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The Wanderer's Treasures #19, Teenage Mutant Ninja Turtles A Quarter Century Celebration

The Wanderer's Treasures #19, Teenage Mutant Ninja Turtles A Quarter Century Celebration

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Notre note

Bienvenue dans la nouvelle édition de The Wanderer’s Treasures. Au programme de cette semaine riche en tortues un anniversaire, du fast food, une vache volée, des voyages dans le temps et même Chuck Norris. Tout ça dans Teenage Mutant Ninja Turtles A Quarter Century Celebration publié en 2009 chez Heavy Metal à l’occasion du 25ème anniversaire des tortues les plus célèbres du monde, nos chères Tortues Ninja.

TMNT 25thL’homme à l’origine de ce recueil n’est autre que Kevin Eastman, l’un des deux papas de nos héros à carapace. Souhaitant célébrer dignement le quart de siècle de Leonardo, Michaelangelo, Donatello et Raphael, l’auteur a regroupé dans ce volume de 180 pages ses aventures préférées des TMNT. Et force est de constater qu’il a plutôt bon goût. On a donc droit à huit histoires, de longueur variables, dont certaines ont été recolorées pour l’occasion. Raphael et Casey Jones  se taillent la part du lion, vu qu’ils sont clairement les chouchous d’Eastman, mais les autres tortues ont aussi droit à leurs moments. April O’Neil fait même une apparition le temps d’une histoire. Dans l’ensemble les intrigues sont légères, pour ne pas dire complètement barrées. Et riches en action. Elles reflètent bien le côté fun et décomplexé qui fait tout le charme de la série de Kevin Eastman et Peter Laird (l’autre papa).

On commence sur les chapeaux de roue avec la micro série Raphael Me, Myself, And I, qui présente la première rencontre entre le héros éponyme et Casey Jones. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’entre eux ça na pas été le coup de foudre immédiat. Plutôt le coup de batte. Et de pieds. Et de club de golf. Et… vous voyez l’idée. Mais en plus d’être une longue bagarre plutôt fun, ce numéro est une exploration du personnage de Raphael, de sa part de noirceur (quelle belle expression pour dire « son sale caractère ») et de ses efforts pour se contrôler. Ce n’est pas du Freud mais c’est bien fait et ça explique comment Raph et Casey vont devenir si proches. Cerise sur le gâteau, cette histoire fait partie de celles qui ont été colorisées. Et le résultat est magnifique. C’est sombre et léché, au point de transcender le trait anguleux d’Eastman et Laird. Un beau moyen de redécouvrir ce classique des TMNT.

On enchaîne ensuite avec la seule « fausse note » de ce recueil, Complete Carnage An’ Radical.  En fait, tant qu’on voit Raph et Casey (encore eux, je vous avais prévenus) se lancer des défis sur les toits de New York entre deux répliques bourrées de références à la pop culture (dont une à l’indispensableChuck Norris), c’est très bien. Le problème c’est que « l’intrigue » consiste à les voir tomber sur le super vilain Maximum Carnage. Mais avant qu’ils n’aient l’occasion de l’affronter l’héroïne Radical arrive et les en débarrasse. Fin. Abrupte vous dites ?

You Had To Be ThereYou Had To Be There, qui suit, est par contre une perle. Michaelangelo se retrouve propulsé au milieu de barbares à mi chemin entre Vikings et Incas. Ça ne fait que quelques pages mais c’est jouissif car totalement déjanté, entre SF et fantasy. Et en plus c’est dessiné par Richard Corben (Hellboy The Crooked Man, Cage). Et rien que pour cela ça vaut le détour, car c’est une occasion d’admirer le trait de l’artiste à ses débuts, avant qu’il n’acquière toutes ses caractéristiques. Et une fois de plus les couleurs, cette fois très vives, sont superbes.

Dans le genre déjanté, Fun With Guns n’est pas mal non plus. Cette fois le duo Casey/Raph (bis repetita… se met en tête de neutraliser un gang de trafiquants d’armes. Le tout a un petit côté polar des plus plaisants. Et encore une fois les références à la pop culture abondent. Qu’il s’agisse du T-shirt Batman d’un des gangsters, du débat entre les deux amis sur les meilleurs dessinateurs de comics ou du final qui est un immense clin d’œil (assumé) à Iron Man, on se régale et surtout on se marre bien. Et c’est probablement l’une des meilleures prestations de Kevin Eastman au dessin. Sans parler des couleurs.

