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Witchblade #151, la review

Witchblade #151, la review

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Notre note

ATTENTION : cet article contient de nombreux spoilers sur la fin de la mini série Artifacts.

 

Top Cow Rebirth. Ce sont ces trois petits mots qui ornent la couverture de Witchblade #151, comme pour mieux nous rappeler que le départ du duo Ron Marz/Stjepan Seijic au profit de Tim Seeley (Hack/Slash) et Diego Bernard marque un réel changement d’ère. Mais Top Cow Rebirth c’est aussi la première émule des New 52 de DC par la concurrence. En effet à la fin d’Artifacts #13 Ron Marz nous a fait le coup du soft reboot en détruisant un univers pour mieux le reconstruire. Avec quelques petites modifications ça et là. Que ceux qui  n’ont pas suivi la maxi série se rassurent : non seulement ils n’ont pas raté grand-chose mais en plus Marz leur écrit un petit récapitulatif de cinq pages au début du numéro, narré par Jackie Estacado (alias The Darkness) et superbement illustré par John Tyler Christopher.

Mais surtout on sent bien que, comme avec les New 52, l’explication de tous les changements à la continuité et la résolution des questions qui en découlent n’est pas à l’ordre du jour. La « mysterious woman » est remplacée par une ou deux lignes de dialogue laissant entendre que tout n’est pas exactement comme avant, mais le message est clair : on verra tout ça plus tard, pour l’instant priorité à l’accessibilité via un nouveau départ.

Witchblade #151Ainsi on retrouve une Sara Pezzini qui a quitté la police de New York pour devenir détective privée dans la belle ville de Chicago. Tim Seeley ne rompt donc pas avec l’essence de la série qui reste un polar surnaturel. Car notre chère Sara, toujours armée de la Witchblade va vite se retrouver mêlée à un meurtre qui fleure bon la magie quand l’homme qu’elle espionne (pour son boulot hein) se retrouve mystérieusement mort et surtout desséché comme une momie. En quelques secondes. La belle va donc se lancer sur la piste de l’assassin pour une histoire qui s’annonce, sinon géniale, du moins efficace et surtout comme un bon premier tour de piste pour le nouveau scénariste. On notera d’ailleurs que le titre semble bien s’orienter plus vers l’horreur urbaine, comme lors du passage de Paul Jenkins (The Sentry) sur la série.

Seeley s’évertue à mettre en place autour de son héroïne un supporting cast et un univers qui s’annoncent soignés et plutôt intéressants. La relation conflictuelle de Sara avec l’officier Jane Wosnicki en est un bon exemple. Le scénariste est aussi assez doué pour écrire les monologues intérieurs de l’héroïne de façon à nous dévoiler sa personnalité tout en faisant progresser l’intrigue et en posant un climat. Là encore la séquence d’ouverture, avec Sara qui atterrit dans une cellule est un bon exemple. Mais alors pourquoi « seulement » 3,5 pour ce numéro ?

Déjà parce que pour la partie polar de l’intrigue l’auteur se laisse aller à quelques facilités. Le coup de la pochette d’allumettes pour retrouver la piste du tueur c’est du réchauffé. Mais surtout parce que Seeley opte pour certains parti pris des plus critiquables. Le premier c’est cette volonté d’à tout prix mettre Sara dans des tenues hyper sexy. Alors oui, là ça peut être justifié par l’intrigue mais bon… Une page d’ouverture avec la belle dans une robe de soirée TRES courte et déchirée, ça rappelle le spectre de l’époque où Witchblade était plus réputé pour son côté fan service que pour la qualité de ses intrigues. Une époque qu’on n’a pas du tout envie de revivre.

Witchblade #151Cependant le pire c’est qu’on se demande si Tim Seeley « tient » bien son personnage, s’il a vraiment compris Sara Pezzini. Sur la majorité du numéro on a envie de répondre par l’affirmative. Mais il y a cette séquence où après s’être fait draguer par un beau gosse, puis ignorer dans la foulée pour une fille plus jeune, Sara va chougner dans les toilettes ! Quoi ? Et on a ensuite droit à un monologue sur le temps qui passe, l’angoisse de perdre sa beauté, etc… Alors oui, encore une fois ce thème à l’air d’être au centre de l’intrigue en cours, mais quand même… Sara qui va chougner dans les toilettes non ! Ça ne colle décidément pas au personnage. Espérons que ce n’est qu’une erreur de débutant du scénariste.

Au dessin Diego Bernard est en revanche quasiment irréprochable. Son trait est élégant, ses personnages beaux, ses décors fouillés et ses mises en page dynamiques. Bon on sent qu’il soigne plus les femmes que les hommes, en témoigne Cain Jorgenson, assez terne, surtout par rapport à une Sara Pezzini à tomber par terre. Tellement belle d’ailleurs que ça rend encore plus ridicule le fait de la voir s’inquiéter de son âge, elle n’a pas une ride. En gros s’il y an un côté fan service à ce numéro, au moins c’est bien fait (au risque de rendre les femmes un peu TROP belles d’ailleurs, voir la remarque sur Sara) et le reste de la narration n’en pâtit pas. Il n’y a que quelques transitions d’une case à l’autre ou quelques attitudes qui laissent à désirer, mais c’est du détail. On espèrera donc juste que l’artiste résistera à l’avenir à l’envie de déchirer les vêtements de ses personnages féminins dès que la magie entre en jeu. Et que les couleurs feront un poil moins photoshoppées sur quelques cases.

Ce Witchblade #151 laisse donc un arrière goût en demi-teinte. D’un côté c’est très bien dessiné et l’intrigue polar/surnaturel/horreur est assez plaisante dans le fond et plutôt bien écrite dans la forme, au delà de quelques facilités. Mais de l’autre côté on voit ressurgir avec horreur le spectre des années 90 et du fan service, et surtout on se demande avec inquiétude si Seeley a vraiment tout compris du personnage. Wait and see donc…

Les plus : Une intrigue sympathique

                 Quelques touches bien trouvées (supporting cast, monologues…)

                 Très beaux dessins

Les moins : Quelques petites maladresses d’écriture

                    Pitié pas le retour du fan service façon 90s

                    SARA QUI CHOUGNE DANS LES TOILETTES ???!!!! WTF !!!!!!

Notes

Scénario : 3/5

Dessins : 3,5/5

Globale : 3,5/5

Jeffzewanderer
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