Batman #8, la review

Le crossover Night of the Owls commence enfin dans ce numéro. Après que DC Comics nous en ait rabâché les mérites pendant des mois et des mois, cet event qui réunit toutes les séries du Batverse et orchestré par Scott Snyder n'avait pas le droit à l'erreur tant l'attente était grande.

"J'ai été un fou, Alfred. Un fou arrogant"

Scott Snyder passe comme un examen de passage ici, car tout le bien que l'on pense de lui et son ascension fulgurante sont mis en porte-à-faux par ce premier event qu'il écrit en tant que maître de cérémonie. S'il réussit, il n'en sortira que grandit, s'il se rate, une ombre sera enfin à porter au tableau.

Et la première chose à remarquer, c'est qu'il aborde l'exercice de manière tout à fait originale puisque cet épisode réussit à conjuguer les poncifs du genre, un souffle épique, un thème grandiloquent et une menace d'envergure à une construction originale pour un épisode de ce type d'histoire.

Pour ce qui est du cahier des charges à respecter, on retrouve une construction crescendo qui commence par Bruce Wayne qui se pose des questions sur ses propres erreurs et comment régler le problème, on remarque d'ailleurs à cette occasion que Greg Capullo a mieux en main le milliardaire de Gotham City qu'au début de la série. Mais il n'a guère le temps de se préparer puisque les ennemis viennent jusqu'à lui. Et l'action frénétique et le rythme ne vont qu'aller en s'accélérant pour aboutir à un cliffhanger qui promet du lourd pour la suite.

"Nous vous suivrons partout où vous irez !"

Ce qui est à mettre du côté des originalités, c'est le style et les influences de cet épisode. Car il est inhabituel de voir cela dans un numéro qui se situe dans un crossover, mais Snyder écrit ici un véritable comic horrifique comme il les aime tant, un véritable slasher angoissant et sans concession.

Et ce qui rend cet épisode encore plus incroyable, qui en fait un nouveau dans une série qui les accumule, c"est la symbiose qui unit le dessin de Greg Capullo au scénario écrit par l'étoile montante de DC. Sombre et oppressant quand il faut décrire le doute de Bruce, nerveux et épileptique quand l'action est à son comble, celui qui est resté tant d'années sur Spawn livre une prestation proche de la perfection.

Et que dire de la relation qui lie Batman à Alfred ? Ou des proportions labyrinthiques du Manoir Wayne qui sont parfaitement rendues ? Des chorégraphies des combats qui sont entraînantes ? Chaque détail n'est que de la valeur ajoutée à un numéro qui sonne juste de bout en bout.

Si l'on omet un back-up, bien que magnifiquement dessiné par Rafael Albuquerque, inutile à ce numéro, on tient un nouveau chef-d'oeuvre du duo Snyder/Capullo. Et le plus jouissif, c'est que l'on sent que le prochain épisode risque d'être encore meilleur et totalement capital pour l'avenir du chevalier noir.