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Faster Than Light #1, la review

Faster Than Light #1, la review

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On a aimé• De bonnes idées
• Un récit qui pourrait décoller
On a moins aimé• Une narration très lourde
• Graphiquement plat
Notre note

La science-fiction et les comics vivent une idylle ponctuée de chefs-d'œuvre notables. Pourtant, le genre de la hard science, où l'on essaie d'avoir une vraisemblance scientifique qui explique les événements merveilleux qui se déroulent devant nos yeux, est lui assez peu représenté. Ce genre plus exigeant est surtout l'apanage des romans et autres nouvelles, et on est gré à Image Comics de tenter le coup avec Faster Than Light.

"Man is an artifact designed for space travel."

Si la BD franco-belge a depuis longtemps juré allégeance à la hard science, avec Denis Bajram en tête de liste notamment, les comics sont eux plus réticents à aborder le genre. Cela a sans doute un rapport avec le fait que la tradition SF française remonte à Jules Verne, qui était un féru de science, alors que les Américains ont un Edgar Rice Burroughs comme père de la SF, lui qui dans des œuvres comme John Carter penchait plus du côté du merveilleux sans forcément se donner la peine d'un prétexte scientifique. Quoiqu'il en soit, Brian Haberlin, bien connu pour être le créateur de Witchblade, s'essaie ici à cette science-fiction qui se veut sérieuse. Pas de guerres intergalactiques, de spatioports où se croisent des milliers d'espèces extraterrestres ou de princesse rebelle à aller sauver des griffes d'un général fasciste sur une planète artificielle et pourvoyeuse de mort.

L'histoire que nous présente Faster Than Light se déroule dans un futur assez proche de nous. Si aucune date ne nous ait donné, on sait que l'ISS est toujours en activité même si l'on réfléchit à la transformer en musée. Surtout, on apprend que la conquête spatiale a pris un nouveau tournant puisqu'un éminent professeur a trouvé le moyen de voyager plus vite que la lumière. Au moment où débute le récit, le premier vol habité à dépasser la vitesse supraluminique est sur le point d'être lancé. Un moment historique qui sera cristallisé par l'auteur en nous plongeant dans le quotidien des astronautes élus pour les quelques heures qui précèdent ce lancement. Plus que l'aspect totalement épique d'un tel moment, l'auteur va se concentrer sur ceux qui se lancent dans cette aventure.

"You're no Captain Kirk."

Haberlin veut bien être sûr que l'on ne s'envole jamais dans le théâtral, c'est qu'il ne fait pas du space opera lui ! Et il va donc s'acharner à retirer tout le côté grandiloquent de la SF qui a pris le pouvoir ces dernières années pour retourner à un côté plus intime. Le souci, c'est que jamais nous ne ressentons la tension qui devrait normalement précéder un tel tournant dans l'Histoire. A trop vouloir échapper aux sirènes de l'épique, l'auteur nous sert un récit assez lourd, un peu gauche par moment. Il s'acharne à contextualiser son récit par de longs dialogues, mais il n'a visiblement pas le talent d'un Brian Bendis pour cela et très vite, cela plombe la narration. Surtout qu'au dessin aussi, toujours assuré par Haberlin, ce n'est pas forcément la meilleure idée puisqu'il découpe ses pages sans réel dynamisme, alourdissant un peu plus la progression de son histoire.

Pour le choix du coloriste, Geirrod VanDyke, qui utilise une palette qui donne une patine très "artificielle" (comme ce que peut faire parfois Brandon Peterson), cela dépendra des goûts de chacun, mais ce n'est pas du plus esthétique. Si bien que l'on attend tout le numéro que cela décolle enfin (littéralement). Et une fois que la mission sera lancée de la façon la plus anti-climatique qui soit, on découvre dans les dernières pages ce qui sera enfin le propos de la série. Pas assez pour se faire une idée, même si quelques indices pas forcément subtils (dont une quatrième de couverture carrément spoilante) nous laissent à penser que le récit pourrait gagner en intérêt et effacer cette introduction très maladroite et qui ne brille pas par son originalité.

Une fois n'est pas coutume, Image Comics nous sert une série assez peu originale, pour qui connait un peu la SF, et surtout complétement pataude dans sa démarche. Le reproche fait à la hard science est souvent de manquer de fun. Ce n'est pas Faster Than Light qui pourra servir de contre-exemple. On retournera plutôt lire Universal War One (puis Two) pour se prouver que le genre n'est pas qu'à mettre entre les mains des grincheux.

Alfro
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