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Conan, la critique

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ReviewCinéma
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Notre note

Personnage crée par Robert E. Howard, et ayant connu deux adaptations ciné dans les années 80 avec Arnold Schwarzenegger dans le rôle-titre, Conan n'avait pas occupé les salles de cinéma depuis l'opus de Richard Fleischer. 27 ans après, sous l'impulsion de Lionsgate et du réalisateur Marcus Nispel, le Cimmérien revient sur grand écran sous les traits de l'acteur Jason Momoa (Games of Thrones, Stargate Atlantis…). La moins attendue des adaptations de comics de l'année sort enfin, ce mercredi 17 Août, même semaine que Captain America - First Avenger. On ne donne pas cher de son succès face à la grosse sortie de l'été, mais que vaut vraiment cette version 2011 de Conan ? 

Le Conan de Marcus Nispel (responsable des reboots de Massacre à la tronçonneuse et Vendredi 13) se présente comme un direct-to-dvd qui a eu l'honneur d'une diffusion sur le grand écran. Bien trop inégal pour être honnête, le film accumule les défauts gênants. Le scénario, signé par une équipe de 4 scénaristes responsables (entre autres) d’Underworld 3, décrit dans un premier temps la jeunesse du personnage puis de sa quête de vengeance. Si la trame principale est relativement classique et se laisse suivre sans gros problèmes, le scénario est rempli de raccourcis et de facilités, comme si le temps et le budget ne leurs permettaient pas de creuser des pistes lancées. Quelques bonnes idées sont pourtant abordées, mais jamais pleinement exploitées. La sensation que le scénario est bâclé se fait alors bien sentir. De plus, la caractérisation des personnages laisse à désirer. Conan est un barbare assez brutal et misogyne, et se rapproche en cela de sa version papier, tandis que les autres personnages sont assez simplistes et manichéens, avec un trait de caractère bien défini (le méchant bien méchant, le père bien badass, la copine du héros bien inutile). Le seul personnage avec un début d'évolution est la fille du méchant, Marique, jouée par Rose McGowan. Mais là encore, les scénaristes ont fini leur script à la va-vite et cet aspect est complètement délaissé durant tout le reste du film. 

De plus, les incohérences sont assez nombreuses, et font plus rire qu’autre chose, avec une scène d’accouchement complètement improbable. Un scénario bâclé, à l'instar également de la mise en scène. Nispel a visiblement comme modèle des réalisateurs tels que Paul Greengrass ou Michael Bay (période Transformers). En plus de cadrer la plupart du temps de manière discutable, le réalisateur a décidé de faire trembler sa caméra pour donner un semblant de mouvement à ses scènes d'actions. Ce qui est d'autant plus dommage que toutes les scènes ne sont pas comme cela, le film possédant pas mal de bonnes séquences lisibles et assez bien chorégraphiées (le premier combat de Conan enfant par exemple). Une inégalité qui se fait également sentir sur les effets spéciaux, qui oscillent entre le bon (les hommes des sables) et le moche (la pieuvre).

Et pourtant ! Malgré ses innombrables défauts qui en font un direct-to-dvd qui connaîtra une seconde vie dans les bacs low-cost des grandes surfaces, le film a un je-ne-sais-quoi, un quelque chose qui fait que l’on passe un bon moment. Entre un casting qui, tantôt cabotine, tantôt surjoue, des scènes d’actions très gores avec une quantité surréaliste d’hémoglobine, des dialogues VF assez nanardesques, le physique de Jason Momoa et de Rachel Nichols et une photographie plutôt belle (du moins avant que le directeur de la photo ait décidé d'y ajouter un filtre marron plutôt malvenu), Conan est un vrai plaisir coupable.

Soyons honnête, Conan est loin d’être un bon film. Mais à défaut, le film de Nispel se regarde très bien entre potes, équipés de quelques cervoises. Une ambiance nanar assez décomplexée très sympathique qui sauve un film qui partait avec un héritage assez lourd. Ce qui s’annonçait comme un vrai raté s’est révélé être un film avec un gros capital sympathie, un charme qui le rend fun.


Bigor
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