Shell Of The Dragon, la première histoire non centrée sur Raph et Casey, envoie nos tortues en Chine pour faire du tourisme. Et elles se retrouvent embringuées dans une histoire de racket orchestré par une entreprise qui veut refiler ses additifs pour fast food à tous les restaurants. Y compris à celui fréquenté par nos héros. Ceux-ci feront donc équipe avec le fils du restaurateur pour faire échouer ce plan diabolique. Le résultat est une histoire qui évoque les karate-movies de Jackie Chan période Hongkongaise. Une excellent comédie d’action orchestrée par Eastman, mais aussi Mark Bode et Eric Talbot. Et rien que les accoutrements des héros valent le détour. Sans parler des méchants complètement ridicules (et je dis ça comme une bonne chose).

49th Street StompersAprès ça retour dans la Grosse Pomme pour 49th Street Stompers, l’histoire la plus street de ce recueil. Nos quatre héros veulent empêcher une guerre des gangs. Pour ça ils vont organiser un duel contre l’une des deux factions. S’ils gagnent, la guerre sera évitée. Le point fort de ce récit, outre les dessins de Kevin Eastman (encore meilleurs que sur Fun With Guns), c’est son atmosphère. Plus sombre, plus dure. Bref une facette des TMNT qu’on ne voit pas assez souvent.

The Unmentionables renoue avec l’humour, ne serait-ce que par son titre. Les « immentionnables », en plus d’être un jeu de mot sur The Untouchables (Les Incorruptibles) est une périphrase connue pour désigner les bijoux de famille. Et cette référence détournée aux Incorruptibles n’est pas innocente car, encore plus que Fun With Guns, cette histoire a des faux airs de polar noir, avec un Casey Jones affublé d’un trench coat qui joue les Phillip Marlowe. Mais le vol sur lequel il enquête n’est pas celui d’un Faucon Maltais. Il s’agit plutôt d’une vache en laiton. Et Casey n’a pas l’étoffe du détective incarné par Humphrey Bogart, comme le prouvent ses nombreuses bourdes. Heureusement que les tortues et April O’Neil (pour l’occasion serveuse dans un diner) vont lui prêter main forte. Plus longue que les autres, l’intrigue de cette histoire est plutôt bien tournée. Le vol de la vache n’est pas si anodin que cela et c’est avec bonheur qu’on voit les fils du mystère se dénouer. Le fait qu’en plus on se marre bien ne fait qu’ajouter au plaisir. De plus l’ambiance mise en place par Eastman et Eric Talbot est encore une fois impeccable.

Turtles Take TimeEt pour finir en beauté on a Turtles Take Time, ou l’équivalent comics du jeu Turtles In Time dont Apteis vous parlera bientôt. Don hérite d’un gadget permettant de voyager dans le temps et les quatre frangins ninja se retrouvent promenés d’époque en époque avant d’avoir compris comment. Ils seront pirates, chevaliers, préhistoriques, œufs (oui vous avez bien lu) et assisteront même au Big Bang. Détail amusant : à chaque époque visitée, ils changeront physiquement pour s’adapter. C’est encore une fois joyeusement déjanté et riche en action, comme on en a pris l’habitude. Et c’est encore dessiné par Richard Corben, dont le style est arrivé à maturité, pour le plus grand plaisir de nos yeux.

Teenage Mutant Ninja Turtles A Quarter Century Celebration est donc un excellent recueil, regorgeant de petites perles mettant en scène  nos ninja à carapace. Funs, bien écrites et surtout superbement dessinées, les histoires qu’il présente sont un bon moyen de découvrir la version originale des tortues, et leur univers au-delà des clichés (vous noterez que ni Shredder ni les Foots ne font la moindre apparition). Kevin Eastman a donc fait des choix judicieux, et le travail de colorisation qu’il a effectué est un énorme plus. La seule difficulté va consister à se procurer un exemplaire de ce comic, hélas rare. Mais si vous y arrivez, dégustez-le avec une pizza fromage, jambon, champignons. Mais pas d’anchois. Surtout pas d’anchois. Si vous mettez des anchois vous aurez affaire à moi...

Jeffzewanderer
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