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DC House of Horror #1, la review

DC House of Horror #1, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• Une entreprise éditoriale intéressante
• Généreux visuellement
• Ne truande pas avec la censure
• Quelques vrais bons moments
On a moins aimé• Keith Giffen ne choisit pas les bons outils
• Comme un goût d'inachevé
• Répétitif
• Ne fait pas peur (évidemment)
Notre note

DC House of Horror, hommage moderne de l'éditeur à sa propre histoire, et aux fameuses anthologies d'horreur dont le medium comics a le secret. L'originalité proposée ici sera d'utiliser les figures connues du panthéon DC Comics à des fins de violence et d'effroi, pour un numéro épais de quatre-vingt pages, pas extraordinaire dans sa qualité mais intéressant à suivre dans les perspectives futures. En somme, une jolie curiosité à moitié réussie, à moitié ratée, mais quand même plutôt ratée. 


Le numéro est emprunt des idées de Keith Giffen. Celui-ci est en effet l'auteur de toutes les histoires présentées, qui seront ensuite scriptées par d'autres, et on ressent d'entrée de jeu un manque de variations dans le fait qu'il doive seul pitcher un total de huit mini-concepts. Ses idées (un brin peu originales) recyclent parfois, et là où l'idée d'utiliser le DC Proper pour piller la culture Eery & Creepy se vend presque toute seule, Giffen va à la facilité en se précipitant sur les têtes connues de la Justice League au lieu d'aller chercher les petits personnages dont le design ou le propos seul serait intéressant à détourner. Ici, on retrouve du Joker, de la Harley, un Batman schizophrène - oh, originalité - et si l'auteur s'en sort avec les honneurs sur Green Arrow et Billy Batson, le moment Wonder Woman - choix discutable s'il en est - est un raté et le Superman façon horreur rurale ne fonctionne pas, pour de bêtes raisons. 
 
Cet exemple particulier révèle un peu de ce que la série ne comprend pas de l'horreur classique : utiliser une scénographie de jour, un personnage qui parle tout seul, se contenter du namedropping pour créer de l'enjeu, foncer sur l'action et la violence au détriment de l'ambiance - bref, un ensemble déconnant où seul le gadget d'avoir un Superman dépeint comme un monstre est (un peu) sympathique. Evidemment, le boulot de toutes les anthologies est de fonctionner en dents de scie, en particulier dans le registre de la peur forcément subjectif à chacun. Là où le numéro est inattaquable est la partie graphique. Si, une fois de plus, tout ne se vaut pas, avoir côte à côte Howard Porter, Kyle Baker, Howard Chaykin, Rags Morales et Bilquis Evely (Sugar & Spike, série sous-estimée aux superbes intérieurs) fait vraiment plaisir, et graphiquement au moins le numéro vaut le coup d'oeil.
 

 
Autre chose à souligner, dans le bon comme le mauvais côté : on a déjà vu Vertigo Comics employer le terreau du DC Proper pour des histoires dans un ton différent de ce que proposent les publications "normales". Mais ici on est bien sur une publication officielle du tronc commun de séries que forme la ligne Rebirth et assimilée - contrairement aux autres cependant, la DC House of Horror ne s'applique aucune auto-censure vis a vis de la violence graphique (c'est bien) mais d'un autre côté échappe à ce qu'était autrefois le contrôle qualité de Vertigo sur les House of Mystery et consorts. On en retient que le numéro assume son propos, mais que d'un autre côté, elle n'a presque pas sa place là où on la retrouve. Parce que les anthologies d'horreur existent depuis toujours, mais tous les éditeurs ne poussent pas vers une façon de faire qui sied au genre. Or, là, encore une fois, si violence il y a, l'effroi est aux abonnés absents.
 
Et c'est là que le problème se soulève : ce numéro existe pour faire du chiffre pendant les fêtes d'Halloween mais a peu de chance de donner suite à un véritable concept. On a donc chargé un auteur de faire le travail avec du pré-fabriqué, des repompes à droites comme à gauche et un ensemble qui, s'il avait été un temps envisagé plus sérieusement, aurait pu donner des idées grandioses (j'imagine bien un slasher de quatre-vingt pages où les Teen Titans partent camper au bord d'un lac. Non ? Bon, Les Dents de la Mer avec Aquaman alors). Là, on a l'impression d'être dans un projet inachevé, qui répète deux trois idées de schizophrénie et de possessions à côté de quelques moments de bravoure, malheureusement trop inégaux pour être réellement intéressants.
 

 
Là où il appartient à chacun de juger, on peut en tout cas saluer l'initiative et espérer qu'elle se perpétue (dans d'autres mains), ou regarder ce numéro comme une jolie curiosité où l'auteur assume le meurtre d'enfants et une Black Canary à la Ms. 45 pas inintéressante au milieu d'autres essais moins fortiches. On regrettera surtout que DC ait eu une bonne idée pour choisir de la traiter par dessus la jambe ensuite, quoi que les impératifs de l'éditeur proches ou lointains doivent évidemment mobiliser un peu trop de monde pour un autre résultat.
 
En définitive le seul conseil à donner sur ce titre, qui reste mine de rien onéreux, serait de vous dire de le feuilleter pour voir s'il vaut son prix. Clairement pas à niveau par rapport à ce que Dark Horse (entre autres) propose en terme d'horreur, je vous orienterais plus volontiers sur d'autres mélanges de genre à la Marvel Zombies ou Afterlife with Archie pour trouver des initiatives similaires, plus réussies. Néanmoins, pour la collection, les superbes planches et les quelques moments de bravoures éparpillées sur trois des huit histoires de ce comics, il reste une lecture pas franchement déconnante et on appellerait presque la compagnie à renouveler l'expérience avec plus d'envie. 
Corentin
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