Secret Avengers #22, la review

Alors que les Avengers de Bendis manquent cruellement de peps depuis maintenant quelques mois, Secret Avengers parvient à maintenir un niveau de qualité constant depuis sa création. D'une équipe créative à l'autre, le titre prouve que Ed Brubaker a très probablement crée la recette parfaite pour un titre Avengers moderne. Pour peu qu'il soit un minimum talentueux, n'importe quel scénariste peu débarquer sur la série à tout moment et en faire ce qu'il veut sans la dénaturer. Cette malléabilité a permis à la version black-op des Avengers de connaître trois tons différents sous la plume de trois scénaristes d'exception en seulement 21 numéros sans jamais perdre en qualité. Après un numéro 21.1 en demi-teinte, Secret Avengers #22 ouvre véritablement l'ère Remender et fait entrer l'équipe de l'ombre dans un nouvel univers plein de possibilités.

La formalité de poser Hawkeye en nouveau leader de l'équipe derrière lui grâce au numéro 21.1, Rick Remender peut enfin nous faire profiter de la pleine mesure de son talent. Comme Warren Ellis avant lui, l'auteur ne s'encombre absolument pas de ce qui a été fait avant et imprime sa patte sur le titre comme il avait su le faire lorsqu'il a repris la franchise X-Force. Contrairement à son pendant mutant des plus sombres, cette version des Secret Avengers véhicule un positivisme qui tranche avec l'ampleur de la menace introduite par le nouvel arc. Humour et science-fiction totalement décomplexée se mêlent au milieu des huit pages servant à introduire la nouvelle mouture de l'équipe et l'effet est des plus rafraîchissant. Cette nouvelle équipe parlons-en. S'il y a bien un nouveau membre à côté duquel on ne peut passer, c'est Captain Britain. Remender porte manifestement Brian Braddock dans son coeur. Au centre des intrigues de deux des trois séries que l'auteur écrit actuellement, le héros britannique a au moins le mérite d'être constant sous la plume du scénariste. Il sait ainsi jouer de deux façons différentes mais complémentaires sur l'arrogance du personnage. Ici, ce trait de caractère permet de reproduire la dynamique Guy Gardner/Booster Gold vue dans les pages de Justice League International lorsqu'il se retrouve à devoir suivre les ordres de Hawkeye. La constance des caractères de ses personnages est d'ailleurs un détail auquel Remender attache de l'importance comme en témoigne son Beast tout aussi attachant et vif qu'il l'est sous Aaron dans Wolverine and The X-Men.

Un autre ajout plaisant à l'équipe est Giant Man. Le retour de Hank Pym dans une équipe active majeure de Avengers fait franchement plaisir. Reste maintenant à justifier sa présence d'une façon ou une autre... Bien entendu qui dit ajout à l'équipe dit défection. Outre le départ de Steve Rogers déjà bien assez occupé ailleurs (quoique certains pourraient avancer que Hawkeye a un emploi du temps au moins aussi chargé par les temps qui courent), War Machine et Moon Knight sont aussi aux abonnée absents. Et là, j'ai du mal. Pourquoi virer Moon Knight qui était un pilier de l'équipe et qui personnifiait tout l'humour que la série pouvait véhiculer et garder Valkyrie derrière ? Qui sait, le grand manitou aux commandes a sûrement un plan. Assurant la partie graphique on retrouve Gabriel Hardman (Planet of the Apes, Hulk) qui arrive lui aussi à faire de cette série la sienne en imposant un style qui tranche avec ce qui a été vu à ce jour sur le titre. Les expressions laissent pantois, les scènes d'action sonnent juste et les couleurs de Bettie Breitweiser ne font que renforcer le tout. C'est beau.

Après 20 épisodes consacrés au Shadow Council (dont je n'ai pas su me lasser), Remender introduit une nouvelle menace et de nouveaux héros pour y faire face. Au-delà de ça, tout sent le neuf dans Secret Avengers #22. Nouvelle base d'opération, nouvelle dynamique d'équipe... Si le titre n'était pas si jeune, Marvel aurait pu être tenté de le renuméroter. Bien entendu, de nombreuses questions restent en suspens et le tout peut tourner au vinaigre d'un numéro à l'autre, mais après ce qu'il nous a offert sur Uncanny X-Force, monsieur Remender mérite bien qu'on lui laisse le temps de s'exprimer. Le temps c'est d'ailleurs ce qui va clairement lui manquer. Avec l'arrivée imminente de l'event Avengers vs X-Men, le scénariste ne dispose que de trois épisodes pour faire ce qu'il veut avant de devoir se plier aux contraintes inhérentes au travail pour une grande maison d'édition. Croisons les doigts.