire reste bonne en elle-même.
Seulement pas assez pour valoir les 5$ affichés en couverture.
Côté
dessins, Roland Boschi et Dan Brown offrent au tout un côté très
« gritty » qui est le bienvenu et donne tout son relief
au récit. Pile de quoi regretter un peu plus de ne pas voir assez
Castle en action...
Jason Starr a compris ce qu'était une bonne histoire du Punisher Max mais a du mal à jauger les ingrédients de sa recette. Pas assez de Punisher, histoire qui traîne un peu trop en longueur... Si le titre n'était pas estampillé Punisher je vous en aurais vivement conseiller la lecture. Les 5$ qu'il m'a coûté m'incitent à faire le contraire.