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Nightwing : The New Order #1, la review

Nightwing : The New Order #1, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• Un pitch de départ intéressant
• Une mise en place carrée...
• Agréable sur sa partie artistique
On a moins aimé• Un manque de prise de risques flagrant
• Elseworld, oui mais pas tant que ça
• ... mais qui peine à surprendre
Notre note

Alors que Warner semble vouloir s'essayer à l'Elseworld au cinéma, DC Comics propose dès aujourd'hui une nouvelle histoire qui nous place dans l'un de ses futurs possibles dont il a le secret. Les super-héros ne sont plus et une nouvelle police est chargée de traquer les méta-humains qui ne veulent pas prendre la drogue du gouvernement qui permet de les atténuer. A la tête de cette force ? Dick Grayson, ex-Nightwing. Certainement pas le personnage qu'on aurait le plus vu dans ce rôle à tendance dictatoriale. La surprise vaut-elle malgré tout le détour ? On en cause tout de suite.

On a pu observer chez DC Comics ces dernières années une tendance à vouloir transformer certaines de ses icônes en tyrans. Le meilleur exemple restant celui de Superman dans Injustice. Mais si ce dernier profitait de ses pouvoirs pour faire asseoir sa vision de l'ordre et de la justice, le New Order de Nightwing en prend le contrepied. Puisqu'il n'a pas de pouvoirs, ce sera au monde entier de suivre cette logique, et on en revient à une thématique classique sur l'opposition des personnes "normales" à celles qui sont "différentes" et dont la société ne voudrait pas car elles seraient dangereuses. Si le concept reste donc très classique, Kyle Higgins a quand même des pistes à explorer pour nous intéresser à ce futur plausible. Un terme qu'on préfèrera à celui d'Elseworld qui est ici un peu galvaudé. Car l'auteur apporte certes des changements à certains statu quo qu'on a l'habitude de voir, mais le caractère même de Dick Grayson n'est pas fondamentalement changé. C'est d'ailleurs presque contradictoire puisque l'auteur aurait pu profiter de cette histoire pour proposer un personnage radicalement différent, voire méconnaissable. Histoire de surprendre son lectorat (ça peut être bien, des fois).


Ainsi, Dick Grayson est à la tête de son commando anti méta-humains, également père d'un certain Jake, ce qui permet de garder un minimum de sympathie puisque forcément, ce qu'il fait, il le fait pour protéger son fils et le monde dans lequel il va grandir. Ce personnage permet également, avec un autre qu'on a plaisir à retrouver, de mettre Dick en face de ses contradictions, de sa nature à vouloir agir pour le bien, et la nature même de ses actes. Forcément aussi, il est question d'une rébellion face à l'ordre imposé, mais Higgins reste encore assez discret sur sa nature malgré quelques indices. Ce sont d'ailleurs ces pistes qui sont disséminées tout au long du numéro qui permettent de maintenir l'intérêt, à côté d'une intrigue qui peine à se démarquer. L'auteur l'avoue dans les dernières pages en écrivant lui-même que l'histoire a disposé toutes les clés pour deviner le cliffhanger avant que le lecteur ne le découvre lui même. Aveu de paresse, ou mise en confiance pour mieux surprendre le mois prochain ? Il faudra revenir sur le titre pour le découvrir.

En soi, la proposition de Kyle Higgins n'est donc pas ahurissante mais n'a pas la prétention d'aller très loin - pour le moment du moins. On peut donc l'accepter et lire une introduction qui, au moins, présente bien l'état des choses, en ménageant ses effets et sans sortir des sentiers battus. On peut le lui reprocher et rester sur sa faim là dessus (à titre personnel : pourquoi ne pas avoir choisi un Dick Grayson véritablement passé du "côté obscur" ?) ou espérer de véritables retournements de situation dans les prochains numéros, ce dont votre rédacteur doute, en toute honnêteté. Reste que le récit, pas désagréable, profite de dessins appréciables par Trevor McCarthy (qui avait déjà travaillé sur Nightwing avec Higgins et qu'on avait plus beaucoup revu chez DC depuis la fin catastrophique de Batwoman et la mini-série Klarion dont personne ne doit se souvenir). On peut être sceptique sur la coupe de cheveux de Dick ou sur certains visages mais l'artiste a des idées, notamment dans sa mise en page, qui rendent la lecture assez plaisante.


Les planches de McCarthy (qui s'occupe de son propre encrage) sont pleines et détaillées sans que ce ne soit le fouillis visuellement. Son rendu de Gotham City en met pas mal aux yeux, et son introduction apocalyptique est aussi bien rendue (même si : qu'est-ce que viennent foutre Doomsday et Grodd au même endroit ?). On peut voir le soin apporté à ses personnages, notamment dans les moments plus intimistes qui sont au final assez nombreux. Une application qui permet l'empathie du lecteur, et d'aller au-delà de la déception de ne pas avoir un parti pris plus fort. Les couleurs de Dean White accompagnent le tout avec un rendu final qui là aussi ne devrait pas déplaire, et participent à l'ambiance un poil futuriste du titre. Ce n'est donc véritablement pas du côté des dessins que le manque à gagner se fera ressentir avec ce numéro.

Malgré un pitch de départ intrigant, Nightwing : the New Order #1 peine à proposer ce qu'on attendrait d'un véritable Elseworld. Kyle Higgins ne sort pas tant que ça des sentiers battus avec un Dick Grayson qui reste finalement assez proche de ce qu'on connaît - et qui pourrait bien n'être qu'une simple marionnette pas vraiment sûre de ses convictions. L'histoire, si l'introduction est correcte, ne transcende en rien ce qui a déjà pu être écrit sur le même genre de thématique et il faudra donc se rabattre sur des dessins plutôt bien fichus, et qui profitent d'un bel effort de découpage par moments, pour se dire que cette mini-série a un véritable intérêt. On ose espérer que tout n'est que tromperie et qu'une grosse claque viendra au numéro #2. Qui sait ?  

Arno Kikoo
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