Kieron
Gillen écrit rarement des one-shot, mais lorsqu'il le fait, il le
fait bien. La dernière fois qu'il s'y était essayé il tuait un
jeune mutant dans les pages de l'intense et inquiétant Generation
Hope #9. Uncanny X-Men #4 fait suite au premier arc en trois parties
de l'auteur Britannique. Au moins aussi bonne que ce que son
compatriote Warren Ellis a fait dernièrement sur Secret Avengers,
l'histoire qu'il nous propose offre une réflexion sur la nouvelle
équipe de Cyclope à partir d'un point de vue particulier.
Un
constat frappe d'entrée de jeu. Les X-Men ne sont pas les
protagonistes de cet épisode. Sinistre est revenu dans leur vie avec
fracas. Le vilain n'a clairement pas chômé durant son absence et le
résultat d'une de ses petites expériences qu'il a laissé derrière
lui va pourrir la vie de nos mutants. Un phalanx qui se retrouve seul
au monde par la faute de Nathaniel Essex va ainsi tout faire pour
rentrer en contact avec les siens. Rapidement sa quête va tourner au
cauchemar et le récit va plonger dans l'horreur. Au fil des pages
l'histoire se transforme en véritable réflexion sur l'impuissance.
La conclusion laisse sans voix. Au-delà de son côté métaphysique,
le récit n'est pas sans intérêt non plus niveau continuité.
Des
éléments de réponse sont apportés aux questions soulevées par le
retour des plus étranges de Sinistre. Surtout, un regard teinté
d'une note d'inquiétude est porté sur la Team Extinction. Cette
équipe à la puissance incommensurable est-elle saine ? A-t-elle
autre chose pour elle que sa puissance de frappe monstrueuse ? Comme
il l'avait fait dans le premier numéro, Gillen met en avant la place
primordiale de Tornade au sein de l'équipe pour répondre à ces
questions. Les deux dernières pages soulignent avec brio à quel
point l'équipe manquerait d'humanité sans la déesse Africaine.
Seule à s'exprimer à la fin du triste combat, elle soulève les
questions qui blessent.
Le choix de Brandon Peterson aux
dessins est pertinent et fait plaisir. Sa représentation de la
phalanx colle à merveille au récit. Ses X-Men en action sont des
plus naturels. On en regrette que Land prenne le relais dès le
numéro 5 sorti aujourd'hui.
Pour tous ceux qui se demandent si le run de Gillen sur la série vaut le coup, Uncanny X-Men #4 est le numéro parfait pour se faire un avis. L'histoire est simple à saisir et incroyablement efficace. On est très vite pris par l'horreur de la situation et on en suit son déroulement avec une faim de vite en connaître le dénouement. Le regard porté sur l'équipe de Cyclope en dit long sur la direction que la série prend et résume à merveille le ton recherché par l'auteur. Pour ne rien gâcher, les dessins sont au poil, alors pourquoi s'en priver ?