La dématérialisation est sur toutes les lèvres. Fléau des collectionneurs de jeu-vidéo et véritable aubaine pour les développeurs indépendants, celle-ci soulève autant de questions que d'inquiétudes. Et puisque l'industrie des Comics a toujours eu la réputation de suivre l'avancée des technologies, il est logique qu'elle ne puisse échapper à l'avancée colossale des Comics numériques ces derniers-temps, comme tendent à le prouver les "chiffres" (qui n'ont jamais été révélés clairement, d'ailleurs) de DC Comics ces derniers mois...
Et s'il y a bien un acteur concerné par la question du "digital", c'est Diamond, distributeur exclusif des Comics en Version Originale partout dans le monde. En dehors de la survie des Comics Shops, c'est également la survie des distributeurs qui est en jeu, ces deux organes étant aujourd'hui les deux passages obligés entre les éditeurs et leurs lecteurs. Et si l'on passera cette fois sur le fait qu'il est honteux que les éditeurs proposent des Comics peu ou proue au même prix sur tablette qu'en version papier, tout en supprimant leurs deux intermédiaires privilégiés (qu'ils ont tendance à réduire en "nos deux intermédiaires les plus chers"), on peut se demander quel est l'avenir d'une compagnie historique comme Diamond, aujourd'hui en quête de réponses et de solutions face à la progression rampante du marché numérique.
A l'instar de l'industrie des jeux-vidéo, où ce système vivote plus qu'il n'est une vraie solution, Diamond pourrait proposer aux Comics Shops des tickets de téléchargement à usage unique pour 1$99, afin que les lecteurs continuent de passer par le système traditionnel afin de lire leurs Comics. Sur le papier, l'idée paraît être la seule viable pour sauver le marché des libraires indépendants et de la distribution telle qu'on la connait, mais les acteurs du marché savent très bien que ce genre de pansements n'arrêtera en aucun cas l'hémorragie et servira, au mieux, à préparer la vague de fermetures de magasins indépendants et passionnés qui se profile à l'horizon. Et ce n'est pas le jour où les lecteurs se retrouveront sans point d'ancrage pour rencontrer d'autres personnes partageant leur passion ou des vendeurs aux conseils précieux que les Majors viendront pleurer, trop occupés à compter leur billets fraîchement acquis avec une marge presque triplée par rapport aux exemplaires papiers...
