Justice League Dark avait
tout pour me tenir à l'écart. Un casting ésotérique et Peter
Milligan à l'écriture (bon buveur mais auteur à la qualité
d'écriture pour le moins hasardeuse à mon humble avis...). Le seul
nom de Jeff Lemire m'a poussé à acheter mon premier numéro de
cette série. Je conseille ainsi à tous ceux qui n'en sont pas à
leur premier numéro, à tout fan de Zatanna, à tout lecteur de I,
Vampire et j'en passe de vite passer leur chemin car ils ne
trouveront ici que la critique d'un profane ignare qui ne parviendra
probablement qu'à hérisser tous les poils de leur corps à la façon
d'un chat acariâtre. Les autres peuvent rester. Je leur expliquerais
les raisons qui ont permis à Justice League Dark de rejoindre ma
liste d'achats mensuels.
« Okay, mate. You’ve got my attention »
Toujours là ? C'est parti ! Commençons par John Constantine. La présence du sorcier british dans le roster a grandement participé aux nombreux préjugés que j'ai pu avoir sur cette série. Non pas que je n'aime pas Hellblazer. Bien au contraire. Pas un grand fan non plus, je n'en ai pas lu depuis un moment. Mais j'ai eu ma période, et imaginer Constantine au sein d'une équipe, dans les pages d'un titre portant le titre "Justice League Dark" ? L'affaire était pliée. Je ne sais pas à quoi a ressemblé le personnage ces huit derniers numéros, mais j'imagine qu'il était plutôt fidèle à ce qu'il est du côté de chez Vertigo du fait que Milligan était à l'écriture.
Quoiqu'il en soit, le Constantine de Lemire est génial. Posé en tant que leader aux ambitions on ne peut moins nobles, tout en lui est crédible. De ses motivations à son arrogance et passant par sa désinvolture, rien ne manque et c'est excitant (j'aurais écrit "kiffant" mais nous avons une image à préserver de par ici). Son équipe qui n'en est pas une ne lui accorde absolument aucune confiance et il s'en contrefout tant qu'ils sont de la partie et l'aident malgré eux à aller où il le souhaite.
Cette équipe trouve
d'ailleurs la raison d'être de son sobriquet ô combien ridicule de
"Justice League Dark" dans les pages de ce numéro (après huit mois il
était temps...). Plus qu'une raison au nom de cette formation,
Lemire offre ici à la série un encrage ferme au reste du nDCU (que
ceux qui ont lu le NEW 52 du Free Comic Book Day ne manqueront pas
d'apprécier) et surtout une raison d'exister, le tout en quatre
pages de dialogues bien sentis.
« Silly but dead effective »
En plus d'avoir une raison d'être, cette équipe improbable fonctionne du tonnerre de Dieu ! Au-delà de Constantine, le casting ne me parle pas. J'ai déjà aperçu Zatanna au détour d'une ou deux aventures de Superman et la découverte de son pouvoir m'a tout bonnement fait halluciner. Dire des phrases à l'envers pour qu'elles se réalisent ? Non seulement Lemire se joue du côté assez abracadabrant de ce don, il sait s'en servir comme outil de narration efficace.
A côté on a Deadman. Pareil, déjà aperçu sur une couv' ou deux. Sa première réplique du numéro m'a fait sourire. Chacune de ses interventions suivantes m'ont fait un peu plus tomber amoureux du personnage. Après il nous reste Black Orchid et Andrew Bennett. Encore une fois, à ma grande honte je ne suis pas du tout familier du personnage de la métamorphe mais adore ce que Lemire en fait du haut de toute mon ignorance. Il nous reste donc le vampire. Là, je sais pas. Apparemment il a eu un rôle important lors du précédant arc et a même sa propre série. Pour le moment c'est juste un mec qui donne des coups d'épée et se transforme en... Loup-Garou ? Gros perso wtf à mes yeux mais ça va, j'aime bien ses potes.
Il nous reste donc le
dessinateur. Mikel Janin était déjà là avant et je prie pour
qu'il ne quitte JAMAIS la série. C'est beau, c'est dynamique, ça
colle parfaitement à la narration intelligente de Lemire... Les
couleurs de Ulises Arreola s'adaptent quant à elles parfaitement au
trait et vont aussi bien à la grisaille anglaise qu'au soleil de la
jungle amazonienne.
Justice League Dark #9 marque semble-t-il le début d'une nouvelle ère pour la série. Parfait point d'entrée, cet épisode ne fait que confirmer le talent de Jeff Lemire. Intrigue, narration, dialogues... Le Canadien a tout pour plaire. On pourrait lui faire écrire les aventures de Bouffy le chien dicentrique que le scénariste émerveillerait les foules. En plus de ça, Justice League Dark c'est parfois drôle et carrément beau. Si je ne vous ai pas convaincu, je ne peux que vous souhaiter de vivre en paix et d'un jour trouver la voie de la raison.