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Deathbed #1 : Les meilleures histoires sont encore à raconter

Deathbed #1 : Les meilleures histoires sont encore à raconter

ReviewDc Comics
On a aimé• Rythmé et dynamique
• Un mélange de tons bien amené
• La patte de Riley Rossmo
• Le plaisir d'un Vertigo en forme...
On a moins aimé• Mériterait une meilleure exposition
• Le revirement final expéditif
Notre note

En amont d'un relaunch censé lui redonner ses lettres de noblesse, Vertigo poursuit son travail de publication à petite échelle, proposant ça et là des titres sans énorme ambition, sinon celle de permettre aux auteurs exclusifs à DC de faire vivoter l'imprint. Avec l'espoir pour le lecteur de trouver une lecture au mieux sympathique - à moins que Deathbed #1 ne vienne changer la donne ? 

On retrouve à l'écriture Joshua Willamson, scénariste exclusif dans l'écurie DC et aux commandes de The Flash depuis les débuts de Rebirth. C'est son second essai chez Vertigo, après la mini-série Frostbite, qu'on vous recommande d'ailleurs. Deathbed n'a pas grand chose à voir avec ce projet et s'ancre à la fois dans le récit d'aventure, l'horreur graphique façon grindhouse, et un discours réflexif sur l'écriture et les histoires. Programme dense vu au travers des yeux de la jeune Valentine Richards, journaliste et autrice depuis toute jeune, qui attend l'inspiration pour pouvoir décrocher le roman ultime, et perd du temps à chercher ce qui lui permettra de l'écrire. Parce qu'il faut bien payer ses factures, on lui propose d'aller à la rencontre d'Antonio Luna, un être apparemment d'exception qui, au seuil de la mort, a choisie l'autrice pour qu'elle mette sur papier sa biographie. Mais les meilleures histoires sont en vérité celles qui sont encore à raconter.


Il ne faut que peu de temps à Williamson pour faire renter le lecteur dans son sujet, et Deathbed a tout de l'introduction enthousiasmante, qui réussit à bâtir un début d'histoire, mais également tout un univers, en l'espace d'une vingtaine de pages impartis. La présentation des protagonistes est rapide et efficace, sans temps mort, et l'on sent dans les réflexions personnelles de Val un besoin du scénariste de coucher ses propres angoisses liées aux métiers de l'écriture. Tout comme avec le personnage de Luna, il va aller regarder la notion d'histoire (avec un petit h, de celles qu'on aime raconter) pour disserter dessus, et en faire le parallèle avec la vie du personnage, sorte d'aventurier à la Allan Quatermain, promis à un grand destin qu'il n'a pas fini d'accomplir.

Mais en dehors des sous-textes il faut aussi regarder l'histoire en elle-même, et Williamson ne déçoit pas. Comme je le disais, l'entrée en matière est vive, le récit ne se perd pas en exposition, et propose un réel rebondissement à sa moitié de numéro, qui permet de faire basculer Deathbed dans un tout autre registre. Mais d'une partie à l'autre, les éléments graphiques mis en place par Rossmo permettent de faire la transition sans qu'on ait l'impression d'être parachuté d'un genre à l'autre, avec un sentiment de cohérence tout du long. Seul petit bémol dans le besoin d'aller vite, un revirement final de l'un des personnages trop vite expédié, mais qui aura le mérite de nous atteler vers la suite.


Parlons-en d'ailleurs, de Riley Rossmo. En dehors de nombreux travaux chez Image Comics, l'artiste s'est illustré ces dernières années chez DC sur des titres comme Constantine, Batman/The Shadow, et sa performance graphique est à souligner à chaque fois - sa récente contribution à Metal avec le Batman Who Laughs était fantastique. On retrouve donc un trait hyper caractéristique à l'artiste, un sens du détail et de la mise en scène qui participe à la fois à l'ambiance générale, et au build-up vers ce changement radical de ton qu'on mentionnait auparavant. Il y a des idées dans les angles choisis, des découpages originaux qui servent l'histoire sans superficialité graphique. Mettons de même à sa contribution un travail admirable sur les couleurs d'Ivan Plascencia et 'l'on aura vite compris que Deathbed réussit à mettre pas mal d'arguments de son côté.

Quand un nouveau Vertigo arrive, c'est toujours la même question qui se pose, de savoir ce qu'il faut réellement en attendre. En l'état, Deathbed reste une mini-série d'un imprint qui vivote, et  ne révolutionnera pas le genre. Faut-il que chaque nouveau titre indé soit une révolution ? Ce premier numéro a des arguments bien plus séduisants qu'une partie des récentes productions venues d'autres coins de l'indé (Image et consorts). Le pitch est simple, entraînant, et profite d'un très bel enrobage graphique. En somme, si vous n'avez pas encore cédé à l'habitude du trade waiting, il n'y a rien qui vous empêche d'y jeter un oeil, ne serait-ce que parce que la curiosité est une qualité à entretenir.

Arno Kikoo
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