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Renato Jones : The One % #1, la review

Renato Jones : The One % #1, la review

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On a aimé• Une introduction épique
• Un phrasé très accrocheur
• De superbes planches
• Le message virulent
On a moins aimé• Peut-être trop fou parfois ?
• Quelques cases moins lisibles
• Des destins de personnages à surveiller
Notre note

On vous en parlait longuement cette semaine, à travers un portrait de l'artiste et une belle discussion lors d'une interview avec lui, Kaare Kyle Andrews passe au creator-owned en ce mois de mai, qui voit débarquer le justicier Renato Jones chez Image, dans un premier numéro riche en pages, en plunchlines et en réflexions sur l'économie actuelle. Car voyez-vous, Renato n'est pas un justicier comme les autres. Il traque une forme bien particulière de mal, celle qui se cache sous la richesse et la puissance, en éliminant les individus les plus riches de la Terre, les 1%.
 
D'emblée, le titre peut donc compter sur une promesse accrocheuse : celle de mettre en scène un personnage à mi-chemin entre le dernier des salauds de Frank Miller et un Largo Winch. Un mélange qui donne son goût à tout ce premier numéro, d'ailleurs. On retrouve en effet chez Kaare Andrews ce phrasé, ce style Millerien, qui a tôt fait de ramener un peu de noirceur à un récit par ailleurs assez fou. En termes de composition, comme toujours avec l'auteur/dessinateur, mais aussi de world building, puisque si on pouvait s'attendre à un monde finalement proche du nôtre - comme Andrews nous le laissait entendre dans son interview - quelques petites fantaisies sont à prévoir.
 

Assurément, elles permettront à Kaare Andrews de maintenir un niveau de fun et de ludicité optimaux tout au long de ces premiers numéros, qui s'annoncent déjà très sanglants. En ce sens, ce fascicule fonctionne à merveille, puisqu'il fait naître chez nous l'envie jouissive de punir les riches et les puissants. Il faut dire que les cadrages et les découpages d'Andrews, également réalisateur, ont pour eux cette saveur cinématographique mélangée aux délirantes possibilités de l'animation. On retiendra notamment une double-page en forme de générique d'ouverture pour cartoon badass des années 1990, qui présente notre Renato de justicier mieux que personne. Dans le même ordre d'idée, les fausses publicités - pour Renato Jones, le comic book - présentées dans ce numéro accompagnent à merveille notre immersion dans la quête vengeresse du personnage principal.
 
N'allez pas croire à un divertissement brainless pour autant. Non, Kaare Andrews parvient à distiller, dans quelques phrases ou lors d'actes bien précis, une réflexion assez pertinente sur notre monde. Si le ton de son propos est carrément hostile et revanchard, on comprend tout de même assez vite que l'auteur ne souhaite pas tomber dans les amalgames. Les concepts de richesse, de culpabilité ou de responsabilité sont autant de pièges que l'histoire lui tend, mais dans lesquels ils ne tombera pas, grâce à la création de personnages secondaires qui seront à mon humble avis importants pour la future construction du récit et de son message. De plus, l'auteur laisse quelques zones d'ombres planer sur son personnage principal et son entourage, histoire de brouiller les pistes et d'offrir un tableau plus nuancé que "nique les riches", même si l'histoire vise très clairement les Ones (les fameux 1%) assis au-dessus du monde.
 
 
Avec une hargne notable, mais qui ne l'empêche pas de faire preuve de nuances, Kaare Kyle Andrews laisse une réflexion très personnelle sur l'état du monde éclater le temps d'un numéro où les super-riches en prennent pour leur grade. Si quelques folies ou certaines cases vous feront tiquer, la puissance du trait et la violence des mots de l'auteur suffisent à vous plonger dans une histoire en forme de Largo Winch sous acides. Ajoutez à cela un propos pertinent, même s'il est déguisé en idée jouissive et cathartique, et vous obtenez peut-être l'un des futurs cartons d'Image.
Republ33k
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