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Ether #1, la review

Ether #1, la review

ReviewDark Horse
On a aimé• David Rubin gagne à être découvert
• Matt Kindt tout autant
• Du fun plein de fond
On a moins aimé• Assez difficile d'accès
• On aurait mieux vu une ongoing plutôt qu'une mini-série
Notre note
S'il est devenu coutume de dire qu'Image Comics a pris possession du marché "indé" et des auteurs capables de nous faire vibrer en dehors du carcan Marvel / DC, Dark Horse fait face à la perte de Star Wars depuis quelques années en revenant à la politique de ses débuts, celle de promouvoir des séries et des auteurs différents, à la manière de ce que fait la société de Todd McFarlane. Avec Ether, l'éditeur au Cheval Noir frappe fort quelques semaines à peine après avoir ramené Jeff Lemire et l'excellent Black Hammer dans son giron, preuve d'une santé éditoriale retrouvée, et de la recherche d'un lectorat plus adulte, voire simplement plus exigeant. 

 
Définitivement à part dans le petit monde des scénaristes à succès, Matt Kindt est de retour après les révélations Mind MGMT, Dept. H et Super Spy, accompagné cette fois par un auteur que l'on aime énormément chez ARTS : l'adorable et non-moins talentueux David Rubin (Beowulf, Aurora West...).

Moins twisté que d'ordinaire, Kindt nous offre cette fois les aventures de Boone Dias sur un plateau, non sans nous rappeler le très bon Black Science de Rick Remender. Car au-delà de l'histoire d'un scientifique qui voyage au travers des dimensions au gré de ses aventures se trouve surtout un thème cher aux deux scénaristes : l'opposition entre le pragmatisme le plus prosaïque et l'infinie magie de l'imaginaire, dans des mondes qui laissent libre cours à la folie créatrice et qui brisent plus de règles qu'ils n'en établissent. 
 
Certes, les connaissances classiques de Boone lui permettent de résoudre bon nombre de mystères dans l'Ether, et c'est là l'intérêt de la majorité de ce numéro débordant d'idées, mais c'est une fois revenu à sa condition d'homme dans un monde contemporain bien plus concret que se dévoile l'ambition de la série : celle de nous raconter les liens inextricables et souvent dramatiques qui lient la connaissance et la quête de liberté spirituelle.
 
 
Parfait pour accompagner Matt Kindt dans ses délires les plus fous, David Rubin n'en finit plus de progresser et de nous époustoufler, lui dont les limites sont aussi floues que celles de l'Ether. Univers ultra-détaillé, personnages au design imparable, couverture qui rend hommage à ceux deux aspects en saisissant parfaitement le désespoir héroïque de Boone Dias, le dessinateur espagnol livre une leçon d'art séquentiel, jonglant une fois de plus entre ses influences les plus européennes et son story-telling au dynamisme purement taillé pour le comic-book.

Un nom à surveiller dans les prochaines années qui, s'il nous fait déjà halluciner grâce à sa folle productivité, devient de plus en plus à l'aise avec les multiples styles qu'il est capable d'aborder, et qui nous explique mieux que jamais à travers son art pourquoi le grand Paul Pope en a fait l'un de ses protégés.
 
 
Véritable contrepoids à Black Science, Ether se nourrit autant de l'imaginaire fou de ses deux auteurs que de ses influences purement européennes. Portant la même réflexion sur la dualité qui oppose pragmatisme et imaginaire romantique, la mini-série pourrait bien connaître le même destin que celle de Jeff Lemire (qui signe d'ailleurs une couverture variante pour Ether) publiée chez Dark Horse, à savoir celle de l'une des meilleures séries de l'année, tout simplement. Editeurs français : à vos marques, prêts ? Partez (et vite, s'il vous plaît).
Sullivan
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